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- Ça ne peut pas te faire de mal. Lui susurrait Michael en lui ôtant doucement son peignoir.

Il s'était placé derrière elle, et tentait de lui parler de la plus sereine des manières. Michael n'était pas stupide, il avait bien compris que la femme qu'il aimait, n'était pas une simple personne qui parle et qui agit en fonction de son environnement, c'était une enveloppe corporelle, comme n'importe qui, mais l'enveloppe d'une immense forme d'énergie. Instable l'avait-il compris. Par conséquent, tout type de nervosité ne devait pas l'atteindre.

Semblant ailleurs, Emma se glissa dans les premiers centimètres d'eau. Accompagné par Michael, qui restait tout proche d'elle, entrant à son tour dans l'eau. Elle semblait divaguer dans ses pensées, qui elles-mêmes paraissaient être assez douces.

Une fois assis sur une marche de la piscine, la peau enveloppée du corps chaud de l'eau, Michael porta plus sérieusement attention à son air perdu.

- À quoi tu penses ? Lui demandait-il à l'oreille.

Elle mit un certain temps à répondre, comme si elle n'avait pas entendu la voix de Michael.

- Je ne sais pas, c'est trop flou.

- Tu n'as pas une petite idée, le thème de tes pensées.

- Je pense, à la douleur, l'attaque des vibrations qui t'ont fait du mal.

- Tu réfléchis à ce que c'est ? Demandait-il curieux.

- Non, je me remémore la fois où ça m'est arrivé.

- Comment était-ce ?

- Comme toi, pareillement.

- Tu sais ce que c'est ?

- Aujourd'hui, oui, et ça ne m'est pas arrivé qu'une fois.

- Explique-moi. S'intéressa-t-il.

- Les fréquences. J'ai découvert, après le génocide de ma population, que le fait que tous les habitants de ma planète soient morts dans les cris, au même endroit, au même moment, avait créé une onde de choc, de 190 décibels, et ainsi, les ultrasons se sont brisés. Des fragments d'ondes ont réussis à s'infiltrer dans des fréquences, qui les propagent donc à l'infini. Le problème seulement, c'est qu'à la moindre interférence, les fréquences répandent sur une courte durée, les sons amplifiés, dans tout ce qui peut les capter. Et apparemment, une fréquence infectée est liées à ton oreille interne.

- Ça a l'air compliqué, mais je crois que j'ai compris. Souriait le brun.

- Ce n'est pas bien compliqué, c'est simplement complexifié par la science.

- Tu devrais arrêter de penser à ça. Lui conseillait-il.

- Crois-tu que des mots peuvent m'aider. Se levait-elle, s'avançant plus loin dans la piscine.

Michael fut bien désespéré à l'entendre rejeter tout type d'aide. Il se levait à son tour, la suivant bien décidé à ne pas la laisser fuir ses démons.

- Je pense que oui, et puis de toute manière, qu'est-ce qui pourrait mieux t'aider ?

- Le silence peut-être. Fuyait-elle.

- Illogique.

- Qu'en sais-tu ? Tu es bien rempli d'ignorance.

Michael ne cacha pas son offense, et se stoppa dans sa marche à travers la piscine.

- Depuis quand fais-tu preuve de méchanceté ? Lui demandait-il tout bas.

Emma esquiva la question, et se laissa couler sous l'eau. Ouvrant ses yeux doucement, elle attendait que son corps soit au fond de l'eau, pour venir se recroqueviller dans son coin, cinq mètres sous la surface.

Michael ne pouvait que l'observer de haut. N'a-t-elle jamais dit qu'elle ne le laisserait jamais se noyer ?
Il pencha son visage près de l'eau, et pris son courage à deux mains pour plonger et nager dans la direction d'Emma. L'ignorance n'est-elle pas plus belle à la vérité ? Je préfère l'ignorance, et penser que notre histoire fut la plus belle.

La jeune femme sursauta en sentant une main sur son épaule. Elle releva les yeux, et vit le visage de Michael, visiblement avait-il du mal à retenir sa respiration. Elle l'observa quelques instants, sans rien faire à part pincer ses lèvres. Dieu qu'elle se sentait coupable de l'amener à affronter ses peurs.

Le jeune homme agrippait légèrement son bras, pour rester au fond de l'eau, et il tira dessus pour se rapprocher d'elle, jusqu'à venir déposer un long, mais chaste baiser sur ses lèvres.

Le problème c'est que le jeune homme manquait d'oxygène autant qu'il manquait d'amour, le poussant à ne pas remonter à la surface, et à suffoquer sur place.

Emma, voyant un peu tard qu'il n'avait plus d'air, se releva de sa position, et pris Michael dans ses bras, enroulant ses bras autour de son torse. Elle regarda ses yeux comme pour avoir son accord, ou peut-être son pardon, puis posa ses lèvres sur les siennes en écartant délicatement les siennes. Ainsi elle lui donna le peu d'air qui lui restait, avant de détacher ses lèvres des siennes et de l'entraîner vers la surface.
Ils furent rapidement têtes hors de l'eau.

- Respire. Lui disait-elle.

La WeyterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant