Et voilà ! Encore et toujours des engueulades, et Aomine essaie pas de calmer le jeu... Bonne lecture !
Chap. 7 Altercation
[Aomine]
Son jeu me fatiguait. Il s'améliorait, mais tout restait fade à mes yeux, il avait un talent certain, mais rien à ma hauteur. Il en était trop loin. Alors je regardais son visage, sa joie. Souvent, ses pupilles noires se posaient sur moi, comme concernées de mon état, de ma tristesse.
Si je l'aimais comme le petit frère que je n'avais jamais eu, il m'était bien difficile de voir un ballon, et personne ne risquait de m'aider. Horikita Mai ne faisait que m'enfoncer et je le savais, mais ces courbes envoutantes m'avaient capturé, et je reposais dès lors en son sein volumineux. Le péché de luxure avait pris l'entière possession de moi ; mais était-ce vraiment mal ? Pouvait-on appeler cela un péché ? ou était-ce une délivrance ? un moyen de me sauver ? Non... Un échappatoire peut-être.
Ma mère ne savait pas. Satsuki si. Elle avait crié, elle avait pleuré, en tout cas elle n'avait pas compris ma peine. Elle n'avait pas saisi qu'il s'agissait d'un besoin pour moi, d'une nécessité. Je ne voulais surtout pas que le rouge sache, quoique je me montre de moins en moins protecteur envers lui, il restait important à mes yeux. Très.
Je le voyais tellement progresser que j'en avais presque peur : peur pour lui, qu'il s'ennuie au collège, comme moi. Mais je savais bien qu'atteindre mon niveau ne lui était possible qu'en rêve... J'étais trop doué. Le basket n'avait rien d'inné, mais mes facilités tentaient à prouver le contraire...
Je n'avais jamais joué au basket ; je l'avais toujours vécu. Et j'en étais mort.
"Aomine ?
-Mm ?
-On va au Maji ?"
J'opinai et le suivis, heureux de m'éloigner du terrain de mon enfance.
J'étais froid et distant, pas qu'avec lui, avec tout le monde. Hormis Mai-chan. Avec elle je laissai tomber le masque - qui ne voulait se détacher sans elle - et me faisais mener par un désir violent.
L'anglophone ne souriait pas, il me fixait en mangeant tranquillement. Il paraissait me détailler, ses yeux s'échouant sur mon visage, mais également un peu plus bas, vers l'échancrure de mon débardeur. Je ne comprenais pas.
"Tu fais quoi là ?
-Hein ?
-Tu me mates ?
-What ?! s'étouffa-t-il. Rêve pas !
-Tu faisais quoi ?
-Je te regardais. C'est interdit ?"
Je ne répondis pas. N'était-ce pas un peu bizarre ? Mais en même temps il avait onze ans, et mon esprit devait être perverti... Je devais imaginer de mauvaises choses.
Il avait arrêté, fixant le loin. Un de ses doigts courut sur la surface écaillée de son ballon, amoureusement. Je déglutis. Deux yeux se plantèrent dans les miens.
"Ça va pas ?
-Si... T'inquiète pas.
-Bien sûr que je m'inquiète !
-Oh soûle pas ! le cassai-je, agacé.
-Aomine..."
Je m'en voulus.
"Je pensais pas que tu serais si...
-Désolé, me rattrapai-je.
-Momoi m'a dit que t'étais tout le temps comme ça, sauf avec moi. Si tu t'empêches d'être toi-même pour me protéger, tu peux arrêter.
-Kagami, ce que tu comprends pas, c'est que je suis plus vraiment moi.
-Bien sûr que je comprends, je le vois même ! s'exclama-t-il. Mais je pense plutôt que tu ne comprends rien... Tu changes."
Je ne répondis pas, conscient qu'il avait raison.
"Le seul qui peut me battre c'est moi.
-C'est bien le problème. Mais tu devrais pas arrêter le basket comme ça...
-Parle pas de basket.
-Arrête de fuir, Aomine," continua le jeune garçon.
Je me levai précipitamment et abattit mon poing sur la table.
"Ferme-la ! Tu soûles bordel ! Tu soûles !"
Les gens nous fixaient, certains prêts à réagir. Je soupirai bruyamment.
"Désolé."
Je sortis. Il me suivit.
"Putain mais tu vas affronter la vérité un jour ?! Ahomine ! Aomine !
-Je t'ai dit de la fermer ! Qu'est-ce que tu comprends pas là-dedans ?!
-Tout ! Parce que j'ai pas envie de me taire quand tu crèves devant moi !
-Ça te concerne pas ! hurlai-je.
-Si... Bien sûr que si...
-Nan ! Arrête !
-Le basket c'est ta vie ! Tu le sais bien !
-C'est fini," assurai-je froidement.
Il secoua la tête.
"Attends au moins que je sois plus grand. Je sais que je suis pas fort pour le moment, mais attends-moi... Attends que je devienne un grand joueur et que je te batte, promets-moi."
Je ne relevai pas, me contentant de bâiller. Il ne le prit pas bien et fronça les sourcils en me tirant violemment un bras.
"Jure-le-moi.
-Attendre ? Et qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre ?
-N'abandonne pas jusqu'à ce que je te batte.
-J'ai déjà abandonné. Ça fait longtemps.
-Aomine, je sais que c'est faux. Il y a encore de l'espoir en toi.
-C'est faux. Y a plus rien."
J'étais vide. Aomine était mort.
Les deux volcans en fusion se remplirent de douleur et s'obstruèrent de quelques gouttes, quelques larmes refusant obstinément de couler. Ses doigts se crispèrent sur mon poignet.
"Chiale pas juste pour ça.
-Pour ça ? Juste pour ça ?! Tu te moques de moi ?!
-Oi..."
Je déposai une main sur une de ses épaules et commençai à la masser doucement.
"Ça sert à rien de t'énerver... Dans tous les cas, je t'attendrai, même si je ne crois pas trop que tu puisses me battre un jour."
Cela le fit sourire.
"Tu verras bien."
Bien sûr, il ne serait jamais à mon niveau, mais bon...
"Va jouer, je vais t'entraîner un peu.
-T'es sûr ?"
J'acquiesçai et le poussai légèrement vers le terrain.
J'étais très critique et l'américain le savait, cependant, il ne réagissait pas mal, il souriait. Plus je lui faisais de remarques, plus il semblait heureux. Chacun de ses gestes se devaient d'être parfaits à mes yeux.
"Plus bas le crossover. Encore. Et le regard. Mieux, mais t'es trop lent. Ça doit surprendre ton adversaire.
-Si j'en avais un aussi, grommela-t-il.
-Tu n'aurais plus la balle depuis longtemps.
-Ça serait cool.
-Passe aux dunks."
Mon ton sec le remit en forme : il se concentra à nouveau.
Il se suait à la tâche, répétant inlassablement les mêmes mouvements jusqu'à ne plus pouvoir sauter et à tomber au sol d'épuisement. Sans états d'âme, je le laissai se relever seul, puis me regarder en souriant.
"Je suis pas assez endurant... Mais là j'en peux plus. Je sens plus mes jambes...
-Va prendre une douche et couche-toi."
Je m'avançai et passai un bras sous une de ses épaules.
"Je te raccompagne.
-Merci."
J'entrai dans l'appartement totalement vide : cela m'étonna.
"Il est pas là ton père ?
-Il travaille. Et quand il rentre, il travaille aussi. Mais vas-y, installe-toi. Tu veux quelque chose ?"
Je niai et laissai un soupir m'échapper.
"T'es vraiment obstiné, Kagami.
-Nn ? Je dirais plutôt que je suis fier : quand je veux quelque chose, je me donne tous les moyens de l'avoir. Je veux te battre."
Ce gamin m'impressionnerait toujours.De pire en pire, franchement... On peut pas tomber plus bas, si ? Heureusement que Kagami est là pour égailler un peu notre pauvre Aomine qui n'y met pas vraiment du sien... Dans le prochain chapitre un match contre Kuroko vous attend, mais avec quelle lumière ? Comment réagira Aomine ? Rendez-vous demain, bye ! Kagamine
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Qu'un gamin
FanfictionAokaga ! Et si Kagami était plus jeune ? S'il avait rencontré Aomine à 10 ans ? Si celui-ci l'avait entraîné ? Un petit Aokaga dans la tête d'un petit Kagami amoureux et d'un Aomine en pleine dépression... Bref j'espère que ça vous plaira, bonne le...