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Michael restait confus. La dague à la main, sa maîtresse à ses genoux, il la regardait, troublé, alors qu'elle avait baissé son visage, comme courbée devant un roi. La troupe d'Ojko avait laissé passer son maître, et celui-ci s'était mis aux côtés de Michael.

Le problème, s'est que lorsque qu'Ojko avait exposé son projet à Emma, Michael ne l'avait pas entendu car la troupe l'avait légèrement mis à l'écart, où il ne pouvait que voir non-loin. Il n'était donc pas conscient de l'enjeu.

- Eh bien, on dirait que j'avais raison, tu es plus puissant qu'elle. Disait Ojko à Michael en mettant une main sur son épaule, voyant qu'Emma avait décidé de lui offrir sa vie.

Emma fermait les yeux douloureusement, à l'entente des mots que prononçait Ojko, dans la seule optique de manipuler celui qu'elle aimait.

Michael la regarda la mâchoire serrée, le cœur serré. La troupe se précipita vers la Déesse aux ordres d'Ojko, et la releva pour venir attacher ses mains dans son dos, et bâillonner sa bouche. Emma ne détachait pas ses yeux de Michael, le faisant parfaitement exprès, lui faisant réaliser doucement ce qui se passait réellement.

- Emmenez-la. On part construire un nouveau camp, car j'imagine que madame ne nous autorisera jamais l'accès au palais. La regarda-t-il arrogant.

En colère, elle ne fit que tenter de calmer sa respiration. La troupe commença donc à la faire avancer, la forçant à quitter le regard qu'elle partageait avec Michael, ainsi que la terrasse de son palais.

Restant quelques instants sur place, Michael baissa ses yeux vers la dague dorée, un pincement affreux au cœur. Il accrocha la dague à sa taille, par un crochet, et retourna aux côtés de la troupe qui s'éloignait.

Ojko alla souriant à ses côtés, enroulant son bras autour de ses épaules.

- Alors, on peut dire que tu l'as eu, pas vrai ?

- Euh, ouai. Répondît-il sceptique.

- Qu'est-ce qui va pas ? Tu sais, c'est ce qu'elle mérite, ne t'en veux aucunement, regarde le peu que tu as fait à côté d'elle.

Michael buvait ses paroles, enfant, mais pour la première fois, il eut beaucoup de mal à retrouver une morale apaisée après qu'il eut tenter de le réconforter. Et Ojko le vit.

- Ne médite pas trop là-dessus, ça n'a pas d'intérêt, et puis, n'oublie pas que nous sommes là nous. Le secoua-t-il amicalement.

- Hm.

Tout le monde continua à marcher dans le silence, Emma, le visage colérique, tirée par une corde à son cou. Après avoir parcouru plusieurs kilomètres, Ojko indiqua de déployer le campement, ce que la troupe fit le plus rapidement possible.

La nuit commença faiblement à tomber sur la planète, et en réalité, c'était seulement la faute d'Emma, qui avait fait accélérer la rotation de sa planète.
Quelques membres de la troupe se chargèrent donc d'allumer un feu, et une autre partie d'installer les tentes.

Emma fut assez brusquement attachée à une poutre à côté des flammes un peu plus loin, même si Ojko était conscient que ce n'était pas ça qui allait la retenir, mais c'était simplement une illusion pour tromper Michael, car en réalité, la véritable chose qui garantissait à Ojko qu'elle ne pourrait s'échapper, c'était lui.

La bouche toujours bâillonnée, Emma ne pouvait qu'observer la troupe autour du feu, qui prenait leurs repas, accompagné de Michael. Elle ne cessait de le regarder, et le spectacle qu'elle vit ne lui plu pas du tout.

En effet, une des filles de la troupe, qui était en réalité celle qui avait réveillé Michael l'autre jour dans sa tente, était en train de faire preuve de beaucoup trop de caractère tactile auprès de lui. Riant, et ne cessant d'utiliser de ses charmes, et elle laissait sa colère bouillonner. Ainsi que la nuit se faire, doucement, un peu plus profonde. La nuit porte conseil.

La WeyterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant