chapitre 24

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- Si je suis là, commence Hugo, c'est parce que Thalie veut te parler.

Je ferme le robinet pour que l'eau arrête de couler inutilement. J'ai l'impression que je viens de recevoir une gifle.

- Je ne m'attendais pas à une telle requête, dis-je, perplexe. Tu as d'autres informations sur le pourquoi de cette discussion ?

- Je sais juste que c'est important et qu'il faudrait que vous vous voyez au plus vite. Je suis payé pour faire ce que l'on me dit, malheureusement pas pour être au courant de tout.

Le petit sourire qu'il vient d'arborer réveille en moi une colère enfuie.

- Donc tu es juste le toutou d'Élise. Est-ce que quand tu lève la pâte elle te donne une croquette ? Je demande énervé.

Un autre sourire lui barre le visage. Je crois bien qu'il ri jaune cette fois. Puis son sourire disparaît laissant place à une moue songeuse.

- Ok, lâche-t-il après un court moment de silence. D'accord.

Il se jette sur moi, me plaque contre le mur puis reprend violament :

- Un conseil, essayes pas de jouer au plus con avec moi !

Il est tellement proche de moi qu'une de ses mèches noisettes, me touche le front. Le sèche mains me rentre dans le flan gauche. La main que Hugo a placé sur mon épaule droite a tellement de force que je n'arrive pas à m'en débarrasser.

Mon interlocuteur s'approche de mon oreille. Le parfum boisé de son aftershave atteint les narines. Puis il reprend plus calmement :

- Demain, midi pile, devant le monochrome de Klein, elle t'attendra. Un conseil, ne soit pas en retard. Elle n'a pas toute sa journée à t'accorder.

Après avoir prononcé ces mots, il me lâche et se dirige vers la sortie. Sans sa prise sur mon épaule, je tombe et mes genoux atterrissent sur le sol en premier.

- Attends, il est où le monochrome de Klein ? Je demande en me relevant avec peine.

Sans prendre la peine de ce retourner, il répond :
- Au Centre Pompidou.

Puis il sort des toilettes comme si rien ne s'était passé.

À chaque mouvement j'ai mal aux genoux et mon flan gauche me fait souffrir. Mais je regagne quand même la table où m'attend mon père.

- Désolé, dis-je en me remettant à table. Un touriste m'a demandé si c'était plus simple de visiter le Louvre ou de monter sur la tour Eiffel.

Mon mensonge semble convenir à mon père car il ne demande pas ce que j'ai répondu.

- Demain matin j'irai faire un tour au Centre Pompidou, j'annonce à mon père.

- Excellente idée Clément, approuve-t-il. Cela fait longtemps que je n'y suis pas allée mais j'ai promis à un ami que je passerai voir ses cheveaux de course demain matin. Il m'a raconté qu'il a acheté un pur sang arabe qui peu, d'après lui, rafler les plus grands prix l'an prochain.

Je finis mon repas en me posant mille questions. Pourquoi Thalie veut-elle me voir ? De quoi allons nous parler ? Dois-je me méfier ? Si il s'agit d'une tentative d'enlèvement est-ce une bonne idée de la faire dans un lieu plein de touristes ? Pourquoi je stresse déjà à l'idée de la revoir ? Tant de questions dont je n'aurai la réponse que demain. Je sens déjà que cette attente va être interminable.

Un Automne Mouvementé ( Un Été Royal 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant