Calendrier de l'Avent

Chapitre 21 : La vengeance est un plat qui se savoure

Ecrit par RebelDream17

Point de vue d'Ethan :

Je décide donc d'entrer discrètement dans la salle des Sucreries en longeant les murs pour ne pas me faire remarquer par Amélia et surtout par les lutins qui l'entourent, car malgré ma précédente observation de la scène, il se trouve qu'Amélia est en réalité en mauvaise posture. Elle est assise à même le sol, les mains attachées dans le dos par une guirlande dont Marichoun tient une des extrémités entre ses grandes mains robustes et qui, ne le cachons pas, sont effrayantes. Je continue mon avancée progressive dans la pièce, je remarque au bout d'un moment qu'Amélia me fixe du coin de l'œil, de crainte que ses regards ne trahissent ma présence auprès des lutins. Je me place derrière Marichoun, qui est elle-même placé derrière Amélia. Mais alors que je m'approche, le bruit de mes bottes sur le parquet trahit ma présence et fait se retourner Marichoun dans ma direction. Lorsqu'elle m'aperçoit, les yeux de la lutine s'écarquillent d'effroi. Elle se retourne avec une vitesse surprenante pour son gabarit vers Lashki et hurle de tous ses poumons « Alerte générale ». S'ensuit alors un tohu-bohu de lutins affolés courant dans toutes les directions. Marichoun tente une échappée vers la porte, elle se fait renverser par Caemgen qui arrive dans le sens inverse et tout deux tombent au sol comme deux quilles. En regardant bien autour de moi, je remarque que la plupart des lutins qui était présent reproduisent à peu près le même scénario : chacun court dans une direction opposée sans vraiment savoir ou aller et inévitablement, ils se renversent tous les uns des autres. J'entends vaguement Marichoun injurier le pauvre Caemgen de tous les noms possibles et imaginables. La scène est vraiment comique de mon point de vue. Si Marichoun n'avait pas crié « Alerte générale », j'aurai pu penser qu'ils s'effondraient tous à mes pieds comme des mouches face à mon charme indéniable. Enfin bon, trêve de plaisanterie, je reporte mon attention sur Amélia toujours saucissonnée dans sa guirlande. Je m'approche d'elle à grandes enjambées et remarque qu'elle rit à gorge déployée de la scène qui nous entourent. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire moi aussi. Je passe derrière elle et tente tant bien que mal de défaire ses liens. Mais je me heurte à des liens bien trop resserrés pour que je puisse les défèrent.

<< Amélia, je ne parvins pas à défaire tes liens et je n'ai rien sur moi pour les trancher, il va falloir que l'on sorte de cette pièce tous les deux de façon discrète pour éviter qu'ils ne reportent leur attention sur nous.

Nous pivotons tous deux la tête vers les lutins, ou plutôt devrais-je dire vers la scène de chaos qui se passe devant nos yeux : leurs querelles ont évolué en bagarre général. Des lutins volent à travers la pièce, d'autres se font piétiner sans aucune considération. Nous pivotons de nouveaux nos têtes vers l'autre avec une synchronisation parfaite. Amélia me regarde dans les yeux et acquiesce de la tête. Je l'aide à se relever puisqu'elle ne peut plus utiliser ses bras et décrétant que l'on ne s'en sortirait pas vivant si je devais la tirer derrière moi, je passe un bras sous ses genoux et l'autre derrière son dos puis je la soulève et commence à cavaler à toute allure vers la sortie. Je n'ai jamais été à l'armée mais le parcours du combattant que je viens d'effectuer pour nous sortir de cette apocalypse est digne des meilleures recrues, à mon avis. Je cours à travers les couloirs pour pouvoir mettre une certaine distance entre nous et la salle des Sucreries. Au détour d'un couloir, je m'arrête et repose Amélia sur ses pieds non sans la faire glisser le long de mon torse.

- Ça va ? je lui demande inquiet.

- Oui ça va ne t'inquiète pas, ils ne m'ont pas fait de mal, même si je dois bien l'avouer qu'ils m'ont fait un peu peur au début, surtout Marichoun et son air vindicatif.

- Tant mieux, soupirais-je.

- Tu t'inquiétais pour moi ? me demande-t-elle un léger sourire aux lèvres.