Chapitre 35

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Une sensation malsaine parcourait ma peau. Le silence planait dans tout le village, ça me semblait bien trop suspect. J'avais un mauvais pressentiment. Nous commencions à fouiller chaque maison une par une, la première était vide, la deuxième aussi et toutes les suivantes.
Pourtant on voyait bien qu'il y avait eu des personnes récemment, des cheminées crachaient encore leur fumée, des traces de sang frais jonchaient le sol à certains endroits.
Nous finîmes donc par tous nous rejoindre au centre du village.

- Peut-être qu'ils ont pris la fuite avec l'explosion ? Ils sont partis au centre de l'île et les villageois en auraient profité pour s'échapper. Proposa l'un d'entre nous.

- Non, ça m'étonnerait, avec une explosion on envoie quelques hommes en reconnaissance mais on ne laisse pas des prisonniers seuls. Ils nous ont sans doute tendu un piège et on dirait bien qu'on est tombé dedans comme des bleus, c'est une embu... MERDE ! Partez tous d'ici ! Ne restez pas l-..

Atmos n'eut pas le temps de terminer sa phrase et de toute manière si il l'avait fait je ne l'aurais pas écouté puisque j'en aurais été dans l'incapacité. Une explosion avait surgit de nul part, me projetant plusieurs mètres plus loin.
Des bourdonnements raisonnaient dans ma tête, je n'avais pas la capacité d'ouvrir les yeux, je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Je commençai donc à tâter à l'aveugle le sol autour de moi, le bourdonnement commençait à diminuer tandis que le son d'une voix m'appelant faisait son entrée, bien qu'il me paraissait lointain.

- Kyoka...

- Kyoka.

- Kyoka !!

J'ouvris finalement les yeux, et commençai à regarder ce qu'il y avait autour de moi. Le village était en feu, des gens couraient partout, mais pas seulement mes compagnons, des villageois, des hommes, des femmes et des enfants. Ma tête tournait, je regardai partout autour de moi, mais le même qui m'avait réveillé me secoua par les épaules.

- Kyoka ! Dépêche toi, lève-toi, on doit partir en retraite pour le moment, c'était un piège ils sont beaucoup trop nombreux, on doit attendre que d'autres viennent nous aider.

Je me relevais doucement, acceptant enfin la réalité.

- Oui, d'accord, et les villageois ?

- Ils ont tous été libéré, maintenant il ne s'agit plus que de fuir, aller dépêche toi !

Nous nous mîmes à courir, j'observai le décor autour de moi, des tirs fusaient, des femmes et des enfants étaient en pleurs, c'était une catastrophe, je me demandai si cela c'était passé ainsi dans les autres villages et priai pour que non. C'était littéralement le chaos.
Je ne savais pas où poser les yeux, les images défilaient trop vite pour moi. Mon regard se posa finalement sur cet enfant. Cette image s'était démarquée des autres, et il ne m'avait fallu que trois secondes pour comprendre que je ne pourrais pas revenir en arrière, mes pas commençaient déjà à ralentir.

- Kyoka ne t'arrêtes pas !

Trop tard. Mes pied étaient cloués au sol, il était hors de question de partir sans ce gamin.

- Kyoka !?

Voyant que je ne bougeais pas, il finit par s'en aller, c'est Atmos qui entreprit une nouvelle tentative.

- Kyoka, on ne reste pas ici, c'est un ordre, dépêche toi !

- Je suis désolée, je dois désobéir.

- Kyoka !!

Trop tard, encore. J'avais déjà commencé à me précipiter vers l'enfant qui était tombé dans sa fuite, et qui n'allait pas tarder à subir le courroux d'un de ces pirates de la pluie.
Les ordres étaient les ordres, mais je ne pouvais pas laisser ce gamin mourir, tant pis si je me faisais réprimander par la suite. Le petit garçon était à genoux en train de pleurer, il n'avait même pas remarqué qu'un homme se précipitait vers lui pour le tuer. Chaque seconde il se rapprochait plus en plus de lui, il fallait que je fasse vite. Réalisant que je n'aurais pas le temps de le protéger, je sautai en avant, le pris entre mes bras au passage et finis mon saut un peu plus loin. J'étais à présent au dessus du petit.

Then He Held My HandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant