11 Octobre 2014

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«Mon bel Ederson, mon ange

21 ans aujourd'hui que nous avons atterri ici pour tout reprendre à zéro. Te souviens-tu de ce que nous avons enduré ? La perte de ta mémoire, ta parole et même tes mouvements ? Souviens-toi comme je t'ai réappris à vivre. 21 ans aujourd'hui que je suis l'épaule sur laquelle tu t'appuies. Tu sais ô combien il nous a été dur de bâtir nos repères dans cet environnement qui n'était plus le notre. Ne m'en veux pas pour toutes ces fois où je me suis absenté, ces paroles durement crachées pour t'ouvrir les yeux à toi et ta naïveté, ces règles fondées pour te protéger toi plus que moi. Je suis fier de toi, de ces progrès que tu as fait ces dernières années. J'ai eu raison de persévérer, il est temps de passer à la dernière étape. Je m'en vais, l'éternité t'appartient. Fais-en bon usage. Te souviens-tu de ces longues journées que tu passais seul, à m'attendre indéfiniment ? J'ai réussi, Ederson, j'y suis arrivé. Tu as ton chez toi, ton nid douillé, tu peux connaître le bonheur d'un habitat confortable. J'ai gagné. Un chiffre tellement astronomique qu'il te faudra bien un siècle ou deux avant d'avoir tout perdu. Chaque chose qui m'a été cédée est à présent tienne. Ne panique pas, j'ai tout arrangé pour toi. Je ne regrette rien, pas même ces présents qui seront les dernières choses que tu auras de moi. Et si un jour, tu prends peur que mon existence n'ait été qu'un leurre, regarde ton corps. Te souviens-tu de ces dessins à l'encre dont tu t'inquiétais tant ? Ils ne partiront pas. Je t'en fais la promesse. Regarde-les lorsque les larmes te viendront et repense à ces beaux moments passés ensembles, ils te consoleront. Tu es un homme fort, j'en suis convaincu. Ne prends pas cet air outré devant ces mots que tu n'as jamais entendu de ma bouche. Je dois avouer ne pas t'avoir assez complimenté, pour qui serais-je passé ? Tu avais besoin de te reconstruire, de devenir celui que tu es aujourd'hui. Je suis fier de toi. Alors ne m'en veux pas. Il est temps que tu saches. Je suis mon cœur et je t'en pris, ne te moque pas. Ne prétends pas non plus le contraire. Je te connais plus que quiconque. Tu te moques mais cesse, il fallait bien que je cède à cet appel vers des sentiments nouveaux. Un jour viendra ton tour mais, je t'en prie, prends soin de toi avant tout. Ecoute ton cœur avant ta tête, je sais que ce sera compliqué pour toi qui te tracasse l'esprit de bien trop de questions. Rappelle-toi de tout ce que je t'ai dit, l'amour n'a pas de limite. Tu râlais devant mes paroles que tu jugeais mielleuses, pensais-tu réellement que je te les disais dans le vide ? Un jour viendra, tu succomberas pour une femme, un homme, qui sait. Sens-toi libre d'aimer la personne de ton choix. Ignore les regards qui ne cesseront de s'abattre sur toi, la société de nos jours se trouve trop intéressée par les choses qui ne la concerne pas. Aies confiance en toi, pense-toi capable de tout accomplir si tu es certain de le vouloir. Cache-toi, je t'en supplie, que jamais on ne te regarde comme un monstre. Ils ne verront que tes yeux, jamais ton cœur. Continue d'apprendre comme tu le faisais si bien avec moi, tu es doué pour retenir chaque détail t'intéressant. Garde cette si belle personnalité que tu as fondé sans moi. N'aies pas peur des humains, mon ange, ils ne sont pas tous les même. Tu les découvriras et je sais que tu en aimeras certains. Laisse-les entrer dans ta vie comme je les ai laissé entrer dans la mienne. Malgré cela, promets-moi de ne jamais les laisser te détruire. Relève-toi à chaque coups dur, ne crois qu'en toi. Je te fais don de ces minces connaissances acquises au long de ces années. Je sais que tu y arriveras, prends soin de toi. Sois heureux.

Je t'aime. (Ça aussi, je ne te l'ai jamais dit.)

- Eurynôme Yazdanpanah»

Ederson Aimé Klimph.Where stories live. Discover now