— C'est à cette heure-ci que tu arrives ? grogne mon père quand j'entre dans la salle à manger.Mes parents et Nicolas, mon frère, rentré de Troyes pour le week-end, ont commencé à dîner sans moi.
Je l'embrasse sur la joue, sans pouvoir me départir du sourire niais qui ne me quitte pas.
— Pardon Papou, pardon Mamoune, je suis vraiment désolée.
— Ça se voit, raille Nico. Et auprès de moi, tu ne t'excuses pas ?
— Pas besoin, je suis sûre que tu étais trop content d'avoir papa et maman pour toi tout seul pendant un petit moment.
— C'est l'hôpital qui se fout de la charité.
— Allez, on ne se chamaille pas. Loulou, viens t'assoir, et mange, ça va refroidir, fait ma mère en tapotant ma chaise.
Je m'assois à ma place habituelle, à côté d'elle, en face de mon père, heureuse de m'en tirer à si bon compte. Tu parles.
— Bon, et sinon, commence-t-elle une fois mon assiette de bœuf-carottes achevée. Tu vas nous dire pourquoi tu arrives avec plus de deux heures de retard sans prévenir ?
— Je t'ai envoyé un message quand même.
— Je serai en retard, désolée Mamoune, lit ma mère sur son téléphone. C'est un peu concis tu ne trouves pas ? On peut avoir des explications ?
Je rougis et baisse la tête, muette.
— Ecoute Loulou, intervient mon père. Depuis que tu as ton appart, on te laisse tranquille. Tu n'as de comptes à rendre à personne, tu fais ce que tu veux. Mais quand tu dois dîner ici, ce qui n'est quand même pas si fréquent, tu pourrais avoir la politesse de venir à l'heure. Et si ce n'est pas le cas, le moindre des respects serait de nous expliquer pourquoi.
J'essaie de trouver un mensonge plausible, mais je n'arrive pas à mettre mes idées au clair, mon cerveau est encore tout embrouillé de bonheur et le regard sévère de mon père ne m'aide pas.
— Je... j'ai... j'ai peut-être rencontré quelqu'un...
— Peut-être, comment cela ? demande ma mère.
— Et à peine tu le rencontres « peut-être » ce quelqu'un, que nous, tes pauvres parents, passons déjà après lui ? renchérit mon père.
Je lève des yeux suppliant vers Nicolas qui vient à mon secours.
— Stop ! Vie Privée ! On la laisse tranquille.
— Mêle-toi de tes affaires, Nico ! s'agace mon père.
— Toi aussi !
— Ne me parle pas sur ce ton, gamin !
Ils se dévisagent un instant. Je suis confuse d'être à l'origine de la dispute alors que ce devait être une bonne soirée en famille. La matriarche signe la fin des combats.
— Allez, c'est bon, on oublie tout ça, déclare-t-elle en se levant, d'un ton sans appel. Nico, tu débarrasses et toi Loulou, tu feras la vaisselle, ça vous apprendra. Je vais chercher le dessert.
✨✨✨✨✨
— Oh la la, c'est trop mignon, soupire Caro en secouant ses longs cheveux blonds.
Quand mon père m'a redéposé chez moi, il était près de vingt-trois heures mais il y avait encore de la lumière dans la chambre de ma coloc. Elle lisait, et j'en ai profité pour me glisser auprès d'elle, et lui détailler les derniers évènements avec Thomas.
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Oxymore
RomanceOxymore : n.m. Rhétorique Figure de style qui réunit deux mots en apparence contradictoires. (Larousse) Exemples : Un silence éloquent Une obscure clarté Les meilleurs ennemis Mon intime étranger