- Aiz ouvres moi s'il te plaît.
Cela faisait plus de vingt minutes que j'attendais devant la porte de sa chambre. Elle, n'a pas de maisonnette personnelle comme moi puisqu'elle est étudiante. De ce fait elle habite dans une chambre faite à cet insu.
Faisant un boucan pas possible, les autres élèves me lancent des regards accusateurs, mais ne peuvent rien me dire. Je suis leur aîné, ils le savent et tant mieux pour eux.
De toute manière je me fiche bien de ce que ces gens peuvent me reprocher. La seule chose qui me préoccupe actuellement c'est la nouvelle. Je suis à bout de nerfs, prêt à faire un génocide sur le champ.
- Hallevin! Je jure sur cette école qui si tu ne daignes m'ouvrir dans les trente prochaines secondes j'arrache cette porte et viens botter ton gros cul!
La fameuse porte s'ouvrit à la volée et je me senti aspirer à l'intérieur de l'habitacle. L'humaine nous enferma à double tour avant de me crier dessus.
- Ça va pas de crier comme ça depuis vingt minutes?! Surtout à propos de mes fesses espèce de taré!
- Pardon? Si tu m'avais ouvert plus tôt peut-être que nous n'en serions pas arrivés là. Peut-être que si tu ne t'étais pas enfuie comme une voleuse après m'avoir claquer, je ne serais pas venu demander des explications. Et peut-être que si tu étais moins têtue je comprendrais ce qu'il se passe!
Sans vraiment m'en rendre compte je m'étais rapproché durant mon monologue. La vivante est désormais emprisonnée entre mon corps et le mur. Nous sommes si proche, je peux voir ses cheveux virevolter à cause de mon souffle. Ses yeux marrons ne quittent pas les miens et un duel de regard s'installe.
- Peut-être que si tu étais moins con je n'aurais pas eu à partir, peut-être que si tu n'avais pas fais de remarque désobligeante je ne t'aurais pas gifler, et peut-être que si tu avais réfléchi un peu tu ne serais pas la à me crier dessus pour quelque chose dont tu es clairement coupables. Je n'ai pas apprécié ta comparaison machiste. Mais idiot comme tu es cela ne m'étonne même pas que tu n'es pas compris ton erreur.
Oh. Je l'ai blessé en la comparant à un poisson et en la mettant dans même sac que toutes les autres. Elle est susceptible mais elle a raison dans un sens. J'aurais réagi de la même façon je pense.
Si elle savait à quel point elle est différente à mes yeux...
Elle m'a dit tout ses mots blessants sans même détourner le regard. Cette fille a du courage et si la situation avait été différente je pense que je me serais autorisé à sourire.
- Mais le pire dans cette histoire c'est que je m'en veux. Je m'en veux d'avoir penser pendant ne serait-ce qu'une seconde que tu serais différent des autres...
Ça, ça fait vraiment mal. J'ai tout fais foirer. Je ne sais pas être sociable. Mais que faire pour me rattraper? Je m'en veux à moi aussi, terriblement. D'être si bête. Mais je ne sais comment agir dans cette situation.
Face à mon mutisme la vivante roule des yeux et sert la mâchoire.
- Dégages de ma chambre je ne veux plus te voir.
Sec. Froid. Le message est clair, je n'ai pas mon mot à dire. La douce tension que ressentait mon corps par notre proximité s'est envolée.
J'ai le sentiment d'être trahi. La sensation d'être vide. Si mon coeur en était encore aptes, ma poitrine se contracterait. Comme quoi je ne suis vraiment pas habitué au rejet.
C'est donc la tête basse que je sortis de sa chambre. Dépité voila le mot. Elle avait raison dans tout ce qu'elle m'a dit et je n'ai rien trouver de mieux qu'être en colère. Je culpabilise pour la première fois de ma vie. Enfin de ma mort.
Je shoot dans les cailloux sur le chemin en direction de chez moi. C'est alors que je rencontre la dernière personne que j'aurais voulu voir. Jena. À ce moment précis je pris les dieux pour qu'elle ne m'importune pas longtemps. La connaissant ça relève de l'impossible. Je n'ai qu'une envie, dormir au fond de mon bassin où personne ne pourra plus m'embêter.
- Tu veux en parler?
Je secoue la tête négativement pour toute réponse. Mon attitude est-elle si déprimée pour que même Jena s'aperçoive qu'il y a un problème ?
- Dans ce cas je te laisse, mais je suis là si tu as besoin. M'annonce-t-elle en reprenant sa route.
Les dieux m'auraient-ils entendu? Ou est-ce une punition qui me prive de l'accès au réconfort? Honnêtement je pense que peux importe la réponse je serais déçu. Car tout me déçois. Moi le premier.
Une fois de retour je me déshabille pour mettre un maillot de bain et plonge directement dans ma piscine. Je me laisse couler au fond de l'eau en regardant les rayons de soleil s'y reflétés. Lorsque mon dos s'écrase sur le carrelage je ferme les yeux. Et j'attends. J'attends que la nuit tombe. J'attends que le soleil se lève à nouveau dans le ciel. J'attends demain qui est un autre jour. Mais surtout j'attend qu'Aiz me pardonne.
Puis, à deux doigts de m'endormir, je me senti tiré vers le haut. Et le vent frais du crépuscule sur mon visage.
Mais surtout... des cris.
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Revenants
ParanormalUn revenant est un humain revenu à la vie. Il ou elle est capable de maîtriser un élément et ne se souvient aucunement de son passé. - Si j'avais su dans quoi je m'embarquai en acceptant de m'occuper de cette fille... - Si j'avais su ce qui m'arriv...