Un Automne Mouvementé ( Un Été Royal 2)

Chapitre 6

Le cliquetis d'une clef dans la serrure se fait entendre.

Reste calme. Respire. Reste calme.

La porte s'ouvre.

Reste calme.

Charlotte reprend sa petite routine. Elle pose le courrier dans la coupelle, retire ses chaussures puis son manteau et fini, une fois encore, par s'affaler dans le canapé.

Durant ça performance, je la fixe sans un mot. Je reste stoïque. C'est seulement quand elle sort un enveloppes de la poche de sa salopette et qu'elle me la tend que je me détends. J'avoue ne pas avoir encore digérer le fait que l'odeur de la personne que j'aime le plus au monde est disparu à jamais, emporter par un torrent de lessive.

Je la prends, examinant l'enveloppe jaune. Seule mes initiales "C.C." sont inscrit sur le dos de l'enveloppe. Pas de timbre, pas de cachet, pas d'adresse.

- Où as tu trouvé ça ? Je questionne Charlotte , en brisant le silence.

- Ouvres la, me lance-t-elle, impatiente comme si il s'agissait d'un cadeau le jour de Noël.

Je m'exécute.

L'enveloppe contient deux billets d'avion et une carte d'anniversaire. C'est bizarre mon anniversaire est en avril ! J'ouvre la carte et reconnais aussitôt l'écriture de mon frère. Eusèbe et ses plaisanteries. Celle-là me décroche un sourire. Je commence à la lire sans emmètre un seul bruit.

Mon très cher Clément Cortande

Nous avons le plaisir de vous inviter ainsi que votre chaperon au bal masqué qui sera tenue jeudi prochain à partir de vingt-et-une heure au Palais de fût Casanova.

Ce voyage sera aussi, peut être, l'occasion de faire votre deuil en vous rendant sur la tombe de fût votre promise.

Votre dévoué E.C.

En lisant les derniers mots, j'ai l'impression de tomber en arrière et qu'à l'impact du sol tout mon corps se brise.

Assis sur ce canapé, je fixe cette carte avec attention. Je cherche désespérément le signe d'une plaisanterie. Je tourne, retourne et tourne encore la carte dans tous les sens. Mais rien. Aucun indice. Je lance la carte à l'autre bout de la pièce.

- Quelque chose ne vas pas ? Me demande Charlotte .

Son ton est aussi doux que le coton qui a envahi mes jambes.

Je me calme instantanément. Si je commence à devenir violent et plus d'alcoolique, ça ne va pas le faire.

- Désolé, dis-je le plus calmement possible. Qu'est-ce que tu penses de Venise ?

- Le Guggenheim à l'air extrêmement intéressant à visiter, part contre je dois avouer préférer gardé les pieds sur terre que dans une péniche. L'eau peut être aussi imprévisibles et violente que le plus horrible des hommes. Et puis sur la terre ferme on risque pas de finir à la dérive.

Heureusement pour moi, ma technique pour changer de sujet s'est déroulé à merveille. Mais son engouement pour le Guggenheim me fait penser à ma dispute avec Thalie au sujet de nos activités à Paris.
Mon cœur se serre, je ne laisse rien paraître.

- C'est un assez bon point de vue. Donc un conseil vas préparer ta valise. On part demain matin.