Chapitre 1 : Le stage

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Ecrit par ladygogo1

<< Donc, je suis au Pôle Nord ? >>

Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis là. Enfin, j'ai des gros doutes. Bien sûr, j'ai été engagé en tant que stagiaire, donc quelque part je sais ce que je suis censée faire. Mais je ne sais pas pourquoi je suis là, engagée ici. Tout ce que j'ai fait, c'est mettre sur ma liste de Noël le 15 novembre que je voulais trouver un stage dans une entreprise. Il est vrai que ma demande est un peu spéciale, surtout sur une liste de Noël. A cet instant là, je m'étais dit en rigolant : « On ne sait jamais, si le Père Noël existe, il aura peut être pitié de moi ». Bien sûr, j'ai passé l'âge de croire au Père Noël.

Maintenant, j'ai un sérieux doute. Un méga, sérieux, doute.

Il faut dire que se retrouver dans le hall d'entrée d'une chaumière, seule maison dans un bois enneigé, mais surtout rempli de petits hommes et de cadeaux éparpillés met un sérieux doute sur ce que l'on croit vrai ou non. Surtout quand un grand père rond et habillé de rouge comme une boule de Noël vous regarde avec bienveillance. Et qu'une vieille femme, toute de rouge vêtue aussi, vous tend des biscuits en forme de bonhomme de neige. Je pense que tout le monde sait qui ils sont sans vraiment se poser de questions : le Père et la Mère Noël. Un des couples les plus prisés de la planète Terre. A part peut être celui de Brad Pitt et Angelina Jolie. Il faut dire que la médiatisation a été sévère sur leur séparation mais si les personnes qui sont devant moi sont réelles, je pense que la presse people devrait vite venir jeter un coup d'œil.

Ah, je tiens à préciser que je ne suis pas venue de mon plein gré. J'étais en pleine sieste quand, tout d'un coup, je me suis retrouvé dans le hall. Sur le mur en face de moi, il y a un calendrier : on est toujours le premier décembre. Il faut absolument que cette scène surréaliste s'arrête. Il y a deux secondes encore, le Père Noël m'annonçait qu'il m'embauchait comme stagiaire.

C'est comme ça qu'on se rend compte que la vie est en fait une sacré bonne farce. Jamais en dix-huit ans je n'aurai pensé pouvoir dire ça : je suis stagiaire chez le Père Noël. Le rapport de stage risque d'être sacrément loufoque.

<< Amélia, tout va bien ? me demande le Père Noël.

- Dites moi, vous êtes bien le Père Noël ?

- Oui, je te l'ai déjà dit, ma petite. Enfin, j'étais...

- Non, je préfère être sûre : vous n'avez pas pris de coup sur la tête très récemment ? Genre, il y a quelques minutes avant que ... j'arrive ? Dailleurs, comment c'est possible, je n'ai pas bougé de chez moi. Ah oui, j'avais oublié, la magie de Noël, c'est ça ?

- Oui Amélia, s'écria la Mère Noël, passionnant non ? Un biscuit ?

Je la regarde, ahurie. Avec leurs sourires jusqu'aux oreilles et les lumières qui brillent dans leurs yeux, je ne pense pas qu'ils soient fous. Peut être illuminés mais pas fous. C'est la même chose, mais je me comprends. Peut être est ce moi qui suis folle ? En sentant quelque chose sur mon pied droit, je me rends compte qu'un lutin bouffe ma chaussure. Oui, il mange ma chaussure. C'est sûr, c'est moi qui suis folle.

- Pourriez-vous demander à ce monsieur de bien vouloir arrêter de me prendre pour une grosse friandise ? J'ai peur qu'il n'atteigne bientôt ma peau... je demande mal à l'aise.

Le Père Noël et sa femme se mettent à rire en même temps que les autres lutins. Il n'y a que moi pour trouver la situation pas drôle du tout ? Certains lutins se roulent par terre en explosant de rire, leur bouche laissant découvrir de petites dents bien pointues. Il faut croire qu'une jeune femme sortit de nulle part, avec des vêtements en vadrouille, une coupe de cheveux à en faire peur et un lutin qui lui bouffe sa chaussure est une image qui prête à rire. En me disant cela, je pouffe. La scène est effectivement très drôle.

- Aïe !

Comme prévu, le lutin vient d'atteindre ma peau. Avec toute la force que j'ai dans la jambe, je l'envoie valdinguer, ce que j'aurais dû faire depuis un moment. Je saigne et les personnes en face de moi ont enfin arrêté de rire. Alors que j'examine mon pied tout en grommelant, je remarque le silence pesant qui se fait dans la pièce. Je lève la tête et la scène que je vois me laisse stupéfaite : en balançant le lutin, je l'ai envoyé à la figure de quelqu'un. Quelqu'un d'assez jeune et d'assez beau, qui, avec son seul œil encore ouvert (l'autre étant couvert par le lutin) me lance un regard qui tue.

- Amélia, je te présente ton employeur pour ce stage : le nouveau Père Noël depuis un an, mon fils, me dit l'ancien Père Noël. >>

Visiblement, mes relations professionnelles commencent bien.

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