Un Automne Mouvementé ( Un Été Royal 2)

chapitre 4

Je suis assis dans le canapé, occupé à lire, ou plus exactement à relire pour la vingt-troisième fois, le premier tome de Percy Jackson. Je me raccroche à ce livre comme à un talisman. Lire quelques lignes de ce roman me donne la sensation qu'elle est là. Assises à l'autre bout du canapé, elle me regarde en souriant. Mais quand je lève les yeux, il n'y a plus personne avec moi. J'aimerais tellement la revoir rien qu'une dernière fois.

Cosmo apparait au pas de la porte d'entrée. Elle pose des enveloppes sur le vide poche, jette son sac au sol, enlève ses Doc Martens et suspend son manteau sur l'une des patère à côté de la porte. Puis elle s'affale dans le canapé à côté de moi.

- Dis un seul mot en rapport avec la couleur et je te fais bouffer ton livre ! Me lance-t-elle. C'est clair ?

- Extrêmement clair, dis-je surpris. Sinon comment s'est passé ton après midi ? Je demande, histoire de faire passer le temps.

- Si on enlève le fait que j'ai envie d'enlever les yeux de certaines personnes avec des petites cuillères, ça s'est plutôt bien passé, me dit elle avant de reprendre plus calmement. Qu'est-ce que tu veux manger ce soir ?

- Je n'en sais rien. Mais ne change pas tes habitudes pour moi. Je dois passer le plus inaperçu que possible.

- D'accord donc je vais me commander un menu mc nuggets avec de la sauce barbecue. Et tu veux quoi ?

- Je vais prendre la même chose que toi, je lui réponds, ne sachant pas quoi dire.

- Ça marche, me dit - elle en sortant sont téléphone de sa poche.

Je replonge dans ma lecture.

Elle pianote sur l'écran avant de m'annoncer:

- Le dîner sera là dans un quart d'heure. Tu as bientôt fini ton bouquin, remarque-t-elle après une petite pause. Si tu veux je peux te prêter des mangas ?

Je lève la tête de mon livre.

- C'est gentil mais je croie que je vais le relire.

- Vue l'état où il est soit tu l'as déjà relue une bonne dixaine de fois, soit il est passer sous un camion.

- J'avoue que je l'ai déjà relu. Mais pour ma défense, c'est pas parce que c'est un livre jeunesse que c'est mauvais. C'est même tout l'inverse, à vrai dire.

- Y a pas un deuxième tome ? me questionne-t-elle.

- Enfaite, il y en à cinq, j'avoue.

- Il y a cinq tomes et tu continus à lire le premier ! Je crois que le pire est que ça ne te dérange pas ! Relire le même livre encore et encore, je pense que j'en deviendrais folle. Si tu veux, demain, je peux aller t'acheter le deuxième tome ?

- Non !

Ma réponse est froide, violente et remplie de haine. Cosmo me regarde étonnée. Je dois avouer que le ton que j'ai employé pour cette réponse m'étonne également.

- Je suis terriblement désolé, je m'excuse. Je ne sais pas ce qui m'a prit. Ce n'était en aucun cas contre toi.

- Ne t'inquiètes pas, y a pas mort d'homme, me dit-elle, calmement.

- Je ne sais pas si c'est parce que je dors mal en se moment ou si c'est pour autre chose. Mais sache que je n'ai rien contre toi. Tu es une personne extrêmement gentille, comme j'en ai rencontré peu et ...

- C'est bon ! me coupe-t-elle. J'ai compris que tu ne l'avais pas fais exprès. Eusèbe m'avait prévenu que tu ne serais pas dans tes bon jours mais j'avoue que je ne m'attendais pas à ce que tu culpabilises à ce point. Tu étais limite entrain de me dire que mes cheveux sentent bon la fraise !

- Ça fait trois mois que je ne suis pas dans mes bons jours. Et j'en viens parfois à me demander comment les gens peuvent encore me supporter. Pour tout dire, je ne sais vraiment pas comment fait mon frère pour me supporter. C'est vraie, quoi ? Je suis exécrable en ce moment !

- Les personnes qui nous aiment vraiment nous supporterons toujours. Enfin c'est ce que je pense, lâche-t-elle.

- Attends ! Tes cheveux sentent réellement la fraise ?!

Elle explose de rire.

- T'es plus bête qu'un tas d'argile, ma parole, dit-elle entre deux rires. Au mon dieux, j'ai une crampe aux abdos, par ta faute ! Mes cheveux qui sentent la fraise ! Je crois que t'es le meilleur.

Elle continue de rigoler de bon cœur, ce qui me fait sourire. Je dois avouer que j'ai l'impression que mon dernier sourire sincère remonte à des siècles.