Partie 20 : Disparition

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Disparition

Bang — Bang — Bang !

Les coups de feu résonnent dans cette carrière abandonnée où Stiles est venu décharger sa haine et sa colère. Depuis un bon quart d'heure, il dégomme des canettes de soda avec l'arme personnelle de son père. S'il n'utilise pas son arme de service, c'est que chaque policier doit justifier chaque balle tirée. Bill Murray n'attend qu'une chose, qu'il fasse un faux pas. Il a bien failli y arriver cette fois.

Sans l'intervention de Derek, il sait que le plus homophobe des parents en serait venu aux mains, juste pour le plaisir de casser de l'homo. Seulement Stiles, n'est plus le gringalet qu'il était à l'adolescence. Avec son entraînement de flic, il pouvait pratiquement tuer cet homme rien qu'avec ses poings.

Son cœur lui fait mal. Il voit encore et encore les larmes d'Eden. Le souvenir du regard dévasté de sa fille le fait cruellement souffrir. Derek lui a envoyé un SMS, le rassurant qu'il allait veiller au bien-être de la fillette. Stiles n'avait pas eu le courage de lui répondre. Il avait trop de haine dans le cœur pour avoir la capacité d'écrire un simple merci.

L'odeur de la poudre lui agresse les yeux. Ceux-ci sont secs et cuisants d'avoir trop pleuré. Il a pleuré sa colère, sa haine, mais aussi sa honte. Car il se sent responsable du chagrin de sa fille. S'il avait été « normal » comme disent les autres, rien de tout cela ne serait arrivé.

Son téléphone vibre avec une image de Ian et Eden devant les éléphants. Si la fillette n'a plus l'enthousiasme d'avant l'incident, elle semble néanmoins s'amuser à côté de celui qu'elle considère comme son grand frère. Ian est en train de faire une belle imitation d'un éléphant. L'image tire un triste sourire au policier. Sa fille est entre de bonnes mains.

Il a rangé son arme et récupéré le demi-kilogramme de douilles qui gisent à ses pieds. Tirer l'a un peu détendu. Il décide néanmoins de rester dehors et profiter de cette journée de repos qu'il avait prise pour l'occasion de la sortie scolaire et aller marcher un peu. Au fil de la matinée, Derek lui envoie des photographies d'Eden qui s'amuse. Et comme Stiles ne lui répond toujours pas, le loup finit par lui écrire un message.

« Tu es à moi Stilinski. Je t'aime. »

Cette déclaration surprise prend Stiles au ventre, et ses larmes qu'il croyait taries se remettent à couler sur ses joues. Quand sa vue s'éclaircit à nouveau, il répond enfin au loup.

« Moi aussi sourwolf. Merci de ce que tu fais. »

Quelles tristes circonstances pour s'avouer leur amour ! Il est plus de midi passé lorsque Stiles se décide à rentrer chez lui tenaillé par la faim. Sa balade en plein air lui a fait du bien et permis de se reprendre. Derek s'applique à ce qu'Eden passe une excellente journée. C'est donc serein qu'il rentre chez lui. Arrivé à la maison, il est étonné de trouver la porte d'entrée fermée, mais déverrouillée. Dans son enfance, ce n'était pas rare que la maison du Sheriff ne soit pas fermée à clef, il n'y avait rien de valable à voler de toute manière. Cependant depuis qu'il habite ici avec sa fille, le policier s'applique à respecter cette règle élémentaire de sécurité.

— Y a quelqu'un ? demande-t-il à haute voix.

Il ne s'alarme pas vraiment. L'excitation d'Eden était telle ce matin, que dans l'empressement de partir il a très bien pu oublier de verrouiller la porte d'entrée. Ce qui a suivi lui a suffisamment occupé l'esprit pour que Stiles soit incapable de se souvenir, si oui ou non il a donné un tour de clef à la porte.

Un violent choc à la base du crâne lui fait perdre connaissance. Stiles s'écroule dans son salon. S'il avait été encore conscient, il aurait reconnu la paire de baskets de son agresseur.

Le poids de la lâcheté [Teen Wolf]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant