Qu'un gamin

Chap. 12 Victoire

Et voilà ! J'espère que ça vous plaira ! Bonne lecture !
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Chap. 12 Victoire

[Kagami]
Depuis le début de l'année dernière, j'avais été titularisé. Haizaki n'avait qu'à bien se tenir. Il jouait quand je m'énervais - je fonctionnais aux tripes - ou parfois, dans un jeu violent avec deux ailiers forts, mais nous nous prenions souvent la tête pour pas grand chose.
Le métis et moi nous voyions peu désormais, jusqu'à deux ou trois fois par mois. Momoi et Kise s'étaient rapprochés de moi. J'apprenais beaucoup de choses sur Aomine... cela me rendait triste, car je l'aimais encore, plus qu'avant même.
Il avait laissé ses cheveux pousser un peu, l'embellissant encore plus à mes yeux. Son regard s'assombrissait de jours en jours, jusqu'à frôler le noir. Il était éteint. Toujours beau, désirable même, mais plus aucune vie ne l'habitait.
J'avais maintenant quatorze ans, j'étais en fin de ma deuxième année de collège. Je ne perdais plus. Et un jeune désir innocent s'élevait en moi.
Le bleu tombait, tout le monde me le disait. Il séchait, de plus en plus, lisait des magazines peu recommandables et se comportait de façon exécrable avec sa meilleure amie...
J'avais mal de ne le voir que peu.

"Aomine !"
Le jeune homme ne me répondit même pas, ni n'effectua de geste. Il était assis sur le banc du terrain, une canette à la main.
"Joue.
-Aomine... ça va ?
-Mm... joue."
J'obtempérai, tristement.
"Tu t'améliores, constata le métis, froidement.
-Ouais, j'ai défoncé Haizaki en one-on-one hier ! Sa petite amie regardait, elle l'a plaqué."
Le tanné eut un petit sourire en coin, narquois.
"Tu venges Kise.
-Comment ça ?
-Haizaki lui volait ses copines.
-Je les lui vole pas ! m'indignai-je. Mais c'est clair que la scène était amusante."
Deux yeux noirs se posèrent sur moi, sur mon corps. J'en tressaillis.
"T'as une copine ? lâcha-t-il soudain.
-Nan ! Nan et j'ai pas envie !
-Tu me ressembles définitivement beaucoup..."
Je souris. Mais pourquoi ce regard ?
Il se leva soudain et sortis du terrain.
"Je vais au Maji," me signala-t-il.
Je le suivis.
Installé face à lui, je n'osai lever les yeux dans les siens me fixant durement. Je mangeais silencieusement, appréciant tout de même notre proximité. Celui d'avant me manquait terriblement.
"Comment arrives-tu à me supporter ?"
Sans comprendre, je relevai la tête vers lui et laissai un petit rire m'échapper.
"Tu donnes bien ton temps à un gamin."
Cela le fit sourire, très légèrement.
"Tu crois vraiment que t'arriveras à me battre un jour ?
-Tu m'as déjà demandé, plein de fois, et je t'ai toujours répondu la même chose. Donc je ne vois pas pourquoi j'aurais changé d'avis.
-Mais tu as conscience de mon niveau ?
-Absolument pas, dis-je, très sérieusement. De toute façon, je ne pense pas que tu aies déjà joué avec tout ton potentiel, je me trompe ?
-Nan, t'as raison. Et ça te fait pas peur ?
-Hin, non, jamais. C'est pas drôle s'il n'y a pas de challenge. T'es un peu comme un objectif pour moi.
-Mm... Bonne chance alors.
-C'est pas de la chance, c'est du travail."
Le jeune homme se releva pas et apporta sa boisson à ses lèvres. Ses lèvres...
Elles pressèrent doucement la paille entre elles, laissant le liquide s'introduire dans cette bouche tendre. Le soda les rendit légèrement brillante, encore plus désirable. Le finesse faisait briller mes iris d'une étincelle de désir. Je voudrais tant qu'elles se posent sur mon moi... et j'aimerais y poser les miennes. L'embrasser. Me laisser aller à ce contact, m'y sentir moi.
Le plus important pour moi ? Lui ou le basket ? La réponse ne venait pas ; le basket était Aomine et Aomine était le basket. Comme s'il s'agissait de la même chose, de la même personne.
Je dévissai difficilement mon regard de cette chair brûlante et le reportai sur mon burger.
Il me quitta, après m'avoir brièvement salué.
Je me sentis seul.
Et chez moi, personne. Terriblement seul.

Encore une victoire de Teiko. Mais qu'est-ce que cela signifiait au fond ? Je levai le poing, victorieux. Les meilleurs collégiens du Japon. L'année dernière nous avions perdu : notre dernière défaite.
Kise et Momoi m'applaudissaient. Aomine n'était pas venu. Bien que je m'y attendais, j'étais déçu. Très déçu.
"Bravo Kagamicchi ! T'as super bien joué !
-Kagami, il faut que tu restes !"
Je m'excusai auprès de mes amis et rejoignis mon équipe se faisant interviewé.
Pas très à l'aise, je me laissais photographier en répondant le plus évasivement possible aux questions. J'étais le nouveau miracle d'après eux, le successeur de la génération des miracles.
Il m'apparut, dans l'entrée du gymnase, magnifique. M'avait-il vu ?
"Vous connaissez la génération des miracles, n'est-ce pas ?
-Oui, bien sûr, pas tous."
Sa meilleure amie lui sauta dessus et commença à le tancer.
"Excusez-moi, je dois y aller."
Je m'approchai de lui et lui souris.
"T'as vu ?"
Il opina.
"J'étais pas dans les gradins, j'étais en bas, au niveau des bancs. Je suis arrivé à la mi-temps. T'as bien joué."
Mais nous fûmes interrompus par les journalistes.
"Aomine, expliquez-nous les raisons de vos absences lors de vos match !
-Pourquoi êtes-vous venus aujourd'hui ?
-Vous faîtes chier ! Viens."
Il passa une main autour de mes épaules et m'emmena loin, jetant des regards noirs aux paparazzis.
Nous fûmes seuls un court instant, vite rejoints par Momoi et Kise.
"Tu t'améliores... Tu arrives à te vraiment te concentrer, c'est bien.
-Tu croies que je pourrai bientôt entrer en zone ?
-Je ne sais pas. Ça viendra ou ça ne viendra pas ; t'as pas besoin d'y penser."
Le métis posa une main sur ma tête un bref moment, puis partit.
"Vous pensez que j'aurais battu Aomine s'il avait mon âge ?
-Franchement... non, je ne pense pas, s'excusa le blond en baissant la tête.
-Ça ne m'étonne même pas, souris-je. Il est trop fort... Mais c'est pour ça que je veux le battre ! J'y arriverai, je vous le promets ! Je veux retrouver celui d'avant."
Momoi me prit dans ses bras et me serra fortement contre elle.
"Aide-le. S'il te plaît."
Bien sûr que je l'aiderai : je l'aimais.
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C'est pas choupi tout ça ? Bon, pas vraiment, j'avoue... Rendez-vous demain ! Kagami doit apprendre une nouvelle plutôt horrible à Aomine... Bye, Kagamine