Idiot

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Ses yeux se sont fermés lorsqu'elle s'ait évanouie. Dès lors, j'ai sauté sur Klein et Marcus pour les arrêter. Un combat qui aurait pu être dit « épique » s'ils avaient était ne serait-ce qu'un minimum à la hauteur. Je les ai écrasé comme de misérables insectes. Et ce malgrès le soit disant bon niveau du métisse. Ma rage était telle, que si Lucas n'était pas arrivé à temps je pense qu'ils ne seraient définitivement plus de ce monde.

Car oui nous pouvons mourir. Pour de vrai et pour de bon. Si notre tête est détachée de notre corps par exemple. Mais il y a bien d'autres manières beaucoup plus douloureuses que j'aurais pu tester sur ces deux enfoirés.

Pour une raison que j'ignore, je ne supporte pas l'idée qu'on puisse la toucher, surtout pour lui faire du mal.

- Calmes toi maintenant Elias, elle est hors de danger. Me dis calmement le directeur.

- Me calmer?! Comment veux tu que je me calme en sachant que ses deux connards vont s'en sortir indemne ?!

- Indemne n'est pas vraiment le mot. Rit il. Veux tu que je te fasse la liste de toutes blessures? 

Il sort la fiche médecin des deux blessés et je ne peux empêcher un rictus de passé sur mon visage.

- Klein est en béquille avec une épaule en vrac et une grande brûlure sur le torse. Il commence à lire. Quant à Marcus son bras droit est en miette, ses côtes sont fracturées et il a une cicatrice à l'omoplate. Tu n'y as pas été de main morte, toi qui n'a que quelques bleus insignifiants et tu t'es écorché les mains. Je pense qu'ils ont déjà été punis pour leur faute.

- Pas assez. Je grogne en regardant mon amie.

Je sers les poings en voyant la vivante dans cet état. Cette humaine si frêle et délicate, qui a pourtant un caractère d'acier. Nous sommes si différents...

- Ce n'est pas notre plus gros problème à l'heure actuelle.

- C'est le mien. Je m'énerve.

- Non, nous sommes tous en danger désormais par ta faute.

- Elle ne le sait pas encore.

- Et tu vas tout lui dire?

- Évidemment, de toute façon elle en sait déjà trop pour qu'on continue de lui cacher.

- On ne sait même pas comment elle va réagir ni si elle est digne de confiance.

- Moi je lui fais confiance.

- Mais le monde ne tourne pas autour de toi Elias. Nous devions en juger tous ensemble. Si il s'avère qu'elle ne soit pas comme tu le pensais je n'aurais d'autre choix que donner le feu vert à Marcus pour... 

Ils ne termine même pas sa phrase pourtant je sais très bien où il veut en venir.

- Non tu ne peux pas faire ça! Je me retourne vers lui les yeux grands ouverts. Surtout pas à lui!

- C'est ce que nous avions convenu, souviens-toi.

Je sers la mâchoire tant ma frustration est grande. Il a raison c'est ce que nous avions convenu. Cependant, et contre toute attente, j'apprécie cette fille et sa compagnie. Il est donc raisonnable de dire que je suis TOTALEMENT EN DÉSACCORD AVEC L'IDÉE DE LA TUER. Hélas je serai certainement seul contre tous dans ma démarche.

- Je veillerais à ce qu'elle ne dise rien, dans le cas contraire je me chargerais personnellement de son exécution. Je ne veux pas que se soit ce misérable moins que rien qui la tue.

- Bien.

Il hoche la tête alors que je lui lance un regard meurtrier. Il tourne les talons puis part, me laissant seule avec l'humaine. Je lui prends la main et m'installe à ses côtés.

- Debout la marmotte, ça fait déjà une heure que tu dors.

Évidemment elle ne se réveille pas. Je caresse ses cheveux et découvre des marques rouges sur son cou, laissées par les lianes de cet abrutit. Je respire un grand coup pour me calmer et laisse traîner mes doigts sur la peau de mon amie. Mon amie...

Pour la première fois depuis longtemps j'ai peur. Peur qu'elle change de regard sur moi. Peur qu'elle me haïsse, qu'elle me quitte. J'ai peur de ne plus pouvoir la toucher, la faire rire, la voir sourire. En bref, j'ai peur. Cette fille est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps et je ne veux qu'elle disparaisse.

Mes doigts remontent le long dans sa joue sans jamais quitter sa peau. Je me lève pour lui embrasser le front avant d'y coller le mien. Mes yeux se ferment et mon pouce caresse sa joue.

- Ne me laisse pas je t'en supplie. Je lui chuchote.

A ma plus grande surprise, ses yeux sont ouverts lorsque je me décolle d'elle. Son regard chocolat me sonde plusieurs secondes et je me sens bête. Je me rassoie et elle ne m'a toujours pas lâché du regard. Le temps passe et aucun de nous ne semble vouloir briser le silence. Je ne laisse rien paraître mais au fond je suis terrifié, à deux doigts de me liquéfié sur place.

Puis après ce qui me parût interminable, elle lâcha mon regard pour le diriger vers le plafond. Elle souffle, las de toute cette scène ridicule.

- Idiot.

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