Soumets-toi

Épilogue

Aiden ferma les derniers boutons de sa veste de costume en souriant légèrement, heureux. Alors qu'il tentait de ranger quelques mèches rebelles avec de la cire, il sentit deux bras musclés passer autour de sa taille et le serrer possessivement. Une voix grave chuchota à son oreille :

- T'es tellement sexy... ça me donnerais envie de te demander en mariage.

- C'est ça, prends-moi pour un idiot, rigola Aiden en se tournant pour poser ses lèvres sur celles de Jean.

- Et pourquoi pas ? Qu'est-ce qui nous empêche de nous marier, nous aussi ?

Le brun haussa les épaules et se décolla de son maître pour sortir de la pièce sans capter le regard triste que ce dernier lui avait lancé dans le miroir. Il glissa la main dans la poche de son pantalon pour en extraire une boîte de velours et soupira longuement en la posant sur le rebord de l'évier. Il allait la jeter quand le plus jeune l'appela du salon, lui demandant de se dépêcher pour ne pas être en retard. Il remit la boîte sur l'évier avant de sortir en se promettant d'y penser plus tard.

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Jean avait chaud. Non seulement cette journée d'août était caniculaire mais en plus il était enfermé dans une mairie non climatisée... et puis merde ! Les fesses de Aiden étaient super bien moulées dans son pantalon ! Comment pouvait-il résister à un appel au sexe aussi puissant ? Il sentit le coude de Christian s'enfoncer entre ses côtes, le faisant grogner.

- Arrêtes de baver, on dirait un chien en rut, chuchota-t-il à l'oreille de son cousin.

- Il se met devant moi et il sait très bien que ce pantalon me fait beaucoup trop d'effet ! C'est sa faute, répondit-il sur le même ton.

Le plus vieux des deux hommes rigola discrètement et se reconcentra sur la cérémonie de mariage se déroulant en face d'eux, alors que Jean fixait sans aucune vergogne le petit cul de son soumis, imaginant déjà tout ce qu'il pourrait lui faire en rentrant. Alors que Mike et Karim échangeaient leur vœux, le brun se tourna vers lui et lui adressa une légère grimace amusée qui lui rappela violemment ce qui c'était passé le matin même quand il se préparait. Il ne voulait pas se marier. Il laissa échapper un profond soupir que Christian ne put s'empêcher de remarquer, posant une main rassurante sur son épaule afin de le soutenir.

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Jean se laissa traîner dans l'appartement, fatigué, alors que son soumis était toujours en train de parler et bouger dans tous les sens. Le plus vieux préféra aller directement dans la chambre avant que ce dernier ne lui demande à nouveau de danser et il se coucha en regardant la porte de la salle de bain. Il pensa à la boîte, qu'il n'avait pas jetée, mais il se dit qu'il le ferait le lendemain matin et s'endormit comme une masse.

Aiden, lui, voyant que son amant avait profité d'une minute d'inattention pour disparaître, décida d'aller prendre une petite douche avant de le rejoindre dans le lit où il se doutait que ce dernier dormait déjà comme une masse. Il entra dans la salle d'eau et se déshabilla en faisant rouler ses muscles afin de les détendre. C'est alors que son regard se posa sur une boîte à bijoux, qui n'était pas là le matin quand il s'était préparé. Il l'attrapa et l'ouvrit sans même essayer de lutter contre la curiosité qui s'emparait de lui. Il manqua de crier en découvrant une bague fine en or dont l'anneau était torsadé et serti d'un délicat émeraude. Il la tourna dans tous les sens entre ses doigts, cherchant ce qu'elle pouvait bien fabriquer là, avant de la remettre dans son petit coffret et de le prendre pour aller dans la chambre. Il monta sur le lit et secoua son maître pour le réveiller.

- Mm... Aiden, laisse-moi...

- À qui est cette bague, le coupa le plus jeune en mettant la boîte sous son nez.

- Elle... c'était la bague de fiançailles de ma mère. Je comptais la jeter, n'y fais pas attention. 

- La jeter ?! Mais... tu es complètement idiot ! C'est celle de ta mère !

- Elle ne me servira à rien.

- Pourquoi tu...

- Tu ne veux pas te marier, lâcha le plus vieux en plongeant ses yeux couleur forêt dans ceux de son soumis, je ne vois pas pourquoi je te demanderai en fiançailles.

Aiden baissa la tête et se mordit la lèvre. C'était donc ça... Jean ne rigolait pas ce matin quand il avait dit qu'il voulait l'épouser et il lui avait mis un vent mémorable. Le brun ouvrit la boîte et prit l'anneau avant de le passer lui-même autour de son doigt et d'annoncer d'une voix un peu tremblante :

- Je ne veux pas me marier maintenant, certes, mais ça ne m'empêche pas de me fiancer avec toi. Puis peut être que dans deux ou trois ans... je me sentirais prêt.

- Tu...

- J'accepte de t'épouser, Jean Tessier, roi des idiots incapable du moindre romantisme, et on se mariera un jour. Dans longtemps ou bientôt, mais un jour c'est promis. Je t'aime...

- Loup... Je t'aime aussi... tellement.

Le plus jeune rigola légèrement et se blottit contre le torse du châtain, qui le serra possessivement contre lui. Dire qu'il y a un peu moins d'un an, il souhaitait le voir mort... maintenant il ne pouvait plus se passer de ses muscles rassurants et de cette voix grave qui l'apaisait chaque jour. Il regarda la bague à son doigt et laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres. Parfois, le destin était cruel, mais au fond, c'était un mal pour un bien... il était heureux. Enfin...

THE END