L'être Aimé 1

23- La tristesse

Ça fait un mois que tout a changé. Stefan ne dort plus dans la chambre. Je ne dors plus également. Je n'ai plus revu Damon depuis ce jour. Je suppose qu'il m'évite. Elena et maman sont toutes les deux inquiètes pour moi, surtout quand maman a voulu me toucher le lendemain du viol et je l'ai repoussée violemment. J'ai fais l'effort de dominer cet dégoût devant les autres après cela.

Oui je me dégoûte totalement. Je suis sale. Voilà pourquoi même mon violeur ne s'est plus approché de moi. Il vient juste se changer et ressort de la chambre. Il ne m'adresse plus la parole.

Je n'ai pas eu le courage de voir Damon non plus. Il m'évite et moi je ne peux pas affronter son regard. Je tiens à lui comme un ami voire même comme un frère. Aujourd'hui il va me regarder comme la fille que son frère a violé. Il va me regarder avec pitié. Je fais même pitié à Stefan. Il ne me dit plus rien, pas une seule menace ni humiliation de sa part.

Plus jamais rien ne sera pareil. Je suis restée vierge parce que je me disais que l'homme qui va m'épouser mérite d'être le seul homme de ma vie sexuelle. Hihihi...quel conte pour enfants ? Mon prince charmant qui sera tellement fier que je sois restée vierge pour lui n'est malheureusement jamais arrivé. La vie est tellement triste et pathétique parfois.

Depuis que j'ai rencontrée Stefan, ma vie est devenue un véritable cauchemar. Il m'arrache tout. Cet homme prend tout de moi sans même demander la permission.

Je l'aimais. Oui, même quand il a tué ma mère, je l'aimais toujours. Même maintenant je l'aime encore. Peut être que je suis sadomasochiste. J'aime peut être souffrir. Parce que je ne m'explique pas pourquoi je l'aime encore malgré tout ça. Il ne me faire que souffrir et cela le réjouit de me détruire petit à petit.

Je suis devenue aujourd'hui une femme triste et morose qui a retrouvée difficilement le courage de se regarder dans un miroir. Je me suis renfermée totalement sur moi même. J'ai pris mes distances avec ma famille. Je me suis séparée de tout le monde sans prendre la peine de me justifier de mon comportement. Et apparemment cela arrange mon bourreau.

Maman m'apporte à manger dans la chambre tous les jours maintenant et personne ne se plains. Quel ironie n'est ce pas ? Quand je pense qu'il fallait impérativement descendre au salon à des heures bien précis pour prendre les repas en famille dans un passé qui me semble à présent lointain.

Je ne mange presque plus d'ailleurs. Elle a fait venir un docteur mais j'ai refusée qu'il me touche. De toutes les façons je sais déjà ce que j'ai alors qu'est ce qu'un docteur peut m'apprendre de nouveau ? Stefan a convaincu sa mère d'oublier cette idée et de me laisser un peu de temps pour récupérer. Je ne sais pas comment il s'y est pris pour la convaincre et franchement je ne veux même pas le savoir. Elle est tellement naïve et lui tellement manipulateur que je ne sais même plus à qui je dois le plus en vouloir.

Elena pleure parfois en me regardant assise dans mon lit. Elle sait que je lui cache quelque chose et voudrait que je m'ouvre à elle. Elle veut que je lui dise que son frère m'a violée devant son deuxième frère ? Comment ça se dit un truc pareil ? Il pourrait la tuer elle aussi. Je ne vais plus mettre les autres en danger, c'est ma décision.

Un mois déjà...humm. C'est comme ci c'était hier que j'ai brutalement perdu ma virginité. C'est tellement douloureux que je regrette d'être restée vierge. On aurait dit qu'il a enfoncé un couteau au plus profond de moi. La douleur a été tellement vive et cela pendant plus de vingt quatre heures. J'ai frisonnée toute seule rien qu'en y repensant. Je me suis levée de la coiffeuse pour allée me coucher quand j'ai entendu Elena hurler.