partie3

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CHAPITRE 1 : SOUMISSION

PARTIE 3

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- Vous êtes encore tombé des escaliers c'est ça ?
- Oui docteur
- Expliquez alors comment une chute peut vous causez autant de marques et de déchirures. Ce sont des marques de ceintures Madame Kane, la boucle plus précisément. Vous allez vous faire tuer, svp réagissez, allez à la police. Il va finir par vous tuer. C'est la quatrième fois dans le mois
- Docteur je répète, je suis tombée des escaliers. Vous pouvez me soigner ou je vais à un autre hôpital
- D'accord enlevez vos vêtements et laissez-moi voir
- Non ce n'est pas la peine, regardez juste mon bras et ma lèvre inférieure
- Mme je sais déjà ce qui vous est arrivée et je sais que les marques sont partout. Vous ne voulez pas porter plainte d'accord mais laissez-moi quand même vous soigner


Je ne redis plus rien et m'exécutai. Je me sentais lasse, fatiguée, comme si je portais le poids du monde sur mes épaules. J'appréhende mon retour à la maison, je m'attends déjà aux menaces de ma belle-sœur et aux incessantes insultes de Dame Belle-mère. Perdue dans mes pensées, je ne me rendis compte de la fin de la consultation que quand Dr Ndoye glissa l'ordonnance et une carte de visite dans ma main avec ces mots


- votre vie est aussi importante que la sienne ou même plus. Contactez svp cette femme, elle vous aidera. Rassurez-vous elle n'est pas de la police. Promettez-moi au moins de faire ça.

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- Au revoir et merci

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Je me rhabillai vite fait, passai d'abord à la pharmacie et quittai ce lieu que je détestais tant. Mais pourtant est mon second chez moi. Je ne sors jamais de la maison conjugale, d'ailleurs où irai-je ?
Chez moi ?
Je n'en ai pas. Ma tante après m'avoir vendue m'a clairement dit que même après ma mort je ne mettrai plus jamais les pieds chez elle. Je me suis longtemps demandé ce que ma mère, sa propre sœur lui a fait pour qu'elle me déteste car je sais que je ne lui ai jamais rien fait. La seule réponse c'est que suis une meurtrière et que j'ai tué sa sœur qu'elle aimait tant.
Comment peut-elle aimer ma mère et me détester moi sa fille ?
C'est la grande interrogation de ma vie.
J'arrêtai un taxi et m'engouffrai dedans. Je priai Dieu pour qu'Ibrahim soit toujours à la maison car je sais qu'elles me feront payer ce qu'il leur a dit.
Pourtant je n'ai jamais ouvert la bouche sur ce qu'ils me font subir à la maison. Jamais ! D'ailleurs je n'ai pas d'ami à qui en parler. Ma tante depuis neuf ans n'est venue qu'une fois me voir et elle était contrainte de le faire pour se faire bien voir. Je n'ai jamais eu d'amie, personne n'a jamais voulu de moi. Le seul qui m'ait montré de l'amour de toute ma vie c'est Ibrahim. Je me suis toujours demandée pourquoi moi ? Pourquoi il m'a choisi ? Il n'a jamais voulu me le dire. Si je supporte tout ça c'est parce que je me souviens encore d'hier quand il était le seul à me monter que je suis importante. Docteur Ndoye a raison, je suis importante mais avec lui, seulement avec lui, sans lui je ne suis rien.
Ma main glissa doucement sur mon ventre. Qu'est-ce que je ne donnerai pas pour lui donner le fils qu'il désire tant ! Après quatre fausses couches, je n'ai plus d'espoir même si les médecins disent que je n'ai rien du tout. Pourtant depuis 2ans pas l'ombre d'une grossesse, je n'ai jamais pris la pilule. Mes fausses couches se sont tous passées à la même heure et à chaque fois c'était un jeudi matin. Je ne ressentais aucune douleur, rien du tout, juste une mare de sang qui m'ensevelit. Je ne comprends toujours pas comment s'est arrivé et les médecins non plus. Tout allait bien, je faisais attention et Ibrahim était toujours aux anges et me comblait comme pas possible. Peut-être que je ne suis pas destinée à être mère !
La voiture s'arrêta devant la maison et mon cœur se mit à accélérer. Je ne vois pas sa voiture, il n'est pas à la maison. Je pris quelques secondes pour respirer et me calmer puis descendit du taxi. Je me dirigeai vers la porte et sonnai. J'entendis des pas venir vers la porte puis ils s'éloignèrent. J'attendis plus de cinq minutes puis m'assis par terre devant la maison. Je savais que c'était Nafi, elle ne voulait pas m'ouvrir. Les passants ne cessaient de me regarder avec pitié accentué par les marques sur mon visage. Heureusement que j'avais pris le soin de me couvrir tout le corps. Tout le quartier savait le calvaire que me faisait vivre ma belle-famille. Je vis Tata Rokhaya, la dame d'en face de chez nous, venir vers moi avec un visage compatissant, je me levai aussitôt.
- Ma fille qu'est-ce que tu fais dehors ?
- J'ai laissé mes clés à l'intérieur et il n'y a personne pour m'ouvrir
- Mais Nafi est à l'intérieur non avec sa mère. Attend je l'appelle
- Non je vous en prie ne l'appelez pas

Je ne voulais pas me faire insulter et humilier dans la rue.

- Tu as appelé Ibrahim
- Il ne doit pas être loin, il n'est pas parti travailler.
- Viens l'attendre alors chez moi
- Non ce n'est pas la peine


Ibrahim n'a jamais voulu que je me familiarise avec les gens du quartier ni que j'aille dans leur maison. Je ne veux pas prendre le risque de l'énerver.


- Tu en es sur ?
- Oui Tata, merci beaucoup.
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Elle s'en alla et je me rassis en ramenant mes genoux contre ma poitrine. Je vis sa fille Salla venir vers moi avec une chaise. Elle le jeta près de moi et s'en retourna. C'est la meilleure amie à Nafi, celle qu'elles veulent qu'il épouse. Moi je n'ai aucun problème avec cela. J'ai même essayé de convaincre mon mari mais il avait dit niet. Que c'est un monogame, c'est ce qu'il a signé et qu'il ne compte pas changer cela.
Une minute !
Je me levai et m'assis sur la chaise telle un rebot. Il a signé monogamie, c'est pour cela que Dame Belle-mère veut que je m'en aille. Si ce qu'a dit Ibrahim est vrai, que c'est sa mère qui l'a marabouté pour qu'il me fasse du mal alors peut être qu'elle irait jusqu'à...

- Non ! Fis-je en me tenant la bouche

Qu'Allah me pardonne pour cette pensée. Elle n'oserait pas quand même. J'étais comme figée de stupeur, si ce que je pense est vrai alors je ne sais pas quel genre de monstre j'ai comme belle-mère. Je ne cessais de regarder dans le vide, la main toujours sur la bouche. Une ombre à côté de moi me fit sursauter

- Qu'est-ce que tu fais assise dehors et en pleur ?

Je ne m'étais même pas rendue compte que je pleurais. J'essuyai vite fait mes larmes et me levai

- Non je ne pleure pas, en fait j'ai oublié mes clés à l'intérieur
- Et pourquoi tu n'as pas sonné ?

Je ne répondai pas et baissai la tête. Il comprit et ouvrit la porte. Je lui pris le bras et lui fit d'un ton suppliant


- Je t'en prie ne lui dit rien, stp.

Il me sourit, me prit mon sac et les médicaments des mains et m'ordonnait


- Ramène la chaise !

Je m'exécutai, remerciai de tout cœur Tata Rokhaya et retournai vite fait à la maison. Il n'avait rien dit, je l'ai trouvé dans la chambre. A peine suis-je entrée, il me demanda

- Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?
- Tu m'avais dit de ne pas te déranger à tes heures de travail
- Ça c'était avant, maintenant s'il se passe quoi que ce soit tu m'appelles ok et à n'importe quelle heure. C'est clair ?
- Oui
- Tu as mangé avant d'aller à l'hôpital ?
- Non je ne voulais pas tarder
- Khadija vient là !

Je me dirigeai vers lui et m'assis doucement à ses cotes. Il sourit et me tira sur lui.


- N'essayes plus d'accord, tu sais que tu ne peux pas me mentir. Pourquoi tu n'as pas mangé ?
- Elles ont jeté à la poubelle mon déjeuner

Il regarda sa montre et sortit son téléphone

- Qu'est-ce que tu veux que je commande ?
- Commander ? Pourquoi faire ? Je vais préparer le repas
- A cette heure ? Il est 13h26 et tu ne supportes pas la faim.

- Je ne te demande plus ton avis. Je vais décider pour toi.


Il se concentra sur son téléphone plus de cinq minutes avant de me dire


- Déshabille-toi et couche-toi sur le lit


Je sursautai et pris peur. Ce qu'il remarqua, un voile de tristesse couvrit ses yeux et il me baisa le front. Il prit la pommade que je venais d'acheter et me le montra

- Je veux juste te la mettre. Je ne lèverai plus la main sur toi, je te jure.

Il parlait si sincèrement que mon cœur gonfla d'amour pour lui et sans m'en rendre compte, je l'embrassai langoureusement.

- Je ne te déteste pas Ibrahim au contraire je t'aimerai toute ma vie.

De femme soumise à CruellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant