Aiden ouvrit faiblement les yeux quand il sentit que ses cheveux étaient tirés sans aucune douceur. Il fut sorti de son sommeil agité et croisa les orbes bleu glace de son maître. Il le fixait comme un amusant bout de viande presque assez tendre pour être dévoré. Il tenta de le repousser comme il put mais il avait l'impression d'être vidé de toute son énergie, ne restait plus que son corps faible et son esprit assez éveillé pour lui hurler de tenir bon encore un peu. Le brun préféra donc mettre toute sa haine dans son regard. Cela ne sembla pas plaire à Philippe puisque ce dernier le força à se lever, arrachant presque une poignée de cheveux bruns. Il le poussa sans ménagement au sol et écrasa violemment ses reins douloureux sous sa chaussure. Aiden lâcha bien malgré lui un petit glapissement de douleur qui n'échappa pas au sultan puisque ce dernier rigola méchamment :
— Reprends ta place, chien, je suis ton Maître. À moins que tu ne veuilles que je demande à mes formidables clients de te dresser un peu plus durement ?
Aiden serra la mâchoire pour ne pas hurler quand il sentit le pied de l'homme bouger sur son pauvre dos meurtri. Il se contenta de baisser la tête, comme l'aurait fait un loup soumis. Cela sembla satisfaire Philippe puisqu'il retira son pied en souriant avant de lui ordonner d'aller se laver pendant qu'il lui préparait ce qu'il devrait porter ce soir.
Le brun dut se faire violence pour réussir à se redresser sans esquisser la moindre grimace et laisser passer le moindre son, mais il finit par y parvenir après une longue minute en se mordant la joue. Il se dirigea ensuite clopin-clopant vers la salle de bain. Il s'y enferma à double-tour et entra dans la douche tout en allumant le jet d'eau chaude. Il ne put se résoudre à fermer les yeux pour pleinement profiter des gouttes réconfortantes coulant sur son dos. Il avait beaucoup trop peur de replonger dans l'horreur de la veille si jamais il le faisait. Alors il fixa le mur blanc en se savonnant, grimaçant de douleur à chaque faux mouvement. Cependant, son accalmie fut de courte durée. Il entendait déjà tambouriner à la porte et la voix de Philippe à travers cette dernière :— Aiden ! Dépêche-toi ! Ne fais pas attendre mes clients !
Aiden soupira longuement et éteignit le pommeau de douche pour sortir de cette dernière et se sécher. Il regagna la chambre en seulement quelques secondes malgré ses boitements, veillant à garder le plus possible la tête basse pour ne pas croiser le regard de cet enflure qui lui servait de maître. Il voulait éviter une nouvelle punition de mauvais goût de sa part. Le quadragénaire aux cheveux noirs eut un sourire satisfait puis prit les accessoires qu'il avait préparés pour le plus jeune. Il lui enfila donc un petit serre-tête avec des oreilles de chien, un collier en cuir noir clouté et un plug au bout duquel se trouvait une queue assortie à ses oreilles. Le brun ne montra cependant aucune réaction alors qu'il le vêtit. Il gardait même la tête haute. Ce qui lui donna l'ingénieuse idée de s'amuser à tirer sur l'anneau offert par Jean tout en lui chuchotant :
— Considère cela comme temporaire, Aiden. Je te le retire après ta séance de ce soir. Ça donne l'impression que tu appartiens à quelqu'un d'autre.
Voir la bouche de l'ancien manager former un O parfait alors qu'il retenait une protestation muette fit jubiler le sultan. Une fois Aiden détruit, ne resterait que Mike... tous les éléments perturbateurs de son harem seraient réunis ici et son business marcherait mieux que jamais avec ces deux-là. Mais il n'était pas temps de se réjouir, il lui fallait encore faire d'un de ses anciens soumis préférés la meilleure poupée sexuelle au monde. Il attacha une laisse au collier de ce dernier avant de partir en le tirant derrière lui vers la pièce réservée au VIP.
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Karim parcourait le hall du club de ses yeux chocolats à la recherche du fameux informateur que lui avait décrit son ami depuis déjà plusieurs minutes. Il savait parfaitement qu'il devait faire vite, son prochain client arrivait dans à peine une demi-heure et il serait pris tout le reste de la soirée par ce dernier, c'était sa seule chance de lui confier la lettre. Alors qu'il scrutait l'entrée, un des habitués de l'Oasis s'approcha de lui et demanda :
— Dis-moi, l'Indien, le nouveau n'est pas arrivé ?
— Non, monsieur, pas encore, et ses rendez-vous sont presque tous complets jusqu'à la semaine prochaine...Le jeune métis détailla le client qui venait de s'adresser à lui et eut un éclair de lucidité. Il ressemblait à l'informateur ! Alors que ce dernier allait s'éloigner après l'avoir remercié, il attrapa son bras en proposant :
— Mais je pense pouvoir vous aider. Suivez-moi, monsieur...
L'homme aux cheveux bruns légèrement dégarnis haussa un sourcil interrogateur tout en suivant le plus jeune qui se dirigeait derrière les sièges isolés par des rideaux. Une fois qu'ils furent tous deux entrés à l'intérieur, Karim se dépêcha de fermer les voilages et chuchota :
— Par pitié, dites-moi que vous êtes l'envoyé de l'ami de Aiden...
— Comment...
— C'est lui qui m'a parlé de vous et de Jean. Il m'a confié une lettre.
— Dieu soit loué, j'avais peur de ne jamais parvenir à le trouver. Comment va-t-il ?
— Très mal, murmura Karim avec une petite grimace en lui tendant la lettre, venez vite, je vous en prie.
— Je vais lui donner la lettre de ce pas. Les policiers sont prévenus, c'est tout ce qui leur manquait comme preuve de notre bonne foi.L'homme se leva en prenant le bout de papier et disparut derrière les rideaux d'un pas vif, suivit par le métis qui repartit attendre son client. Il regarda le trentenaire sortir au pas de course du club. Ce soir tout irait sûrement pour le mieux...
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Jean tournait en rond dans sa chambre d'hôtel. Il avait été obligé de la réserver pour éviter d'éveiller les soupçons de Alexei. Il regardait nerveusement le message que venait tout juste de lui envoyer son informateur lui annonçant qu'il avait eu la lettre et qu'il arrivait d'une minute à l'autre. Des tonnes de questions se bousculaient dans son esprit. Avait-il vu Aiden ? Comment allait-il ? Lui avait-il parlé ? De quoi avait-il l'air ?
Trois coups frappés à la porte le sortir de ses pensées et il courut à l'entrée de la chambre pour ouvrir. L'homme brun entra rapidement tout en lui tendant la lettre et annonça :— Ce n'est pas lui qui me l'a donné mais un de ses amis. Il a dit qu'il allait mal et qu'il fallait faire vite.
— Putain... je vais chez les flics tout de suite. Merci.
— Jean. Si j'étais vous... je la lirai. Je n'y ai pas touché mais... vu la tête de son ami je crois que ça s'annonce mal.Jean hocha la tête et sortit rapidement de la pièce en attrapant sa carte magnétique et ses clefs puis rejoignit l'ascenseur. Heureusement pour lui, l'appareil arriva dès aussitôt qu'il appuya sur le bouton d'appel et il se glissa à l'intérieur en dépliant la lettre pour commencer à la lire. Au fur et à mesure que les mots apparaissaient sous ses yeux, la rage et l'inquiétude montaient en lui, le faisant grincer des dents et contracter la mâchoire. Il termina sa lecture quand l'ascenseur arriva au rez-de-chaussée. Les portes s'ouvrirent beaucoup trop lentement à son goût si bien qu'il passa au pas de course entre ces dernières dès qu'elles furent assez entrouvertes et il courut vers la sortie de l'hôtel pour récupérer sa voiture. Il n'avait qu'une idée en tête. Aller rapidement sauver son Aiden.
Il roula aussi vite qu'il le put vers le poste de police où il avait une connaissance prête à agir aussitôt qu'elle recevrait le témoignage du brun, et nul doute que ses collègues le suivraient en découvrant l'horreur qui se déroulait là-bas. Il se gara devant le bâtiment et, sans perdre un instant, il entra à l'intérieur. Il se dirigea vers le bureau d'accueil demander la personne chargée de l'enquête. Ce dernier se présenta rapidement et, tout en le saluant, prit la lettre que le châtain lui tendait. Il la parcourut rapidement du regard avant d'annoncer :— Je vais faire une équipe pour l'intervention et prévenir les secours.
— Je dois vous accompagner.
— Vous allez nous gêner.
— Aiden va avoir besoin de moi. Il ne vous laissera pas l'approcher, il ne vous connaît pas.
— Restez à l'extérieur tout durant que le club ne sera pas évacué.Jean hocha la tête et l'officier commença à lancer des ordres à droite à gauche.
Aiden n'avait plus de soucis à se faire, il allait arriver.
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Soumets-toi
Romance[EN RÉÉCRITURE/CORRECTION] Tome 2 de The Guardian Club, si tu veux comprendre cette petite histoire, tu ferais mieux d'aller la lire avant, crois-moi ! Retrouve-le par ici : https://my.w.tt/UiNb/1BizoYn5rH Après la mort de Marc, Aiden s'est totaleme...