Qu'un gamin

Chap. 16 Homme

Et voilà voilà le chapitre 16 ! J'espère qu'il vous plaira ! Bonne lecture !
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Chap. 16 Homme

[Aomine]
Encore une fois j'étais parti comme un voleur, vers quatre heure du matin, après un passage étonnamment long dans la chambre d'une jeune blonde. Je restai dans la rue, à errer sans but, une bouteille à la main.
Je repensai à Kagami... Cela faisait une semaine que je l'avais revu, et tous les jours depuis. Cependant, nous n'avions pas joué ; j'avais refusé.
J'apportai le goulot à mes lèvres et laissai le liquide brûlant traverser la gorge, lentement. Je ne buvais pas sans raison, jamais. Là c'était par jalousie... Parce que l'américain me délaissait pour son amant. Ce n'était pas réellement ça... Il passait presque tout son temps libre avec moi, peu avec l'autre homme, mais trop à mon goût.
Il était beau, c'était indéniable ; cependant, je ne le trouvais pas à la hauteur du dunkeur. Pourquoi cela ? Depuis que je l'avais revu...
Je ne voyais que lui... je ne percevais que sa voix... je tremblais de désir... Un désir fou de sa présence, de son exclusivité. Mon frère devait rester mon frère ; il ne devait pas approcher d'autres personnes que moi...
"Aomine ! Excuse-moi Ryo... J'y vais.
-Mais Taiga... Ce soir on avait dit...
-Laisse-moi juste cinq minutes."
L'autre lui fit la moue. Il récolta un baiser court. Puis il s'approcha de moi.
L'homme fit un petit coup de menton en direction de ma bouteille, une interrogation dans le regard.
"T'occupe... C'est rien.
-Rien ?"
Il prit la bouteille dans la main et la releva à la hauteur de ses yeux.
"Tu bois de la vodka au goulot ? Et c'est rien ?! Me dis pas que c'est encore pire qu'avant... ça avait l'air d'aller cette semaine... J'ai appris que tu me cachais des choses aux US, je m'en suis rendu compte... Tu voulais me protéger, d'accord, mais maintenant... Je suis plus un gamin...
-Je sais... Je sais bien... Mais non tu vois, ça s'est pas amélioré..."
Il apporta l'eau claire à sa bouche. Le liquide transparent tâcha ses lèvres, et passa dans sa gorge qu'il m'offrait en spectacle. Je pus admirer sa peau à la lumière d'un réverbère, sablonneuse, parfaite.
"C'est fort. Et t'as bu presque la moitié ?! Tu me la laisses.
-J'irai en acheter une autre, souris-je.
-Idiot.
-Allez, vas-y, y en a un qui se fait jaloux.
-Ah, oui t'as raison... Surtout que je suis plus avec toi qu'avec lui... À demain..."
Il me rendit mon calmant et serra mon poignet une petite seconde.
"Fais attention.
-Oh inverse pas les rôles, c'est moi le grand frère."
Je le poussai vers son amant et les regardai s'embrasser avec ardeur. Kagami n'était plus un gamin... plus innocent.

"Ça faisait longtemps qu'on avait pas fait un Maji ! Trois ans ! rit l'américain.
-Ouais... Ça fait du bien..."
Il me regardait. Ses iris me parcouraient avec une petite lueur gênée, je ne comprenais pas.
"Tu voudrais pas aller jouer ?
-Mm... Nan, pas vraiment...
-Et bien il va falloir t'y faire, parce que tu vas jouer. Il faut."
Je secouai la tête mais finis par acquiescer.
"Tu crois que tu peux me battre ?
-Oui."
Je souris et me levai.
"On se le fait ce match ? Mais tu me laisses m'échauffer d'abord.
-Ça fait combien de temps que t'as pas joué ?
-Trois ans," lâchai-je.
Il s'attrista soudain et se redressa, enlaça mes épaules d'un bras et m'emmena à l'extérieur, la tête baissée.
Je réalisai soudainement qu'il tremblait et me demandai s'il pleurait. Mais non, car il avait changé.
"J'ai envie de te frapper là...
-Tu peux, assurai-je. Mais t'inquiète, je n'ai pas perdu. J'ai progressé même.
-Comment ça ?
-Rêver me suffit. Donc ne te base surtout pas sur le niveau que tu me connais.
-De toute façon, je n'ai jamais supputé l'étendue de ton niveau. Donc je ne peux être qu'agréablement surpris."
Nous arrivâmes au terrain.
Je pris le ballon et amorçai un léger dribble. Le rouge paraissait fasciné, particulièrement quand je me concentrai et accélérai.
Puis, n'y tenant plus, le jeune homme pris une position défensive.
"En cinquante ?"
J'opinai.
Une danse sensuelle commença, brisée par de violents à-coups. Je redevenais l'animal enfoui au plus profond de mon corps, comme une ombre se faisant homme. Nous étions agressifs et protecteurs à la fois.
Puis je me sentis couler. Et je me laissai faire, crachant même mes derniers restes d'oxygène, pour qu'enfin le plaisir m'inonde tout entier. Je me détendis et laissai mes paupières se relâcher ; seules les sensations comptaient désormais. Une douceur m'entourait familièrement, faisant voleter mes cheveux.
Mes pieds touchèrent le fond ; mes iris apparurent subitement, tous mes muscles se tendirent un instant : je n'étais pas seul. On m'avait suivi dans ma noyade.
C'était un tigre ; grand, puissant, prêt à bondir et à me dévorer. Et je n'attendais que cela. Ses yeux auraient pu me faire défaillir, mais je me choisis défiant. Le sourire s'imposa sur mon visage, malgré moi.
Un plaisir éteint renaissait, comme une fleur éclosant pour la seconde fois, après une longue nuit dans le froid.
Puis une incompréhension, et presque une peur. La défaite.
La zone l'emporta, j'oubliai tout, l'esprit balayé d'un coup de vent.
Je voyais le panier rouillé, le filet jauni, le terrain bétonné défoncé et ses lignes écaillées, mais aussi un génie du basket qui souriait.
Le plaisir de jouer.
Ma tête se retrouva brusquement à l'air libre, je respirai une grande bouffée d'air. L'océan se vidait. La zone ne voulait plus de moi. L'autre homme semblait à la limite d'en sortir. Il eut le temps de dunker et de tirer à plusieurs reprises sans que je ne puisse y faire. Puis il en sortit, semblant plus habitué que moi à cette sensation désagréable.
Et malgré toute la poésie de nos mouvements, tout l'amour du jeu me prenant, je ne pus lui tenir tête, je perdis contre la bête. J'avais férocement lutté, mais cela n'avait suffi.
"Kagami..."
Je tombai en chute libre, et personne pour me rattraper.
"Oi tire pas cette tronche ! C'est pas la fin du monde ! Et puis vu comme tu joues, et que j'imagine que t'as plus rouillé que ce que tu dis, il se pourrait bien que tu me battes si tu t'y remets... On va encore jouer !"
C'était lui, ma main tendue, apparaissant de la pénombre.
"Ouais... Tu dois avoir raison...
-Évidemment !"
Il me prit dans ses bras.
Je le revoyais encore, petit, me forçant presque à m'agenouiller pour le prendre dans mes bras. Et maintenant il était grand et viril, fort, musclé... Ses bras serrèrent un peu plus mon dos, descendant dans le bas de mon dos, un peu trop. Puis il s'écarta, subitement, le rouge aux joues.
"Désolé. Je-désolé. Je vais... y aller."
Et il partit.
Je ne comprenais pas.
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Ça commence à être pas mal le bordel dans la tête de Kagami ! Surtout si Aomine commence à lui taper l'incruste et à se montrer quelque peu gênant... Rendez-vous demain ! Bye, Kagamine