La Weyter

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La troupe marchait alors vigoureusement, depuis voilà vingt minutes. Il n'était plus bien loin du rocher du nomade, et même si la détermination colérique de Michael était puissante, son cœur palpitait plus vite à chaque pas qui le rapprochait de leur destination.

Il voulait sans peur conquérir sa propre confiance, sans peur, sans Emma car, il l'aimait mais sa croyance en son égoïsme le terrassait, et le rendait plus susceptible que n'importe quelle obscurité.

Et ils le virent bientôt, l'immense rocher gravé s'élevait à des hauteurs fulgurantes. Ojko amena la troupe à redoubler de vitesse, pressé à l'idée d'accomplir son projet.

Il posa sa main sur les gravures dessinées de part et d'autre du monument, et eut l'air pensif. Tout le monde l'observait curieusement, comme si un Dieu prouvait son authenticité après avoir été blâmé.

- Des personnes mourantes, ont creusées cette roche.

- Mourante ? L'interrogea Michael après un certain moment.

- Ta maitresse ne t'a-t-elle jamais parlé de morts ?

- Oh ; si. Finit-il par admettre.

- Qu'a-t-elle fait ?

- La chose qui la hante aujourd'hui, sa colère étant incontrôlable, celle-ci a brûlé sa planète en emportant des milliers d'âmes avec elle.

- Quelle terreur. Concluait-il solennellement.

- Je sais bien.

Un certain silence régna un moment, Michael se laissa rattraper par des souvenirs bien compliqués, et Ojko réfléchissait d'une manière bien moins noble.

- Bien, continuons jusqu'à son palais, nous avons une mission à accomplir, inutile de se laisser attrister.

La troupe obéit à la seconde, et s'en alla auprès de son maître, laissant Michael sceptique, mais attentif, puisqu'il reprit la route. Il retourna aux côtés d'Ojko, et n'osa dire un seul mot, seulement, Ojko était depuis toujours avide de connaissance, et s'interrogeait donc sur ce génocide, dont son nouveau camarade n'avait jamais fait allusion.

- Michael, j'ai quelques questions pour toi.

- Oui, je vous écoute. Répondait-il curieux de savoir ce qu'une telle personnalité pouvait vouloir de son savoir.

- Sais-tu de quand date le génocide qu'a causé ta créatrice ?

- Je ne sais plus exactement, mais il me semble que cela date d'il y a quelques millions d'années.

- C'est alors tout récent pour elle, l'avait-elle oublié pour qu'une telle souffrance te soit faite parvenu ?

- Oui, à ce qu'elle m'a dit, elle a tout fait pour l'oublier après que ça se soit produit, mais certains évènements me concernant lui ont rappelés toute cette histoire. J'en ai assez de me battre pour elle sans qu'elle ne prenne la peine d'y porter attention.

- Je comprends, tu as eu raison de t'en aller me rejoindre, ce n'est pas une vie de rester ainsi.

Ojko était bien malin, et s'attardait considérablement à alimenter la colère de Michael qui ne demandait qu'à être apaisée. Il savait que cette petite œuvre lui servirait certainement d'arme autant que d'armure. Michael n'était qu'un enfant dans un corps d'adulte. La seule personnalité à lui avoir montré la vie était Emma, il ne pouvait imaginer que quelqu'un puisse agir ou penser autrement qu'elle, avec moins de bienveillance.