Chapitre 26 : Les maux du désert

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Déjà deux semaines s'étaient écoulées depuis leur départ, mais Afaël avait l'impression de tourner en rond. Les dunes dolentes avaient toutes le même aspect. Elles avaient toutes les mêmes courbes érodées qu'il fallait gravir et puis descendre pour recommencer dans les minutes qui suivaient.

Les sacoches de sa monture se balançaient à son flanc et accrochaient une fois sur deux les mollets d'Afaël.

Mis à part cet irritant, il faisait chaud. Très chaud.

Les forges et leurs fours en marche presque jour et nuit l'avaient habitué aux ambiances étouffantes, mais cette chaleur était écrasante.

Le sable orangé s'apparentait à des charbons ardents sur le point de dégager des flammes alors que l'air oscillait au-dessus du sol. Les rayons du soleil semblaient plus puissants qu'à Héliomande.

Un châle pâle protégeait son crâne, mais il n'empêchait pas les rigoles de sueur de dégringoler de son front et de l'air surchauffé de brûler ses parois nasales.

Wellan n'en était pas à sa première traversée et c'était elle qui était le plus à l'aise avec le climat et ses désagréments. Elle descendait et remontait la courte colonne des voyageurs pour s'enquérir de leur état.

Heureusement, le soleil ne tarderait pas à se coucher et elle rêvait déjà de sa veste et de son poncho qui la couvrirait et la protégerait de la température de la nuit.

Wellan choisit ce moment pour s'arrêter à sa hauteur :

-Pas trop incommodée, questionna-t-elle avec le sourire en coin, signifiant qu'elle se doutait de la réponse.

Afaël rit jaune et répondit :

-Je ne te le cacherai pas, mais j'ai hâte que l'on quitte ce désert.

Le sourire de Wellan s'élargit.

-C'est la réponse à laquelle je m'attendais, mais ne t'inquiète pas, nous atteindrons le caravansérail au plus tard à l'aube. De là nous pourrons nous départir de nos montures et continuer en volant. Les fournitures que nous devrons trimballer nous ralentiront un peu, mais nous devrions terminer cette traversée en moins de trois ou quatre jours.

Afaël fut soulagée d'apprendre la nouvelle. Elle n'en pouvait plus de tout ce sable qui s'infiltrait partout et la démangeait alors qu'elle essayait de dormir sous le soleil cuisant du jour.

Avant que Wellan n'arrête son dromadaire pour s'entretenir avec l'ange qui les suivait, Afaël demanda, curieuse :

-Combien de fois avez-vous traversé ce désert?

Wellan fronça légèrement les sourcils et son regard se transporta bien plus loin que le désert interminable.

-Je ne me souviens plus du compte, reconnut-elle. Mon père était marchand et nous faisions la navette entre Dilvjina et Héliomande afin de vendre la marchandise de l'une au marché de l'autre. Dès que le stock était écoulé, nous plions bagage et rebroussions chemin au milieu des dunes narra-t-elle.

Wellan allait poursuivre, mais un Lan arriva au galop. Il tira sur les rennes de sa monture pour s'arrêter à la hauteur de Wellan dont les traits s'étaient durcis. Lan annonça avec son habituel calme que rien ne pouvait troubler :

-Nous avons de la compagnie, un petit détachement de soldat vient dans notre direction.

Wellan se pinça les lèvres et marmonna :

-J'aurais dû y penser, il doit y avoir des soldats à toutes les haltes.

Wellan réfléchit un moment et ordonna :

Les anges d'Héliomande (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant