Bellarke One Shots

Come Back Home

On ne sait jamais comment on réagira à la perte d'un être cher... Pour Bellamy Blake, cela a été de tout quitter pour s'engager dans la Navy, en laissant la fille qu'il aimait derrière lui. Sept ans plus tard, désirant la revoir, leur retrouvailles ne se passeront pas comme il l'avait imaginé.

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On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

Antoine de Saint- Exupéry

Bellamy ne reconnaissait aucun visage dans ce bar où il avait passé sa jeunesse. De nouvelles têtes y défilaient, mais aucune familière. Il ne pouvait s'empêcher de dévisager les gens avec curiosité. Quelque part au fond de lui, il aurait souhaité revoir une ancienne connaissance. Parce qu'il avait grandi ici et que sa ville lui avait manqué, même si elle contenait des souvenirs terriblement douloureux de sa petite sœur.

Il prenait peu à peu conscience en regardant les gens autour de lui, qu'avec le temps il avait oublié ce que c'était d'être une personne normale. De sortir avec ses amis pour se détendre après une longue journée, de s'inquiéter de ne pas pouvoir payer toutes les factures ou de quelle université choisir afin de devenir professeur d'histoire.

Loin de la guerre, du sang qui gicle, des balles qui pleuvent et du bruit des cartouches, des bombes et de la mort.

C'était dans ce bar qu'il chantait parfois tout en jouant de la guitare pour le plaisir de voir les yeux remplis de fierté d'Octavia ou ceux larmoyants de sa meilleure amie, Clarke. Dans ce bar il venait avec ses amis après le lycée pour bosser ses cours et boire des bières en pensant qu'il était un homme mûr et responsable. En réalité, il n'était qu'un grand garçon qui avait grandi trop rapidement et qui soudainement, avait tout perdu.

Sept ans plus tôt, le neurologue d'Octavia, et de leur mère avant elle, lui avait diagnostiqué une excroissance inopérable. Son cœur fragile lâcha deux mois après cette nouvelle et les médecins n'avaient pas réussi à la ranimer. Lui, n'avait jamais réussi à s'en remettre.

— Santé, les amis! s'exclama Miller, en levant son verre de bière, ce qui le ramena sur terre et l'éloigna de ses songes.

Gina leva à son tour sa chope de bière en souriant, qui s'entrechoqua avec la sienne et celle de Nathan.

— Raaah ! Soupira le métisse. Dans les moments comme ceux-là, on réalise que vivre sur un destroyer c'est vraiment une vie d'ermite.

— C'est ce qu'il prétend alors qu'il pleure comme un bébé lorsqu'on lui confisque son arme pendant plus de vingt-quatre heures, se moqua la jolie brunette en replaçant ses frisettes derrière ses oreilles.

Bellamy s'esclaffa devant la répartie de leur amie, tandis que Miller lança une poignée de cacahuètes sur la jeune femme, un air faussement indigné.

  — Bon, qu'est-ce que tu vas faire maintenant que tu nous quittes ? S'enquit son coéquipier pour changer de sujet, en enfourchant les cacahouètes restantes dans sa bouche. Élever des loups dans la montagne ?

  — Achever de construire ma maison plutôt, rétorqua Bellamy en haussant les épaules. Et m'y installer.

Tout d'un coup, le visage du métisse passa à une autre expression un peu plus hésitante et incertaine.