chapitre 23

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Le bruit des couverts qui s'entrechoquent et des conversations des clients inondent la salle. Mes yeux reste rivé sur  l'entrecôte placé dans mon assiette.

- Tu es sûr que tu ne veux pas un peu de vin, Clément ? me demande mon père avec le reste d'enthousiasme qu'il lui reste.

- Non merci. Un repas n'a pas forcément besoin d'être accompagné de vin pour être bon.

Depuis le début du repas je contre ses tentatives pour me servir du vin. Je sais qu'il ne fait pas ça pour essayer de me droguer ou de me saouler. Non, il fait ça car il n'a jamais été le seul à boire lors d'un repas.

- Je ne pense pas que ta mère aurait eu le même avis que toi ! lance-t-il, amusé par ma remarque.

- Mais maintenant elle est morte, papa. Et son avis, je m'en contre fiche !

Je ne pensais pas que je serais si violant en prononçant ces mots. Mais à la vu de l'expression sur le visage de mon père je pense que j'y suis allé un peu fort.

- Donc pas de vin pour toi, d'accord, annonce-t-il d'un ton calme, comme si de rien n'était, pour briser le silence.

Le Bistrot parisien dans lequel nous nous trouvons affiche complet. Notre table est situé près d'une fenêtre et la lumière du soleil se reflète dans mon verre à eau.

- Tu ne m'as pas raconter ce que tu as fait pendant tous ces mois où tu n'as pas donné signe de vie, reprend mon père.

C'est vrai tien, comment ai-je occupé mon temps ? J'ai passé ces mois à me bourrer la gueule pour oublier que la fille que j'aimais était morte alors qu'elle ne l'était pas tout en veillant à changer souvent de position pour ne pas qu'une organisation secrète ne me retrouve.

- J'ai voyagé, je réponds lassé avant de porté un champion à ma bouche.

Voyant que je ne vais pas épiloguer, mon père continue ses questions :
- Apprendre la mort de Thalie a dû être un choc pour toi ?

Et apprendre qu'elle ne l'était pas tout aussi. Mais maintenant Thalie est belle et bien morte pour moi. Seul son corps est intact, le reste à été remplacé. Cela fait deux semaines que je l'ai vue pour la dernière fois et je dois dire que son absence ne me pèse pas plus que ça.

- Désolé, dit mon père voyant que je ne réponds pas. Je ne voulais pas te causer plus de peine. Si ça peut te rassurer, je sais malheureusement aussi ce que tu éprouves.

- Non papa ! Non, je m'enporte. La femme que je pleure n'a pas battue son fils !

Je vois dans son regard qu'il ne comprends pas. J'oublie qu'il n'était jamais là quand ça arrivait. La femme de la table à côté de nous a écouté notre conversation, si je me fis à sa moue surprise.

- Désolé, dis-je en me levant. Je vais me rafraîchir aux toilettes. Je reviens !

Je ne cours pas car je suis dans un restaurant mais si je le pouvais je m'éloignerais loin de là aussi vite que possible.

Arrivé dans les toilettes des hommes, J'allume le robinet et me rince le visage. En relevant la tête pour observer mon reflet, je distingue une silhouette dernière moi. Je me retourne d'un coup.

- Salut Clément ! Ça baigne ? demande-t-il en désignant le fin filet d'eau s'échappant encore du robinet.

- Je dois dire que je ne m'attendais pas à te revoir, Hugo. Et surtout pas dans des toilettes.

Un Automne Mouvementé ( Un Été Royal 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant