partie 5

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IBRAHIM ! Mon cœur ne fit qu'un bond. Et Dame Belle-mère, je ne peux même pas décrire la tête qu'elle fait. On dirait qu'elle a vu un fantôme. Et lui, pourquoi a-t-il fait tout cela ? Il s'approchait de nous avec une telle froideur que j'en tremblais intérieurement. Il vint vers moi et me fis une bise sur le front tout en regardant sa mère droit dans les yeux. Comme pour lui signifier qu'il m'aimait. 

- Tu vas bien mon amour ! comment tu te sens ?
- Je... heu je vais bien

Son comportement me déconcertait au plus haut point. Je m'attendais à des cris et disputes. Nafi, non plus ne comprenait rien et me regardait avec les gros yeux. Ibrahim et sa mère faisaient une bataille des yeux. Personne des deux ne veut baisser les yeux.

- Ibrahim tu veux prendre une douche. Fis-je pour attirer son attention
- Oui va me préparer un bon bain j'arrive
- Ib...
- Obéis stp, Nafi toi aussi vas dans ta chambre

Je me résignai à y aller. J'aurai tout donné pour être une mouche et entendre ce qu'ils se disent. Jai pensé à les espionner mais je n'aurai rien entendu. Ils étaient assez loin de ma chambre et de toute façon je m'en fous, ou pas. Euh je déteste ne pas savoir ce qui se passe. L'un de mes plus grands défauts est la curiosité. J'entrai furieusement dans la salle de bain et lui préparait sa douche. Puis je lui sortis des habits décontractés. Je me dirigeais vers l'encensoir pour un peu embaumer la chambre. 
Ibrahim est un homme qui a le sens de l'odorat très développé donc j'en mettais juste un peu. Il captait toutes les odeurs même la plus infime. Du coup, je devais faire deux fois plus d'effort. Il détestait la sueur et tout ce qui sentait mauvais ce qui se comprend vu son odorat développé. Je ne pouvais jamais lui faire de surprise, à chaque fois, de la chambre ou devant la porte de la maison, il savait déjà ce que je cuisinais. Au début, c'était très difficile pour moi, à chaque fois qu'il percevait une odeur, même en pleine nuit, il me réveillait pour qu'on cherche sa provenance. Mais au fur du temps, je m'y suis habituée, je récurais ma chambre de fond en comble et même la maison.
Je me jetai sur le lit, lasse, même ses pensées n'ont pu canaliser ma curiosité. Je me décidai à sortir, peu importe s'il me passe un savon. Je tombai nez à nez sur lui en ouvrant la porte. Je baissai les yeux un peu.

- Tu allais où ?
- Je voulais t'appeler pour que tu viennes prendre ton bain. Dis-je en me retournant
- Hum, petite menteuse ! fit il en me faisant une tape aux fesses. Tu ne cesseras jamais d'être curieuse.

Il s'avança vers le lit et s'assit. Je m'assis à mon tour près de lui. Il avait le visage entre ses mains. Ça ne présageait rien de bon ! Je lui touchai l'épaule et il se tourna vers moi en posant sa main sur ma cuisse. Je ne saurai décrire l'expression de son visage. Une grande tristesse se lisait dans ses yeux tout rouges, puis une larme s'y évada. Jamais de ma vie, je n'ai vu mon mari pleurer, même à la mort de son père. Si lui mon roc pleure, qu'est ce que moi je dois faire ?

- Bébé ! Ibrahim qu'est ce que tu me fais là ! si toi mon pilier tu pleures qu'est ce que moi je dois faire ? je t'en prie
- Pardonne-moi. Pleura-t-il en me prenant dans ses bras

Je ne savais que faire, ni quoi lui dire. Mes larmes se mirent à couler elles aussi. Je tremblai, je hoquetai, je pleurai la perte de mes enfants. Comment une femme peut elle faire cela à une autre femme et à son fils ? Je me demandais si cette femme n'était pas le diable incarnée. Comment-a-telle pu nous faire ça ? C'était une chose de le penser mais l'entendre avouer ses crimes sans scrupule ni regrets me glace le sang. Elle n'arrêtera pas, pas tant que je suis dans cette maison, pas tant qu'il n'aura pas de deuxième épouse.

- Ibrahim ce n'est pas de ta faute. Ça arrive parce que Dieu l'a voulu ainsi. Je ne t'en veux pas mon amour je te jure.

Il se détacha de moi et me regarda dans les yeux. Cette fois ci je ne vis que de la colère

- Pourquoi tu ne me dis jamais rien ? si tu m'en avais parlé peut être que...
- Que quoi ? fis en me levant. Tu m'aurais cru ? tu étais sous son emprise, elle te contrôlait. Tout ce que je disais tu le prenais mal. Tu me détestais, elle t'avait transmis sa haine pour moi. Et je n'ai eu l'hypothèse que c'est elle qui tuait nos bébés que le jour où tu m'as trouvé assise devant la porte. C'est pour ça que je pleurais. C'était juste un soupçon qu'elle a confirmé aujourd'hui. Comment a-t-elle pu faire cela à son propre sang. POURQUOI EST CE QU'ELLE ME DÉTESTE TANT ? JE NE LUI AI JAMAIS RIEN FAIT, JAMAIS !

Je ne souviens même plus de la dernière fois que j'avais haussé le ton avec lui, ça me surpris moi-même et je me tins la bouche. Il me regarda, choqué puis sourit.
L'Ibrahim d'hier m'aurait fait payer cela très cher mais celui d'avant rirait comme il le fait en ce moment, ce qui me fait rire aussi. Je me calmai automatiquement. Il savait qu'il suffit qu'il me sourie pour que toute colère en moi disparaisse. Je me rassis, honteuse, toujours en baissant la tête

- Waouh Maria la sauvageonne a refait surface ! plaisanta-t-il

J'avais même oublié ce surnom débile qu'il m'avait donné

- J'ai peur Ibrahim
- Je suis là, tu n'as plus à avoir peur.
- Elle ne s'arrêtera pas tant que tu ne m'auras pas répudiée et que t'auras pas pris Salla pour épouse ou une autre de son choix
- Prépares toi, on sort
- Ibrahim stp, je suis sérieuse
- Moi aussi je le suis prépares toi !
- Chéri tu...

Sans me laisser continuer, il disparut derrière la porte de salle de bain.
Comment pouvait-il être si calme et détendu après les horribles aveux de sa mère ? 
Décidemment je ne comprendrais jamais cet homme. Je m'attendais à des cris, disputes et tout mais rien de tout cela. Il fait comme si rien ne s'était passé.
Il va me trouver ici. Je suis bien décidée à ce qu'il m'explique ce dont ils ont parlé et ce qu'il compte faire. Il en ressortit une vingtaine de minutes après, serviette nouée à la taille. Il me détailla de la tête au pied et son regard se durcit

- Ne t'avais je pas demandé de te préparer ?
- Il faut qu'on parle
- Khadija je ne veux pas me répéter
- Il faut qu'on parle ! répétai-je en le fixant
- Hier encore tu ne me répondais ni me tenais tête
- Hier encore tu étais le toutou de ta mère. Répondis-je du tic au tac
Je regrettai aussitôt ce que j'ai dit.
Je voyais qu'il se contenait d'exploser. Je suis vraiment conne. Je ne dois pas gâcher les choses.

- Je suis désolée, je ne...
- Fais-moi le plaisir de te lever et de t'habiller. Tu as cinq minutes !

Je ne me fis pas prier et me dirigeai vers l'armoire. Il était en colère et comme on dit :

« Il ne faut pas tenter le diable.»

J'en sortis une robe longue noire en soie qui moulait parfaitement mon corps et allait bien avec on teint clair. Quand je l'enfilai, que ne fut ma déception de voir que j'avais du poids à rattraper. On aurait dit une girafe dans un habit d'éléphant. Il faut que je grossisse un peu. Je ne ressemble plus à rien. Il me regarda et fit non de la tête

- Mets une robe traditionnelle et un voile sur ta tête

Je le regardai avec de gros yeux

- On ne va pas au resto alors ? où est ce qu'on va ?
- Non ! fut sa seule réponse
- Dis moi au moins où est ce qu'on va stp
- Le marabout veut te voir
- Quoi ! moi ? mais pourquoi ?
- S'il me l'avait dit tu crois que je t'emmènerai ?
- Ibrahim je ne crois pas en ses choses là, je ne veux pas y aller
- Khadija stp
- Tu ne peux pas me forcer à y aller
- D'accord, si tu veux sauver notre mariage et avoir des enfants rejoins-moi dehors. Je parts dans cinq minutes, pas une de plus

Mon Dieu que faire ?




Enfin ouf
Voilà votre suite
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Bonne lecture bisous bisous

De femme soumise à CruellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant