Un Automne Mouvementé ( Un Été Royal 2)

chapitre 13

- Sa... Salut, je réponds ne sachant pas quoi dire d'autre.

Elle s'assoit dans l'herbe, juste à côté de moi. Je ressens un frisson quand nos regards se croisent.

- Je ne pensais pas que ton entaille sur ta joue cicatriserait aussi vite, m'avoue-t-elle en brisant le silence.

- J'ai toujours une cicatrice mais elle est très fine, pratiquement invisible, j'annonce, les yeux rivés sur le ciel bleu. Et pour ton bras ?

- Les plus petites cicatrices sont partis, les autres sont encore visibles, malheureusement.

Elle prend un profonde inspiration pour ce donner du courage, puis reprends :

- Tu dois surement te demander pourquoi je me suis fais passer pour morte ? Non, ne répond pas, s'empresse-t-elle d'ajouter, je sais déjà que la réponse est oui. Si j'étais à ta place je me serais déjà jeté à mon cou pour connaître la vérité. Alors non, tout cela n'avait pas le but de te faire souffrir mais de te protéger. Eusèbe et moi étions les seuls personnes à pouvoir dire que j'étais encore vivante. Il manipulait tout le monde pour ne pas qu'il ne  souviennent de moi, y compris mes parents et les tiens.

Je ne sais pas comment digérer la nouvelle. D'un côté, je suis heureux de la revoir, mais de l'autre côté, elle m'a trompé, trahi et manipulé.

- Eusèbe m'a dit que tu t'étais pris une balle dans la tête, dis-je le plus calmement possible. Est-ce encore un mensonge ?

Elle me regarde. Du coin de l'œil je la vois chercher ses mots.

- Celui là non, lâche-t-elle dans un soupir. Je me suis belle est bien prise une balle en pleine tête. À quelque seconde près, j'embarquais pour une petite croisière avec Charon. C'est ta mère qui s'est sacrifié pour me sauver. Elle a un don de régénération qu'elle peut utiliser sur les autres. Elle m'a maintenue en vie pendant que Cristina m'enlever la balle qui s'était loger dans mon crâne et elle m'a fait cicatriser pour que je n'ai plus de séquelles de cette accident. Mais, malheureusement, ses efforts était trop lourd et elle a consacré toute son énergie à me sauver. Son épuisement était à la hauteur de son effort. Une vie pour une vie, c'était l'effort ce jour là. Sache que je suis désolée de te l'apprendre comme ça mais tu ne la reverras plus, sanglote-elle. Elle a donné sa vie pour la mienne. Je sais qu'après tous ce qu'elle t'a fait, tu ne peux pas pleurer sa mort mais comprends que je puisse la pleurer, annonce-t-elle pendant qu'une larme lui dégouline sur sa joue gauche.

Je ne sais pas comment je dois réagir. Je ressens la joie, la colère, la tristesse mais aussi la peur, la nostalgie et l'incertitude. Toutes ces émotions se réveillent en moi sans que l'une prenne le dessus sur les autres.
Je ne bouge pas. Je regarde les fins nuages qui passent au-dessus de moi.

Après quelques secondes, Thalie sèche ses larmes puis brise le silence qui c'était installer.

- Dit quelques choses, me demande-t-elle.

Je ne sais pas quoi répondre. Des milliers de questions s'entrechoquent dans ma tête. Dois-je la réconforter ? Dois-je être triste ? Dois-je lui dire que je l'aime ? Toutes ces questions repartent aussitôt qu'elles arrivent, me laissant stoïque.

- Je t'en prie, reprends Thalie. S'il te plaît, dis quelque chose.

- Tu m'as manqué.

J'ai prononcé ces mots sans que je ne m'en rende compte, de manière calme et fluide. Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça. Les paroles qui viennent du cœur sont les plus sincères.

Je la sens, s'allonger près de moi. Elle pose sa tête sur mon épaule.

- Toi aussi tu m'as manqué, dit-elle doucement. Toi aussi.