Le poids de la lâcheté [Teen Wolf]

Partie 13 : Coup du sort

Coup du sort

La journée tire à sa fin. Le flot de la main courante accuse une baisse significative des actes malveillants. Stiles Stilinski sait pourquoi les nouvelles lunes sont souvent une période calme dans l'activité du poste de police. Il en profite donc pour avancer son enquête et s'est arrangé avec Doug qui est de garde ce soir, pour aller fouiller le bureau du Sheriff Murray.

Sa discussion avec Scott l'a laissé pensif. D'une part, il a découvert une facette de Derek qu'il n'imaginait pas. Le loup cache un désarroi qui date de cette fameuse nuit. Le jeune policier pensait avoir été le seul à être remué par cette nuit de sexe. Le loup étant resté si froid et imperturbable par la suite, qu'il n'avait jamais imaginé que ce moment intime l'avait aussi hanté, ni même que ça le hante encore. Seulement, c'est de la honte qui habite Derek et non un chaleureux sentiment comme pour Stiles. Le loup avait demandé à Scott de ne rien lui dire du conflit qui les avait opposés, pour que Stiles ne découvre pas l'homme faible et manipulable qu'il était ni que Lizzie soit au courant pour leur brève relation.

Cette découverte lui donne des sentiments ambigus. D'un côté il est heureux que Derek ne soit pas de marbre face à ce qu'il s'est passé entre eux, mais il est aussi vexé par la honte qu'en éprouve le loup. Stiles est bien placé pour savoir ce que s'est de refouler ses envies et ses élans. Il avait fallu toute la patience et la douceur de Maxence pour qu'il lâche prise et accepte ce que son corps lui réclame.

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Eden dort profondément. Stiles regarde sa fille avec amour et attendrissement. Sur le bureau de la fillette s'étalent un bouquet de feuilles et quelques cailloux bien lisses. À San Francisco, Eden avait des amis et s'amusait bien avec eux. Pourtant son père a noté un changement depuis qu'ils se sont installés à Beacon Hills. Comme si les relations de sa fille avec les jumeaux Whittemore, ou le jeune Hale sont plus authentiques, plus vraies. Eden n'est pas encore au courant pour le monde surnaturel, cependant Stiles sait bien que tôt ou tard la fillette fera les rapprochements qui s'imposent sur ce qu'elle perçoit malgré elle. Il est évident aussi que le louveteau de Derek brûle d'envie de lui dire la vérité.

— Chaque chose en son temps, souffle Stiles en embrassant les cheveux de sa fille.

Il a mis un mot sur la porte de sa chambre au cas où Eden se réveillerait pendant son absence. Le message dit qu'il est sorti pour vérifier quelque chose, mais qu'il rentre très vite.

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Par prudence, il s'est garé à deux pâtés de maisons du poste de police. Vêtu d'un imperméable informe et d'un vieux chapeau de pèche de son père, Stiles passe la porte d'entrée du poste de police. Sa venue est enregistrée par les caméras de surveillance, mais rien dans la silhouette fantomatique qui apparaît sur les écrans ne rappelle le nouvel adjoint du sheriff. Ils ont convenu avec Doug en cas de questions d'affirmer qu'un type serait entré demander son chemin. Et que le temps passé aurait été pour indiquer à l'homme les différents motels encore ouverts à cette heure tardive.

Stiles ouvre le bureau avec le double qu'il avait fait faire du temps où son père était encore le Sheriff de cette ville. C'était un pari, celui que Murray n'ait pas changé la serrure. Pari gagné. Le jeune homme fait un pas, puis un autre dans ce bureau qui lui rappelle tant de souvenirs. Billl Murray a enlevé les diplômes de son prédécesseur pour accrocher les siens, à part cela l'agencement du bureau a peu changé. Il y a juste dans un coin un spot pour mini-golf. Le nouveau Sheriff se prend parfois pour un de ses golden boy qui possédent un riche bureau au sommet d'une tour de verre et d'acier. Stiles grimace devant les fantasmes de richesses de Murray, puis il se secoue. Il n'a pas la nuit devant lui. Trente minutes lui a dit Doug, après il lui sera difficile d'expliquer la présence aussi longue d'un inconnu au poste de police et surtout à cette heure-là.