Désobéissance

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Jean regardait alternativement la porte en face de lui, Aiden et le bouquet de fleurs entre ses mains. Il se demandait encore comment il avait atterri devant la petite maison de la banlieue bourgeoise parisienne pour fêter Noël avec les parents de son soumis. Ce n'était pas comme s'il avait été invité par ces derniers ou quoi que ce soit, non. Aiden l'avait juste traîné avec lui de force, en grommelant qu'il avait besoin de lui. Pas que ça lui déplaise, mais de là à rencontrer ses parents ! Son cœur n'allait pas survivre s'il faisait ça.

— Tu es sûr que je peux venir, Aiden, redemanda-t-il en se mordant la lèvre.

— Mais oui, j'ai prévenu ma mère. Sois poli et tout va bien se passer.

— Je suis toujours poli.

Le brun leva les yeux au ciel sans pour autant retenir un petit sourire amusé et tapa deux coups sur la porte d'entrée. Une femme dans la cinquantaine ne tarda pas à venir ouvrir, un grand sourire peint sur son visage discrètement maquillé, elle avait des yeux aussi sombres que ceux de son fils et des cheveux bruns légerement ondulés qui tombaient joliment sur ses épaules. Elle les invita à entrer au chaud dans la maison, décorée avec beaucoup de goût, et Jean se sentit plutôt bien accueilli dans cette espace pour le moins moderne et chaleureux. Après un rapide coup d'œil, il imita son soumis qui enlevait son long manteau de laine et son écharpe à la vitesse d'un escargot, l'air plongé dans ses pensées, pendant que sa mère retournait dans la salle à manger pour finir de dresser le repas.

— Tout va bien, Loup ?

— J'ai peur de me crisper s'ils veulent me toucher, avoua Aiden dans un chuchotement, ils sont au courant, pas dans les détails, mais...

— Aiden. Tu supportes mon contact, alors que je te suis encore plus inconnu que tes parents. Tout est dans ta tête, tenta de le rassurer Jean en passant sa main dans ses cheveux.

— Dans ma tête... ?

— Oui. Ce sont tes parents, ils ne te feront rien de mal. En plus tu n'as rien à craindre tant que je suis prêt de toi... ok ?

Aiden se mordit légèrement la lèvre en réfléchissant aux paroles du plus vieux. Il n'avait pas tort. C'était ses parents. Il était dans un endroit où il était en sécurité. Il inspira profondément. Tout allait bien se passer. Il attrapa la main de Jean pour la serrer dans la sienne et y puiser le peu de courage qu'il lui manquait encore avant de se rendre dans la salle à manger. Le père de Aiden, un homme du même âge que sa mère qui ressemblait trait pour trait à son fils, les invita à s'asseoir en leur servant un verre de champagne. Une fois l'hôte revenue avec les petits-fours, le brun décida de faire les présentations :

— Hum... Donc... Jean, je te présente mes parents, Iris et Charles. Maman, papa, je vous présente Jean... mon petit-ami.

— C'est la première fois que tu ramènes un de tes petits amis ici, sourit doucement sa mère, c'est un plaisir de faire votre connaissance Jean.

— Le plaisir est partagé, Iui répondit le châtain en tentant de masquer le trouble que l'appellation de petit-ami avait provoqué en lui.

— Au moins, il a l'air bien élevé, grommela Charles en laissant Jean lui serrer la main.

Il lança un petit regard interrogatif à son soumis, surpris par la réaction cassante de son père. Aiden lui sourit avec un air désolé, comme s'il s'attendait un peu à ce genre de remarques. Il soupira légèrement en se faisant la remarque qu'il aurait dû s'y attendre aussi étant donné que les parents de Aiden était proche de ceux de Alexei, mais il pensait pouvoir y échapper. Enfin, si le plus jeune n'avait pas coupé les ponts, c'était qu'il devait quand même bien s'entendre. Ce fut sur cette pensée qu'il prit place à table aux côtés de Aiden.

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