Tempérament de feu.

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J'avais été audacieuse à lui dire ces mots. Il est évident que nous ne sommes pas de simples amis. Rien que les réactions de mon corps peuvent en juger. Le hérissement de mes poils lorsqu'il me touche, l'accélération des battements de mon coeur quand il est trop proche, les frissons qui parcourent ma peau lorsque son souffle s'écrase sur mon visage... je suis irrévocablement attirée par cet idiot.

Et si j'étais la seule à ressentir cela?

Après tout il est mort, enfin dans un sens. Et vieux aussi, même s'il n'en a pas du tout l'air.

Et si je ne l'attirais pas comme il m'attire?

Il me reluque sans cesse c'est impossible. A moins que ce ne soit juste un pervers.

Je ne sais plus quoi penser.

Je n'ai personne à qui parler, personne pour me conseiller malheureusement. Il y avait Ewa avant. Mais aujourd'hui je suis seule. Je dois me débrouiller par moi même. La connaissant elle m'aurait certainement dit quelques chose du genre « si il est mignon fonce mais si c'est pas un bon coup passe à autre chose il est pas fait pour toi».

Cette pensée me fait rire. C'est dingue ce qu'elle peut me manquer. Il faudra que j'aille lui rendre visite pendant les vacances.

Ewa est ma jumelle. Ou plutôt elle était. Elle est décédée dans un accident de voiture il y a un an. Un abrutit nous a percuté alors que nous rentrions de l'anniversaire surprise d'une amie. Oui nous. J'étais avec elle, sur le siège passager. Le chauffard est arrivé par la gauche et le choc avait été si puissant que me suis évanouie sur le coup. Ewa malheureusement, elle, ne se reveillera jamais. On n'a jamais retrouvé cet enfoiré et pourtant dieu sait combien j'aurais voulu lui dire deux mots.

Depuis je suis livrée à moi même. Nos parents étant sans arrêt en déplacement professionnel, j'ai demandé à être placé en interna. Le plus loin possible de la civilisation. Mais je n'arrive pas à l'oublier.

Ma sœur était vraiment ma moitié, plus rien n'a de sens sans elle. Cependant nous nous étions jurées de vivre si l'une de nous venait à disparaître. Ça peut paraître égoïste mais j'aurais préféré que ce soit elle qui reste en vie. Ewa à toujours été la plus forte de nous deux psychologiquement.

C'était aussi la plus jolie. Ses cheveux étaient plus soyeux, ses yeux bleus plus vivants, elle avait toujours un sourire niais sur le visage et respirait la joie de vivre. De plus tout le monde l'aimait. Elle avait un copain adorable quant moi je n'en ai jamais eu. Beaucoup d'amis, elle était populaire tandis que je suis renfermée.

Je ne l'envie pas, j'aime ma vie. Mais j'aurais préféré que ma jumelle en fasse partie un peu plus longtemps.

- Qu'est-ce que t'en penses toi Ewa? Je demande en regardant le ciel.

Je soupire pour la énième fois aujourd'hui. Je pense trop. Cela ne fait que vingt et une minutes exactement et pourtant j'en ai déjà assez d'être enfermée dans ma chambre. Et j'ai faim. Je me lève donc et sors de l'habitat. Je me dirige vers le self dans le froid de la nuit. On a pas tous un mega frigo où on peut stocker de la bouffe à gogo comme l'autre idiot.

L'endroit est bondé et je seule. Super, surtout que la casi-totalité des revenants à le regard fixé sur moi. Je me sens pas du tout gênée. Je souffle, encore avant de m'installer à une table avec mon plateau.

J'ai perdu l'appétit. Ces gens me répugne, incapable de considérer les personnes différentes d'eux. Elias, même si on lui a demandé, ne m'a jamais regardé comme ils me regardent.

Je crois que les pires sont Marcus et Jena. En particulier Jena. Je ne peux pas la voir cette gonzesse et pourtant je ne l'ai rencontré qu'une seule fois. Elle dégage quelque chose d'hautain et méprisant. Avec son corps de Barbie, son maquillage de Picasso et ses manies de pétasse je ne comprend pas pourquoi elle s'acharne à vouloir sortir avec Elias. Surtout après un aussi grand nombre de râteaux. Je suis bien contente qu'il ne s'intéresse pas à elle d'ailleurs.

Quand on parle de la louve...

- Tu es toute seule madame je me crois au-dessus de tout? Me lance Barbie girl du haut de son mètre soixante-dix.

- Si tu pouvais partir à défaut de me casser les couilles je serais peut-être seule mais en meilleure santé face à la radioactivité de tes cosmétiques. Je répond en papillonnant des yeux.

Tout les regards étaient braqués sur nous. Les mains de Barbie devenaient rouges, signe qu'elle allait bientôt craquer. Je souriais face à sa réaction avant de boire un peu d'eau.

- N'oublie à qui tu as à faire la nouvelle, ici tu n'es rien quant Elias n'est pas à tes côtés.

- Je n'ai pas besoin de lui pour être quelqu'un. Je la regarde toujours en souriant. Ta considération m'importe peu, comme celle de toutes les personnes ici présentes. Ce qui m'importe c'est ce que je pense de moi même, VOUS n'êtes rien pour me juger.

Je termine mon petit monologue et jetant mon reste d'eau sur la fausse blonde. Elle resta bouche bée alors que je me levai mon sourire espiègle collé au visage.

- Je vais te réduire en cendre. Annonce Picasso en enflammant ses mains comme plus tôt dans la journée.

Oui je l'avais clairement chercher sur la fin. Mais une petite baston de temps en temps ça ne fait pas de mal pas vrai?

RevenantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant