partie8

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Non je dois me montrer, elle ne ferait jamais cela à son fils. J'entrai de nouveau dans la salle de bain et fit mes ablutions. Je veux prier Dieu pour qu'Il rétablisse mon mari et m'éclaire sur ce que je dois faire. J'ai fait 4 rakkas et je me suis assise, chapelet à la main. Je Lui demandais de nous protéger, de le guérir, de nous donner un peu de bonheur, de me pardonner de Lui avoir tourné le dos et tellement que je pourrai les énumérer. Le plus important pour moi c'est la santé de mon homme. Je ne sais combien de temps je suis restée sur la natte de prière quand j'entendis mon téléphone sonner. Je ne voulais pas qu'il se réveille alors je me levai vite fait pour décrocher.
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- Allo ! fis-je chuchotant
- Salamu aleykum
- Aleykum salam, Aicha désolée on ne pourra plus se voir aujourd'hui.
- Oui je sais, grand père m'a dit que ton mari est malade et m'a donné quelque chose pour lui. Tu peux m'envoyer ton adresse par sms ?
- Comment il... ce n'est pas important d'accord je te l'envoie tout de suite.
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Je raccrochai et vis qu'il est déjà 14h38. Je lui envoyai mon adresse et alla prier takussan avant de venir au prés de mon homme. Il n'avait plus de fièvre mais il semblait avoir froid, je le couvris alors. Je sortis et tomba sur Nafi qui voulait entrer.
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- Khadija que fait la voiture de mon frère ici à cette heure ? il est malade
- Thiey Nafi, ton frère est rentré avec des douleurs de ventre atroce. Il dort en ce moment. J'ai tellement peur si tu savais
- Douleur de ventre ? C'est curieux il n'en avait jamais lui, il a mangé dehors ou bien ?
- Non il ne mange jamais dehors tu sais comme il est compliqué en matière de nourriture, il ne mange que ce que je lui cuisine. Et aujourd'hui j'avais tellement sommeil que je ne lui ai pas servi son petit déj, Je l'ai laissé dans la cuisine et je me suis recouchée. Tout est de ma faute, j'aurai du le...
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Mes larmes se mirent à couler et ma voix se cassa. Je ne pus terminer ma phrase et Nafi me prit dans ses bras
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- Khadija il est juste malade, il ne va pas mourir. Et ce n'est en rien ta faute ok. Ce que je ne comprends pas c'est comment il peut avoir mal au ventre s'il a mangé ici.
- Moi non plus je ne comprends pas, il ne se serait pas servi, il m'aurait réveillée pour que je le fasse. On est que trois ici Nafi, je ne veux accuser personne mais quelqu'un a du mettre quelque chose dans la nourriture et le servir.
- Et je crois savoir qui est ce quelqu'un. Va lui préparer quelque chose à manger pour quand il se réveillera.
- Tu ne crois pas qu'on devrait l'amener à l'hôpital
- Ils ne verront rien de toute façon, va lui préparer à manger, je reste au près de lui
- Merci beaucoup Nafi
- C'est mon frère Khadija et je l'aime tout autan t que toi.
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Elle entra dans la chambre et je me dirigeais à la cuisine. Je trouvai la bonne entrain de s'affairer à la cuisson. Je voulus entrer mais elle bloqua la porte.
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- Mme m'a dit de ne pas vous laisser entrer dans la cuisine.
- Anh elle a dit cela ? c'est elle qui vous paye ou mon mari ? Ibrahim est malade et il veut que je lui prépare de la soupe alors c'est toi qui vois. Soit vous me laissez entrer et lui préparer ce qu'il veut soit je vais de ce pas le lui dire et il vous mettra dehors. Alors ?
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Elle se décala et me laissa entrer.
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Je retournai une quarantaine de minutes plus tard dans la chambre. Nafi était toujours là-bas au chevet de son frère. Cette scène me toucha au plus profond de moi, jamais je n'ai connu cela. On ne m'avait jamais regardée avec autant d'amour à part Ibrahim bien sûr. Une larme silencieuse roula sur ma joue, je m'avançai vers la commode et y posa la soupe que je venais de préparer. C'est hors de question que je la laisse encore dans la cuisine. Nafi me laissa sa place et sourit en sortant.
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- Il est fort, il se remettra.
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Quand je relevai la tête, elle était déjà partie. Je me couchai près de mon mari en lui caressant la tête, il adore cela. Dire que je ne voulais même pas de lui comme époux. Je peux dire d'un coté c'est un mariage forcé et de l'autre que s'en est pas une puisque j'ai fini par accepter.
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Je ne comprenais pas ce qu'il me trouvait, pourquoi il me voulait moi alors qu'il pouvait toutes les avoir. Je le voyais chaque matin en allant à l'école, il me souriait à chaque fois mais moi je restais neutre. Je passais ma route et ne le calculais même pas. Un jour il m'a proposée de me déposer, j'ai refusé, et il a continué toute la semaine à me le proposer et je finis par céder. Il voulait me connaitre, découvrir celle qui se cache vraiment derrière ce mur de glace comme il disait. Il disait que je suis différente et il ne savait à quel point. Arrivée devant mon école, je lui fis avant de descendre.
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- Je ne suis pas le genre de fille que tu fréquentes, je ne suis ni belle ni civilisée. Oui je suis différente car je ne suis pas le genre de fille à fréquenter. Maintenant svp laissez moi tranquille, je ne veux sortir avec vous ni même vous connaitre. Ne m'adressez plus la parole, trouvez vous une autre cible.
- Mais je...
- Si vous m'aimez, venez demander ma main, chose que vous ne ferez jamais puis que vous ne voulez que vous amuser. Merci et au revoir
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Le soir en rentrant à la maison, que ne fut ma surprise de le voir, assis avec ma tante. Apres avoir saluée, je suis allée chercher le reste de nourriture dans la cuisine, les enfants de ma tante Fama et Seydou ne m'attendaient pas pour manger et ne m'en garder pas non plus. Ce jour là, ils avaient tout mangé. Alors je suis allée me changer et j'ai commencé à préparer le diner. A chaque fois, je voyais son regard sur moi, je ne savais ce qu'il faisait ici mais je sais que j'aurai des ennuis après son départ. J'ai vu ma tante lui présenter Fama.
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- ils iront bien ensemble le dis-je
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Je le vis qui me pointait du doigt alors ma tante me fis signe de venir. Je me lavai les mains et le saluai de nouveau d'une génuflexion.
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- Elle c'est ma nièce Khadija, lui c'est le nouveau voisin
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Je me contentai d'hocher la tête et de retourner à mes occupations. Il n'est parti que vers 22h, il est resté diner et m'a beaucoup complimentée. Ils se sont isolés plus d'une heure avant qu'il ne prenne congé. Ma tante m'appela après son départ pour me dire que j'allai l'épouser dimanche c'est-à-dire dans trois jours.
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- Mais je...
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J'étais choquée, je ne pouvais ni parler ni bouger et elle m'acheva avec ses mots
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- Si tu comptes refuser, tu sortiras de cette maison et j'oublierai que tu existes. Tu me dois beaucoup Khadija, ne l'oublies pas. Quand ton salaud de père est parti, je me suis occupée de ta mère jusqu'à ce que tu la tues et là aussi je me suis occupée de toi. Je t'ai logée, nourrie, blanchie depuis presque 17ans alors paies ta dette et épouse cet homme. Sinon tu t'en iras et tu vois chaque jour à la télé ce qu'on fait aux sans abris
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Il n'y avait qu'une question qui me trottait l'esprit
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- P... p... pourquoi moi ? 
- Je ne sais pas mais je pense qu'il aime les catins. Vous vous connaissez, je vous ai vus vous jetez des regards. Je ne suis pas folle, vous batifolez ensemble non. Je ne sais même pas pourquoi je te menace, je suis sur que vous en avez parlé d'abord avant qu'il ne vienne ici demander ta main. Au moins il ne sera pas déçu de ne pas te trouver vierge. Et pas besoin d'aller à l'école demain, maintenant sors, je veux dormir.
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J'étais tel un rebot, toutes mes aspirations, mon rêve de faire de grandes études, de devenir une femme influente, intelligente et rester de tous viennent de tomber à l'eau. Pourquoi je lui ai suggéré de venir demander ma main ? Ma tante a toujours guetté l'occasion de me mettre dehors et maintenant soit c'est la rue soit un mariage avec cet homme.
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Ibrahim bougea doucement, me sortant de mes pensées. Je lui souris et il me caressa la joue
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- Tu pleures ?
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Je ne m'en étais même pas rendue compte
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- A cause de quelques souvenirs mais ne t'inquiètes pas. Comment ça va toi, comment tu te sens ? 
- Je vais beaucoup mieux, je n'ai presque plus mal.
- Tu as dit presque donc tu as encore mal
- Juste quelques picotements mais ça va je t'assure
- Humm tu veux manger quelque chose, je t'ai préparé une soupe
- Khadija ce matin tu...
- Bilahi Ibrahim je n'ai rien mis dans ton plat moi-même je ne comprends pas ce qui s'est passé.
- Je sais bae, j'ai mangé quelque chose dehors
- Toi, manger dehors, je ne te crois pas. Qu'est ce que tu as acheté ?
- Euh.. du.. je ne sais plus
- Je sais quand tu ne me dis pas la vérité. Je n'ai pas servi le petit déjeuner aujourd'hui, je l'ai laissé dans la cuisine et je sais que tu m'aurais réveillée pour que je vienne te servir si tu ne l'as pas fait c'est parce que quelqu'un d'autre l'a fait et on sait qui.
- Khad...
- Non Ibrahim s'en est trop cette fois çi, j'ai eu la peur de ma vie. Qu'est ce que j'aurai fait s'il t'était arrivé quelque chose. Ibrahim lima yeukk tay mane rek mako kham. (ce que j'ai ressenti aujourd'hui, moi seule le sait). Sama adouna yeup yaw leu, awma koudoul yaw Ibrahim leigui nga beugu ma tokk gnu rayla, mane may gnakk mane rék. (toute ma vie se résume à toi, je n'ai que toi Ibrahim, et tu veux que je reste assise et qu'on te tue, c'est moi qui perdra, moi seule). s'il t'arrivait quelque chose je ne le supporterai pas, j'en mourrai.
- Hiii Khadija il ne m'arrivera rien du tout. Je suis là non je vais beaucoup mieux.
- J'ai eu si peur. Fis-je en enfouissant mon visage dans son cou
- Moi aussi, j'avais peur de ne plus jamais te revoir ni répondre à cette question que tu m'as posée depuis 9ans. Je ne sais même pas comment j'ai pu arriver jusqu'ici saint et sauf. Je ne voulais qu'une chose être près de toi, te voir et te serrer dans mes bras. Aujourd'hui la khamni damala beugu ba dof. (J'ai sui que je t'aime comme un fou). quand j'ai cru que j'allais mourir la seule personne vers qui mes pensées se sont tournées c'est toi, je ne voyais que ton visage, je n'entendais que ta voix, ton sourire. Je ne me voyais que là, ici près de toi. Je sais que je ne suis pas quelqu'un de facile à vivre, je suis autoritaire, j'ai un sal caractère, je ne me contrôle pas quand je suis en colère et je te dis ou fais des atrocités mais je t'aime plus que tout au monde. Je ne suis pas expressif non plus ni romantique mais je t'aime à ma façon.
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Ses paroles m'avaient touchée au plus profond de mon âme, je pleurais de bonheur.
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- Ibrahim tu n'as pas besoin de me dire tout cela. Tu es la seule personne sur cette terre à me regarder avec des yeux d'amour non de haine ou de pitié, tu m'as sorti de la misère où j'étais et tu m'as montré ce qu'est d'être aimé. Je t'aime mille fois encore plus.
- Khadija repose moi la première question que tu m'as posé quand lors de notre nuit de noce.
- Pourquoi tu m'as choisi alors que tu pouvais avoir toutes les autres?
- Je te connaissais depuis longtemps, tu passais chaque soir, fatiguée et affamée devant moi. Ces temps je m'asseyais avec mes amis devant la porte de la maison. Tu étais belle innocente et pudique. Laye essayait toujours de te parler en te taquinant mes tu ne lui répondais jamais. On savait tous ce que tu vivais chez toi et pourtant jamais tu n'as tendu la main à qui que ce soit et tu n'as jamais accepté ce qu'on t'offrait. Je ne sais pas si tu n'en souviens mais un jour j'ai jeté un billet de 5000f à tes pieds et je me suis caché pour voir. Tu ne les as pas pris, tu les as donnés à une vieille femme. Khadija tu subissais tellement chez toi et pourtant tu ne te plaignais jamais. Khadija tu es une belle personne, une femme extraordinaire et c'est ce que je voyais en toi et que je vois toujours. Personne ne m'aurait supporté, il me fallait une femme endurante, capable de supporter mon sal caractère. Et je ne me suis pas trompé, je t'ai fait subir les pires cruautés, je t'ai battue et même vio...
- Non, stp oublie cela, ce n'était pas toi, ce n'était pas mon Ibrahim. Toi tu m'as protégé et sorti de la misère, tu m'as sauvé c'est tout ce que tu dois garder en tête ok. Maintenant il te faut manger.
- Je n'ai pas faim
- Faudra te forcer, tu dois manger et prendre des medicaments. Attends je vais réchauf...
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La sonnerie de mon téléphone me coupa la parole, c'est Aicha. 
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- Allo, tu es arrivée
- Oui je suis devant la porte, vient m'ouvrir stp
- Ok j'arrive.
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Je raccrochai et me tournai vers mon mari.
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- C'est Aicha, son grand père lui a donné des médicaments pour toi.
- C'est toi qui lui as dit
- Non il l'a vu. J'arrive je vais lui ouvrir. Je peux l'amener dans la chambre. Je ne veux pas que ta mère fasse un scandale devant elle.
- D'accord
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Ibrahim n'a jamais voulu que quiconque entre dans notre chambre. C'est privé comme il aime le dire. Il dit que c'est notre nid à nous tous deux tous seuls. Je regardai encore si tout est correct dans la chambre et sortit. Je tombai nette sur dame belle-mère qui rouspéta et me fit.
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- Comment va mon fils ? Sale sorcière maintenant tu veux tuer mon bébé, ça te ne suffit plus de l'avoir sous ton contrôle maintenant tu veux prendre sa vie ? tu vas me trouver ici, tu vas voir de quel bois je me chauffe.
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Avant que je ne puisse faire quoi que ce soit je reçus un coup de bâton au ventre et un autre aux cotes.
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- Allahou akbar, IBRAHIM ! fis avant de m'écrouler douloureusement au sol.
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alors comment va réagir Ibrahim?

Khadija va-t-elle s'en sortir?

qu'est ce qu'on doit faire à Dame Belle-mère?

dites moi tout

De femme soumise à CruellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant