partie 7

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Ma relation avec Nafi c'est beaucoup s'était beaucoup améliorée. On est redevenue proche, très même. Elle passe le plus clair de son temps dans ma chambre à se confier comme avant. Je ne cesse de lui répéter de retourner au près de son mari mais elle a peur de sa belle mère qui est pareille que la mienne.
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Je me demande toujours pourquoi c'est la femme qui doit toujours SUBIR, SE SACRIFIER alors que l'homme lui on lui pardonne tout. C'est de sa faute si sa femme ne peut plus avoir d'enfant mais c'est elle qui est blâmée. Sa belle mère lui faisait vivre l'enfer, chaque jour l'humiliant en la traitant de femme stérile, de ventre creux. Pourtant elle savait tout ce que Nafi vivait dans son appartement et c'est pour cela même qu'elle lui avait demandé de venir s'installer à la maison familiale ce qu'elle fit sans broncher. Elle l'a récompensée en trouvant à son fils, selon ses mots, « une femme capable de lui donner des petits enfants ». Le choc avait été brutal pour Nafi et surtout sa coépouse qui était considérée comme une reine ne lui donnait aucun répit. Elle en a eu marre un jour et l'a frappé. Sa belle mère s'en est mêlée, l'insultant allant jusqu'à la frapper, ce que fit aussi son mari à son retour du travail.
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Son mari l'aime malgré tout et il regrette tout ce qu'il lui a fait. Il ne cesse de faire des pieds et des mains pour qu'elle revienne mais elle ne veut pas et ne veut divorcer non plus. Cette fille ne sait pas ce qu'elle veut.
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J'avais aussi gardé contact avec Aicha, la jeune fille que j'avais vu chez le marabout. L'autre jour avant de partir, je lui ai demandé pardon et on a un peu parlé. Le vieil homme est son grand père paternel, ses parents ne sont plus de ce monde. Ils ont fait un accident quand elle avait 12ans, elle seule a survécu mais avec d'horribles cicatrices sur le corps. Elle m'a dit que son grand père avait prévenu ses parents de ne pas prendre la route, mais eux ayant vécu plus de 5ans en France ne croyaient plus en ces prémonitions. Depuis ce jour, toute sa vie se résumait à son Papi. C'est lui qui lui a tout appris et l'a aidée à surmonter sa douleur. 
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Elle, si jeune, à fleur de l'âge a tellement souffert mais continue de croire en Dieu alors que moi je suis toujours là à m'apitoyer sur mon sort. A vingt ans, je vivais encore à l'appartement avec mon mari, on était heureux puisque rien ne pressait. On était à notre troisième année de mariage et Belle-mère faisait semblant de m'aimer. Mais Aicha, elle est toute seule, dans sa prison dorée. Elle a aussi son grand père qui l'aime mais il ne la laisse jamais sortir. Je le comprends, il ne veut pas la perdre elle aussi. Je connais la douleur de la perte d'un enfant. D'aucuns diront que ce n'était que des fœtus mais c'étaient mes enfants. Il n'a qu'elle sur terre, tout comme moi je n'ai qu'Ibrahim.
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J'admire cette jeune femme et pour la première fois de ma vie, je crois que j'ai une amie qui n'est ni un membre de la famille ni une hypocrite qui veut m'humilier. Depuis quatre semaines qu'on se connait, elle est ma maîtresse, elle m'apprend chaque jour de nouvelles choses sur la religion, sur la vie et me donne du courage pour affronter la sorcière qui m'insulte à chaque fois que je mets un pied en dehors de ma chambre. 
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Ibrahim est en froid avec elle depuis le jour de ses révélations. Au début, il ne la saluait même pas mais je lui ai fait comprendre qu'on a qu'une mère dans la vie et que lui a la chance de l'avoir connue alors peu importe ce qu'elle a fait, elle lui a quand même donné la vie en risquant la sienne. Le lendemain ; il lui a servi un bonjour glacial mais c'est mieux que rien. Elle me fait encore vivre la misère et ne se cache plus de son fils. La plupart du temps c'est Nafi qui prend ma défense. Moi, je lui sers toujours mon plus beau sourire et passe ma route. Mon mari m'a interdit de lui répondre et comme le vieux me l'a exhortée, je fais tout ce qu'il veut et ça marche. Il est devenu mille fois plus tendre, plus collant et romantique. Il m'amène presque chaque soir un cadeau ou des fleurs. Je l'aime comme jamais et je sens que lui aussi. Il est toujours sur mes pattes avec des caprices à n'en plus finir, mais il est heureux donc je le suis aussi. Côté sexe, il est devenu insatiable, même au bureau, il ne cesse de m'envoyer des messages salaces auxquelles je ne tarde à répondre en le provoquant avec des mots crus ou des photos -18.
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La peur que j'éprouvais à son égard s'est estompée et il est toujours au petit soin avec moi. Mais je ne prends pas le bonheur pour acquis car tout peut arriver. La vie n'a jamais été tendre avec moi alors pourquoi maintenant ? Je sens qu'elle veut m'assommer avec un coup fatal par surprise alors je reste sur mes gardes. Je me dis qu'avec cette mentalité, j'aurai moins mal quand tout s'effondrera comme toujours. Mais je vis aussi le moment présent.
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Je regarde la montre, il est presque 13h et je dois déjeuner avec Aicha vers 15h, après la prière. Je me lève paresseusement et pars à la salle de bain.
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Apres avoir préparé le petit dej de mon homme, je me suis vite recouchée, je ne lui ai même pas sorti des habits. Il fallait coute que coute que je rattrape mon sommeil d'hier. M. ne m'a donnée aucun répit et je ne m'en plains pas mais je me demande comment il fera pour tenir toute la journée. Heureusement qu'on est vendredi, il pourra bien dormir.
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Je fais ma toilette en chantant sous la douche. J'adore la musique et la lecture mais surtout le cinéma. Je peux rester toute une journée, scotchée devant l'écran. C'est une façon de m'évader, d'enfuir mon esprit loin de mes problèmes.
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Je sortis quelques minutes après, serviette aux aisselles et ramassai les habits éparpillés ça et là. Plus désordonné que lui, tu meurs. Faut dire qu'on n'avait pas le temps hier et de déshabiller convenablement et de tout ranger. Je vois prés du lit ma nuisette noire et le bout de string en lambeau. Rare sont les jours où il me les enlève, il préfère de loin les déchirer. Quand je proteste il me dit
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- Tu les achètes avec mon argent non ?
- Oui
- Alors ça m'appartient
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Je range vite fait la chambre, la dépoussière et fais le lit.
J'ai fait la conne, j'aurai du d'abord nettoyer et puis me laver. Je repars dans la salle de bain pour me verser de l'eau sur le corps. J'entends un bruit dans la chambre.
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- Qui est là ? Nafi c'est toi ?
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Je ne reçois pas de réponse et continue ma toilette. Je sors cinq minutes après et vois une masse sur le lit. Je m'approche doucement et vois Ibrahim couché sur le lit, les yeux fermés.
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- Ibrahim
- Hun
- Bb qu'est ce que tu as ?
- Hun
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Je m'assois prés de lui et touche son front. Il est brulant.
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- Bb loula dal ? Où tu as mal ?
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Il pose sa main sur son ventre. Je me levai vite fait et courut lui trouver un médicament. Je le lui tendis avec un verre d'eau. Il le but d'une traite et me donna le verre que je posai sur la commode. Je montai sur le lit, dénuda ma cuisse et posa sa tête dessus. Il s'agrippa à moi et se tordit de douleur. Mon cœur saignait à ce moment là. Il souffrait beaucoup, je le sentais. Je me mis à lui caresser la tête jusqu'à ce qu'il s'endorme. Je me levai doucement et lui enlevai ses chaussures et chaussettes et dénouai sa cravate. Je touchai encore son front, il était brulait et avait de la sueur alors qu'il fait froid. Je mouillai une serviette et le posa sur son front. Le voir ainsi couché et faible me fend le cœur. Ce matin il n'avait rien, il était bien portant. Il ne mange pas dehors, il ne mange que ce que je lui sers, ce que je lui sers...
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Ce matin, je ne lui ai pas servi son petit dej, je l'ai laissé dans la cuisine pour que ça ne refroidisse pas et qu'il m'appelle quand il aura fini son bain. Tout le monde y avait accès, tout le monde. Si ce que je pense est vrai cette fois ci je ne me laisserai pas faire. Attendons juste qu'il se réveille et qu'il confirme mes soupçons. Si cette femme est aussi machiavélique pour s'en prendre à son propre fils alors qu'est ce qu'elle ne me fera pas ?
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Désolée pour la longue attente, je n'avais pas le moral et je ne l'ai toujours pas mais je vous devais une suite.
Bonne lecture
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Bisous bisous

De femme soumise à CruellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant