Partie 16 : Le sort s'acharne

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Le sort s'acharne

Stiles s'agite sur son lit d'hôpital. Il maugrée contre le personnel qui a refusé de le mettre dans la même chambre que sa fille pour la simple raison qu'ils ne sont pas du même sexe. Il a beau tenter de plaider sa cause, disant qu'à la maison en bon père célibataire, c'est lui qui lui donne le bain. Cependant, le personnel est resté inflexible. Melissa McCall était venue le voir, disant qu'il devait prendre son mal en patience, car personne ne pouvait aller contre le règlement hospitalier. Maigre consolation, Eden est dans la même chambre qu'une de ses camarades de classe que les médecins avaient préféré garder en observation à cause d'une faiblesse cardiaque aggravée par l'hypothermie.

— Envie de pisser, murmure Stiles avec un soupir à fendre l'âme.

Comme il ne peut pas se lever, il a une sonde urinaire. C'est désagréable au possible. Cheville foulée, épaule démise, l'humérus cassé, plusieurs côtes cassées ou fêlées et un risque de tassement de vertèbres. C'est ce qu'il en coûte de résister à une coulée de boue. Le médecin avait affirmé à Stiles que c'est comme si son corps avait chuté du cinquième étage. Seul l'aspect liquide de la boue l'avait empêché de se fracturer en mille morceaux, sans parler d'un traumatisme crânien heureusement bénin.

— C'est grave docteur ? Avait-il demandé à l'homme de médecine.

— Vous devriez être mort, Stilinski !

— Je suis bien trop pénible ! C'est pour ça qu'ils ne m'ont pas voulu là-haut, avait répondu Stiles plein de sarcasmes en levant son doigt pour désigner le plafond.

— Oui, c'est une explication rationnelle, avait soupiré le médecin. La plus rationnelle que je conçois.

— Je sors quand, docteur ?

— Quand je le dirai Stilinski.

— C'est-à-dire ? rétorque Stiles pas prêt de lâcher le morceau.

— Sheriff adjoint ! La médecine n'est pas une science exacte. La guérison dépend d'un tas de facteur, comme de votre forme physique, de vos antécédents, du...

— Ou d'un bon coup de pouce ! Merci docteur. Prenez soin d'Eden. répond Stiles subitement pressé de se débarrasser du médecin, car il vient d'apercevoir Derek à l'entrée de sa chambre.

Quand l'homme à la blouse blanche sort, non sans avoir salué le premier adjoint du maire, Stiles fait signe au dit adjoint de fermer la porte.

— Tu peux me faire tes trucs de loup pour accélérer ce bazar-là !? s'exclame Stiles avec la verve de son enfance en désignant diverses parties de son corps avec son bras valide.

— Le médecin a raison, commente Derek avec un sourire. Je crois vraiment que tu as été recalé aux portes du paradis ! C'est pour ça que ma réanimation a fonctionné.

— Tss ! S'il te plaît ! Couine Stiles en prenant un air de chiot battu.

Derek n'en revient pas. En une fraction de seconde, le policier mature qu'était devenu Stiles est redevenu l'adolescent hyperactif qu'il a connu.

— Quoi ? S'exclame le plus jeune.

— Rien ! Répond le plus âgé en posant sa paume sur le front du blessé.

Le soulagement est immédiat. Stiles repose sa tête contre l'oreiller et soupire d'aise. Depuis qu'il s'est réveillé, il a un orchestre symphonique en pleine répétition à l'intérieur de son crâne. Il pousse un nouveau soupir de soulagement lorsque Derek lui prend aussi la main. Le loup draine une partie de sa douleur.

Le poids de la lâcheté [Teen Wolf]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant