chapitre 20

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Dans ce grand bâtiment dans lequel nous marchons, tous les couloirs se ressemblent. Toujours le même blanc cassé, toujours les mêmes moulures au plafond et toujours le même parquet dont le dernier cirage doit remonter il y a de ça quelques années.
Heureusement pour nous nous n'avons encore croisé personnes mais cela m'étonnerait que ça dure encore longtemps.
Au bout d'un moment, je décide de rompre le silence :

- Ça sert à rien ! On sait pas où on est. On sait pas où aller. Et bordel, on sait même pas si elle est encore en vie !

Je suis à bout. J'en ai mare de cette torture psychologique. Je ne supporte plus ce silence dans lequel je passe mon temps à me remettre en question.

Si j'avais le pouvoir du père de Thalie, je saurai au moins où je suis. Mais mon pouvoir n'est voué qu'à sonder les âmes pour découvrir leurs secrets les plus terribles de personnes qui, la plupart du temps, me sont indifférentes.

Charlotte me regarde sans rien dire. Je voie qu'elle aimerait me consoler mais qu'elle ne sais pas comment s'y prendre.

- Continuons de chercher, me dit-elle en essayant d'être enthousiaste. Si celà ce trouve elle est dans une pièce a seulement quelques mètres de nous.

Elle a à peine le temps de finir sa phrase qu'un crie parvient à nos oreilles.
Bouillant, mon sang ne fait qu'un tour. Je me mets à courir en direction du bruit. Je m'engage dans une cage d'escalier et gravis les marches, Cosmo sur mes talons. L'escalier en colimaçon est étroit et peut éclairé.

Arrivée dans le couloir de l'étage, impossible de savoir de quelle pièce provient le crie.

J'essaie de me remémorer les souvenirs de Hugo mais impossible de trouver ne serait ce qu'un indice.

- On ouvre quelle porte ? je demande nerveusement à Charlotte .

Ce n'est peut être pas une si bonne question car elle a l'air aussi perdu que moi. Elle réfléchit puis me lance :

- Dans les romans il arrive toujours un moment où le personnage principale doit faire un choix. Et tu as de la chance car le vieux sage lui répond toujours la même chose. Il lui dit de suivre son cœur. Donc c'est ce que je te propose de faire car je n'ai absolument aucune autre idée.

- Donc je suis le personnage principale ? Et toi le vieux sage ? Je la questionne, étonné.

- Tu dois bien être le personnage principale de ta vie sinon personne ne le sera pour toi. Après pour ce qui est du vieux sage je dois avouer que j'aime bien ce personnage, en plus tout le monde l'adore.

Elle n'a pas tort. Pour une fille à peine plus âgé que moi, j'ai l'impression qu'elle si connais mieux que moi sur la vie.

- D'accord. On va se la jouer comme ça, j'annonce sans être convaincu à cent pour cent. Alors ouvrons cette porte là.

Je pointe la porte à notre gauche. Je dois avouer que je n'ai pas réfléchit et que j'ai pointé la porte la plus proche de ma main.

Charlotte s'approche doucement de la porte puis l'ouvre le plus rapidement possible tout en restant discrète.

Depuis l'encadrement je vois cette silhouette, pieds et poings noués, que je connais si bien. J'ai l'impression de me débarrasser d'un pois. Charlotte lui retire le bout de tissu qui lui recouvre les yeux. Je ne me gène pas et dis de la manière la plus sarcastique possible :

- Alors la marmotte on fait un petit somme ?

Seul un sourire se dessine sur ses lèvres.
N'en pouvant plus, je lâche :

- Faut vraiment que tu nous dises ce que nous veulent ces gens et ce que tu as fait, Eusèbe !

Un Automne Mouvementé ( Un Été Royal 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant