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La pièce était silencieuse. Michael et Emma étaient tous deux assis dans un coin du bureau, un livre à la main, concentrés dans leurs lectures.

- Je ne trouve rien. Soupirait Michael.

- Patience. Lui disait Emma ne décollant pas son nez de son livre.

- Mais ça doit bien faire le quinzième livre que je lis. Se plaignait-il.

Emma releva les yeux vers lui. Elle referma le livre qu'elle avait dans les mains, le posa sur son bureau auquel elle était adossée et croisa ses mains sur ses jambes.

- Michael, as-tu vu l'état dans lequel tu étais hier ?

Michael restait silencieux, se remémorant ce moment peu agréable en effet.

- Nous devons trouver un moyen d'éviter que cela arrive, je ne veux pas que ce soit comme ça à chaque fois.

- Je sais Emma, mais tu vois bien que c'est inévitable.

- Il doit y avoir moyen.

- C'est naïf de penser cela.

C'était au tour d'Emma de rester silencieuse, car elle savait qu'il avait raison. Mais ne pouvait que le nier.

- C'est hors de question.

- Emma...

- Ce n'est pas toi qui t'as tenu dans ses bras hier, alors que tu frôlais l'agonie. S'énerva-t-elle.

- Je sais et je ne le prétends pas, mais tu le vois très bien !

- Je ne peux pas accepter ça.

- Je ne te demande pas de l'accepter, je te demande de t'y contraindre.

- Stop. Disait-elle doucement, pour calmer le jeu. Ce n'est pas possible.

- Emma ne fuis pas.

La jeune femme pourtant, emprunta le chemin vers la sortie du bureau, fermant fortement les yeux.

- Emma, non s'il te plait, ne fuis pas ! Tentait-il de la retenir.

Mais rien n'y fit. Elle claqua durement la porte. Michael souffla longuement, ce n'était pas ce qu'il voulait. Leur soi-disante alliance ne tenait qu'à la force de leurs psychologies, et c'était comme deux sabres se rencontrant du côté coupant.
Sans son aide pouvait-il vraiment avancer ? C'était une chose peu sûre, et Michael le savait, mais ne pouvait rien y faire. Il devait bien agir.

- Je peux le faire.

Michael sortit à son tour du bureau, partant en direction des sous-sols. À l'esprit général, c'était une légère angoisse de pouvoir croire qu'il allait faire une énième bêtise, mais non.

Il descendit les escaliers de cristal, et traversa la pièce principale, se dirigeant vers les marches progressives en direction des sous-sols les plus sombres et profonds.

Une fois qu'il eut traversé le premier étage sous terre, il se rendit à celui encore en dessous. Là où les pièces étaient très humides, et emplis de peu de lumière. Goutte à goutte tombante. Ce bruit résonnant pouvait lui rappeler une peur qu'il avait. Et ce fut le cas, il eut peur de ce son.

Il ne renonça pas pour autant. Entrant dans une pièce, cylindrique comme beaucoup d'autres dans le palais, vide, peu lumineuse, arborée d'infimes filets de lumière qui se reflétait sur les petites flaques d'eau aux extrémités de la pièce. Le sol rongé par l'humidité, cirant le sol de noir sec.
C'était sûrement la pièce la plus funèbre du palais.

Michael avala sa salive de travers, et s'avança dans la pièce, approchant son centre. Le cœur cognant par à coup, des sueurs froides le prenant.
Il vint s'y asseoir en tailleur, respirant quelque peu maladroitement.

La WeyterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant