partie 12

5.6K 803 13
                                    

J'ai appris à vivre au jour le jour et je n'en suis qu'épanouie.je me sens belle et désirée. Je suis aux anges. Ibrahim est chaque de plus en plus tendre et attentionnée. Ma grossesse est à trois (03) mois et quelques et pourtant il me traite comme si j'en étais à mon neuvième. On s'est même partagée les tâches de la maison et ça me fait toujours rire de le voir courbé entrain de balayer la chambre ou de passer la serpillère. Il est fou mon homme. 
.
Le matin, à notre réveil, je fais le lit, lui il balaie et passe la serpillère tandis que je range. Il n'y a jamais rien à ranger c'est juste pour me maintenir à distance. Puis je lui prépare sa douche et pendant qu'il se lave, je prépare le petit déjeuner et lui lave la vaisselle après. Quand je vois tout ce qu'il fait pour ne pas me fatiguer je ne peux que l'aimer plus.
Vous me demanderez pourquoi il ne prend pas de bonne, la réponse est simple, il ne fait confiance à personne et j'ai même droit à un gardien ou garde du corps ça dépend.
Apres son départ, je me prélasse sur mon lit, ordinateur devant moi et je me mets à regarder des séries. Des fois je m'ennuie tellement que je ne peux m'empêcher de faire un appel vidéo et de le provoquer un peu. J'appuie sur la touche appel et attend un bon moment avant qu'il ne décroche avec un beau sourire
Ah mon homme est tellement beau
- Oui je sais
.
Zut j'ai pensé à voix haute
.
- Tu me manques et je m'ennuie
- Bae je rentrerai dans... 3h27mn et 18s
- C'est trop long et j'ai faim
- Tu manges comme un ogre et pourtant tu ne grossis pas
- Je mange pour trois je te signale
- Tu manges plus que trois personnes réunis
.
Il n'a pas encore compris. Devant mon sourire, il me regarda de nouveaux de mon visage à mon ventre en plissant les yeux
.
- Deux tu as dit ?
- Oui
- Deux bébés ! fit –il en me montrant deux doigts
- Oui des jumeaux
- Oh mon Dieu c'est...
.
Il posa brusquement le téléphone et je vis son ombre se déplacer dans le bureau. Il était heureux je le savais mais pourquoi se cachait-il de moi.
Il revint vers l'écran les yeux tous rouges
Ah mon homme est magnifique
.
- Vient stp
- A ton bureau ?
- J'ai envie de te serrer dans tes bras de t'embrasser partout mais j'ai une réunion importante dans 30mn que je ne peux annuler. Dit à Ablaye de t'amener, non laisse je l'appelle. Prépares toi il t'attendra en bas
- Je dois m'habiller comment ?
- Comme la femme du boss chic et simple.
- Loutakh ma beug leu ? (pourquoi est ce que je t'aime)
- Loutakh ma sopela ? (pourquoi je t'admire ?) 
- Je t'aime plus que tout tu sais !
- Je sais, moi encore plus, bon je dois me préparer pour ma réunion. Ç a ne sera pas long mais je dirai à ma secrétaire de t'installer dans mon bureau en attendant et tu touches à rien
- D'accord chef
- Je t'aime, je vous aime
.
Click
Je jetai mon téléphone sur le lit et courut vers la salle de bain. J'avais déjà pris mon bain mais il faut que je me maquille un peu. Je mis un peu de fond de teint, un peu de poudre aussi, traçai mes sourcils avec un crayon noir, du mascara et eyeliner. Je mis aussi un gloss qui se combinait avec la couleur de mon sang pour donner une couleur unique. Je me mirai et me trouvai belle mais il manquait quelque chose. Ah oui, un peu de palette noir et là oui c'est parfait.
J'ai le teint très clair alors je préfère recouvrir mes yeux de noirs, ça me donne un air gothique selon mon mari.
J'optai pour ma jupe crayon rouge avec un débardeur blanc et une veste noire. J'optai pour mes compensés blancs et mon sac Mk noire. Je fis de mes longs cheveux un chignon haut un peu négligé. Je me regardai de nouveau et me trouvai désirable.
J'éteignis la machine et les lampes puis sortit. Je refermai la porte derrière moi et me tournai pour descendre les escaliers quand je sentis des mains me poussaient avec force. Je fermai les yeux et mes pensées s'en allèrent vers mes bébés, je croisai mes mains sur mon ventre et sentit mon corps se propulsait en avant.
Je vais mourir !
.
J'atterris dans les bras de quelqu'un. J'ouvris doucement les yeux et vis Ablaye me tenir dans ses bras. Je m'agrippai fortement à lui en pleurant, lui me consolait en me caressant le dos.
Un flash me sortis de mes larmes, je me tournai et vis Nafi
Non c'est impossible. Je me dégageai rapidement du gardien ou garde du corps
.
- On va voir ce qu'en pensera mon frère !
- Tu... tu as voulu me tuer
- Je vais appeler la police
- Non ce n'est pas la peine
- Mais elle a essayé de vous tuer
- Ablaye je vous ai dit non
- Je vais appeler M. Ibrahim alors
- Avec la photo que je viens de lui envoyer je doute fort qu'il vous parle.
- Pourquoi Nafi ? je croyais que tu avais changé ?
- Pourquoi je changerai ? je ne t'ai jamais dit que je suis avec toi et contre ma mère, c'est toi qui l'as cru. Pourquoi je prendrai ton parti ? Donne-moi une bonne raison
- J'étais là pour toi, je t'ai toujours aidée
- Menteuse, c'est toi qui m'a enfoncé dans ce putain de mariage, tu m'as convaincue de rester, de supporter et aujourd'hui me voilà stérile. Je ne pourrai jamais devenir mère et c'est de ta faute. Tu crois que je te laisserai enfanter si moi je ne le peux pas par ta faute. J'étais au courant de tout ce que faisait ma mère tout et je l'ai aidée même. quand tu as dit qu'Ibrahim était en voyage là j'ai compris votre manège et je n'ai pu que me ranger de votre côté, gagner ta confiance. Tu es vraiment conne, tu t'es laissée bernée et le comble c'est que tu as cru que ma mère avait fait quelque chose à son fils. Maman n'avait rien fait, c'était moi qui avais mis quelque chose dans sa nourriture et je suis allée la voir pour t'accuser. Je voulais que tu subisses la même chose que moi. Te faire frapper devant ton mari et qu'il ne lève le petit doigt pour t'aider. Tu aurais du voir son visage quand il a entendu ton cri, sa souffrance, j'ai eu mon pied ce jour là. Il est tombé du lit en voulant venir t'aider et j'étais obligée de le faire sinon il allait se douter de quelque chose et je ne veux pas que tu meurs, juste te voir souffrir. Si elle t'avait tuée, elle serait en prison en ce moment et ça ce n'est pas bon pour moi. N'oublies pas la faille Khadija, la faille.
.
Elle me bouscula et s'en alla en souriant.
.
Dieu comment on peut être aussi méchant.
.
Je m'assis sur la dernière marche de l'escalier et sortit mon miroir. Mes larmes ont fait couler mon maquillage. Je le refis, me levai et me tournai vers Ablaye.
.
- On y va

Durant tout le trajet, il me regardait dans rétroviseur, lui comme moi avons peur de la réaction de Ibrahim. Il n'a pas appelé donc il n'a pas encore vu la photo, il doit encore être en réunion.
Je me refusai de pleurer à nouveau, je dois vivre ma grossesse pleinement et en profiter à chaque instant. 
Je refuse de les laisser gâcher ma vie mon bonheur.
Arrivée devant l'immeuble, il se gara et se tourna vers moi l'air inquiet. Je tentai de nous rassurer tous les deux
- Ne t'en fais pas, Ibrahim me connait assez pour savoir que je ne ferai jamais cela.
.
Il sortit et vint m'ouvrir la portière. Je sortis, les jambes flageolantes, je ne veux plus jamais refaire face à l'Ibrahim jaloux, non jamais. Je montai et me dirigeai vers son bureau. Sa secrétaire me sourit et se dirigea vers moi
- Mme Kane comment-allez vous ?
- Ça va très bien Aida et toi ?
- Ça va bien, venez ! fit il en me devançant dans le bureau de mon mari.

Je la suivis machinalement, et m'asseyais sur le fauteuil.
- Je vous apporte quelque chose ?
- Non merci, ça va
Elle me sourit et sortit.
Je restai assise un long moment avant de me lever et de commencer à arpenter la pièce comme un lion en cage. Je ne tenais plus. J'avais trop peur de sa réaction et sa réunion qui ne se terminait pas. Je faisais les cent pas depuis une décennie quand la porte s'ouvrit en grand et claqua dans un bruit assourdissant. Je lui faisais dos et n'osais me retourner.
Il y a cru !
.
- KHADIJA !
- ...
Je n'osais dire mot, j'étais paralysée !
.

De femme soumise à CruellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant