Bellarke One Shots

Avec Amour, Pour Toujours...

L'aventure de deux vampires qui tombent amoureux durant les années folles du XXe siècle. Le sexe, l'alcool et le jazz : une combinaison parfaite. Mais ce genre de plaisir peut-il vraiment durer ? Car même pour des êtres immortels, rien n'est éternel.

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Il était à peine vingt heures que le bar Fitzgerald's était déjà bondé. La nuit était une bénédiction, du moins pour tout fêtard qui se respecte. Parce que la nuit tout était possible, tout brillait, tout vivait. Les rues de New York, les bars clandestins où l'on vendait de l'alcool de contrebande, délicieux qui plus est. Un carnaval sans fin où défilait chaque individu, de chaque genre, quelque soit son ascension et sa place dans la société. Rien ne pouvait ternir cette fête interminable qui renaissait dès que le soleil tirait sa révérence.

C'était probablement les meilleures années que le charismatique vampire vivait en quatre-cent ans d'existence. En ajoutant que l'alcool et l'excitation ne rendait le sang des humains – ou des "poches de nourriture" comme il les appelait – d'autant plus meilleurs.

Ils les méprisaient pour la plupart, peut-être par habitude. Quatre siècles. C'était grandement suffisant pour se rendre compte de la bêtise humaine, des caprices des humains, leur égoïsme, leur égocentrisme. En fait, non : ils l'indifféraient. Ils les méprisait avec une indifférence et un je-m'en-foutisme non dissimulé.

Mais il y avait quelque chose. Une attraction, un besoin compulsif et irrépressible, qui le faisait revenir chaque soir dans ce bar réputé comme le plus attrayant de la ville.

Il lança un regard protecteur vers sa sœur, sur la piste de danse, qui s'amusait à faire languir sa prochaine victime. Même si elle était parfaitement capable de se gérer seule, ses instincts de grand frère n'avaient, eux, jamais disparu en revanche.

Il attendit ensuite patiemment que les minutes ne s'écoulent, l'attente n'était qu'une formalité pour lui. Il avait perdu la notion du temps depuis bien longtemps. Le prix à payer pour l'immortalité, supposait-il.

Ensuite, elle entra. C'était toujours la même femme, à la même heure. Une jolie blonde, élégante. D'une beauté à en faire tomber plus d'un. Chaque soir, elle repartait avec un homme et cette fois il avait décidé qu'il découvrirait ce qu'elle cachait derrière ses airs mystérieux. Cette soirée, ce serait son tour.

Il l'avait repéré depuis plusieurs jours et l'avait observé. Elle venait chaque soir, à vingt heures et demie précisément, un verre l'attendait toujours au comptoir. Puis elle dansait, en agitant ses boucles en vagues blondes, mais celles-ci restaient toujours intactes. Retenues parfois par un serre-tête, parfois par quelques plumes lui donnant l'illusion d'un visage angélique.

Elle attirait indéniablement l'attention et elle semblait aussi libérée que tous les dépravés qui faisaient la fête toutes les semaines. Elle ressemblait à une jeune femme de la haute société qui venait goûter au plaisir de l'insouciance et de la luxure. À moins bien sûr que ce ne soit juste une illusion, encore une fois.

Cependant il ne pouvait nier qu'elle dégageait réellement quelque chose de spécial. Sa curiosité était piquée, puis si cette femme se trouvait finalement décevante il se contentera de la boire. Et de la posséder. Enfin... peut-être pas dans cette ordre.

C'était bien la première fois depuis qu'il était transformé qu'il avait trouvé une réelle distraction, un semblant d'intérêt pour quelqu'un. Alors il le fit. Il lui paya son verre, pour le plus grand bonheur de son impayable sœur qui l'enjoignait sans cesse à s'amuser un peu.