Qu'un gamin

Chap. 3 Match

Et voilà le chapitre 3 ! Concernant le début du malêtre de notre cher Aomine... Bref je ne vous en dis pas plus, place à la lecture ! Hésitez pas à me corriger au cas où...
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Chap. 3 Match

[Aomine]
"Inoue !
-Aomine ! Ça va ? T'as intérêt à être à fond aujourd'hui !
-T'inquiète pas pour ça ! Ah tu m'avais manqué abruti !"
Il me sourit.
Le jeune brun respirait la confiance et l'assurance. Ses yeux criaient qu'il ne perdrait pas. L'espoir revenait en moi, m'inondait de toute part. Peut-être m'y accrochais-je trop au risque d'être déçu, mais il fallait que je sorte de cette douleur.
Le match commença. J'étais heureux. Cela faisait longtemps que je ne pensais plus perdre, mais là... Un sourire se peignit sur mon visage tandis que je récupérai le ballon de Tetsu pour dunker brutalement avant de défier mon rival du regard.
"Tss... J'arrive," rit-il.
Pourtant je parvins à lui voler la balle, rapidement, sans qu'il ne puisse rien faire. Je tirai.
Le premier quart-temps n'était même pas fini que l'équipe avait déjà abandonné.
"Pourquoi Inoue ?
-Tu es devenu un montre, Aomine."
J'avais mal. Étais-je si différent ?
Je fuis les vestiaire à la mi-temps, afin de me retrouver seul. Il pleuvait dehors. Les gens se pressaient, se protégeaient de leurs vestes, de leur parapluie... Personne ne me voyait.
Je ne souriais plus. Mon regard livide se posa dans le vide, rendant ma vision floue et incertaine.
Quel sentiment me parcourait ? Aucun peut-être. Pas un souffle de vie en moi. Rien. Du désespoir ? Même pas. Rien. Ni douleur, ni chagrin. Je restais impavide.
"Aomine-kun ?"
Je n'eus pas peur ; je ne réagis pas non plus.
"Aomine-kun, le match va reprendre.
-Je sais.
-Viens.
-Je ne veux pas jouer.
-Aomine-kun.
-Je suis un monstre.
-C'est faux !"
Je me retournai, surpris. Le voyant, la peine m'emplit de toutes parts : pourquoi fallait-il qu'il ait vu cela ?! Aurait-il peur de moi ?
Le garçon me sauta dessus, cachant son visage contre mon torse, entourant mon dos de ses bras.
"C'est pas vrai... C'est pas vrai..."
Une de ses mains vint taper doucement sur mon pectoral droit avec rage.
"Tu dois pas abandonner... Aomine !
-Kagami... Je...
-La ferme ! T'as pas d'excuses !"
Je me laissai tomber à genoux et le serrai fortement dans mes bras.
"Je suis désolé, Kagami... T'as raison... J'y retourne. Tu m'encourages, hein ?
-Compte sur moi."
Je lui souris.
Ce gamin était ma corde, mon moyen de remonter la pente. Je lui tapai gentiment une épaule.
"Hé Tetsu, on va les défoncer !"
Mon ombre esquissa un sourire et acquiesça. J'affrontai à nouveau Inoue, la rage dans mon regard.

"Pourquoi t'as réagi comme ça, Dai-chan ?
-J'espérais trop. Je croyais qu'on avait une chance de perdre... ou de s'amuser au moins... J'en peux plus... Quand je vois des joueurs comme eux, ça me dégoûte... Jouer contre Kise, ça va, même je sais que je ne peux pas perdre contre lui, mais les matchs... J'en peux plus."
Ce fut après ce match que je commençai à sécher les cours et les entraînements. De plus en plus.
Quand je me levais le matin, j'étais déjà fatigué, je n'en pouvais plus... Les seuls rendez-vous que je ne manquais pas étaient ceux avec le petit américain. Il me permettait de respirer. Je crois qu'il ne s'en rendait pas compte... J'étais heureux avec lui, mais ce sentiment durerait-il ?
"Aomine !
-Salut Sasaki, ça va ?"
Elle hocha vigoureusement la tête et m'écarta de Satsuki.
"J'aimerais bien passer une après-midi avec toi, Aomine...
-Mm... Tu veux faire quoi ?
-Je sais pas, aller dans un café, au cinéma, faire du shopping ou juste parler dans un parc..."
Je crus entendre quelques autres mots, mais aucun ne trouva de sens pour moi. Je voulais jouer. Mais uniquement contre quelqu'un de fort. De plus fort que moi. Et je savais bien qu'il n'y en avait pas ici...
Je partis, sous les cris de la jeune fille.
Une fois dans le gymnase, je saisis un ballon, fermai les yeux et tirai, priant pour que cela n'entre pas. Mais le bruit significatif du filet qui ploie résonna à mes oreilles comme une lame me transperçant la peau.
"Putain !"

J'obtins de l'entraîneur le droit de ne plus venir aux entraînements tant que je marquais un nombre satisfaisant de points aux matchs. Je n'avais pas mis mon petit protégé au courant, tout comme je ne l'invitais plus à me voir jouer. Je savais bien qu'il n'était pas idiot et qu'il avait compris que je ne voulais pas qu'il me voit mal.
Cela me faisait toujours du bien de jouer contre lui, de lui montrer comment shooter, de le faire tomber avec un dribble vicieux, ou même de lui enseigner de nouvelles techniques. Le garçon était avide de connaissance et ce n'était pas rarement qu'il me sautait dessus en hurlant qu'il avait appris un crossover, ou une manière de tirer - quoique le dunk l'obsède.
"Comment tu fais pour tirer ?!"
Je lançai le ballon avec la plus grande simplicité en le regardant.
"Comme ça.
-Aho !
-Bah quoi, je te réponds.
-Mais moi j'y arrive pas ! s'énerva-t-il.
-Ça j'y peux rien. De toute façon, je ne comprends pas ton jeu : t'as appris dans la rue et pourtant t'es hyper académique.
-Bah, c'est parce que j'ai commencé à jouer aux États-Unis. Y avait une fille qui avait été joueuse de WNBA. C'est elle qui m'a appris en me voyant jouer avec Tatsuya.
-Tatsuya ?" m'étonnai-je.
Le petit sembla surpris avant de me montrer l'anneau pendant à sa chaîne.
"C'est mon grand frère ! Comme toi ! C'est grâce à lui que je joue !"
Un autre frère de cœur ? cela me fit mal, plus que de raison.
"Je me demande s'il joue toujours mieux que moi... En tout cas, tu es beaucoup plus fort que lui."
Cela me rassura, comme si je me sentais en compétition avec cet inconnu.
"J'ai un ami qui joue au basket dans ma classe, je pourrai m'entraîner après l'école en t'attendant ! Mais je sais pas s'il est fort...
-Je ne pense pas qu'il soit plus fort que toi, assurai-je. T'es très bon pour ton âge.
-Bah, je pourrai me dégourdir au moins !"
Je ris avec lui et lui tapotai l'arrière de la tête.
"Je serai pas là pas pendant les vacances, soupira l'anglophone. Je repars aux US, mais pas à Los Angeles, à Atlanta : mon père doit bosser là-bas. Je vais m'ennuyer, mais il ne veut pas me laisser, ni ici, ni à LA.
-On se reverra à la prochaine rentrée du coup."
Il opina.
Sans doute serait-ce la pire année... Nous aurions plus d'expérience que les autres en plus de notre talent. Mais cette douleur vaudrait sans doute le lycée. J'attendrai.
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Chaud chaud chaud... et le pauvre petit Kagami qui n'y peut rien... Et quelle année terrible se présage ? Rendez-vous demain pour un chapitre 4 où les non-dits d'Aomine exploseront à la figure de Kagami qui pourrait ne pas très bien le prendre... Kagamine.