« L'enfance est faite de sons, d'odeurs et d'impressions, avant d'être rattrapée par les heures sombres de la raison.»John Betjman
Elle frissonna lorsque la brise s'écrasa sur elle, ce qui la fit légèrement vaciller. Clarke leva les yeux vers un ciel qui se teintait de nuances grises et se dit qu'elle devait peut-être passer à la seconde.
Elle trancha avec sa lame les plantes médicinales qu'elle était venue chercher, puis jeta un coup d'oeil aux alentours, avant de se diriger vers la rivière afin d'emporter les précieuses algues. Elle préfère ne jamais en manquer.
Lorsqu'elle sent les gouttes mouillées son visage pâle, elle se dit qu'elle l'a bien cherché. Cependant, au lieu de faire demi-tour elle inspire doucement par le nez l'odeur boisée et minérale de la forêt. Durant des années sur l'Arche, elle rêvait d'odeurs, de couleurs et de sons. La terre était un rêve insaisissable. La terre était plus parfaite encore qu'elle ne pouvait se l'imaginer alors.
Lorsqu'ils ont atterri ici, ils ont rapidement appris à considérer la terre comme un lieu hostile. Mais en vérité elle n'y était pour rien, ce sont les hôtes qu'elle abritait alors qui étaient dangereux.
C'est le sourire aux lèvres et un air fière sur le visage qu'elle grimpe dans le Rover et démarre. La journée s'est finalement révélée intéressante.
Sur sa route elle croise un cerf à deux têtes qui sort d'un sapin. Deux oiseaux fluorescents tentent de trouver un perchoir sur un arbre. Elle aimerait immortaliser ce moment, peut-être le peindre sur toile.
Au loin, cachée entre les arbres, elle repère la maison en bois et en pierre dans laquelle ils vivent. Elle date d'avant le cataclysme mais elle s'est révélée étonnamment solide malgré tout. Même si elle nécessite souvent du retapage. Cela en vaut la peine.
Clarke stoppe le Rover à proximité et réalise qu'il pleut légèrement. Avant de rentrer, elle s'arrête pour admirer leur petit jardin. Il y pousse des fleurs, des légumes. Le nécessaire pour leur permettre de vivre convenablement.
Il y a quelque chose de satisfaisant, à regarder le fruit de sa propre labeur.
Elle pousse la porte et sent immédiatement la chaleur l'envelopper comme un cocon. D'une certaine façon, c'est ce que cet endroit est pour eux. Le feu crépite dans la cheminée, pourtant la pièce est vide.
Elle tend les mains pour se réchauffer et elle sent deux bras l'enlacer dans son dos. Enfin. Elle a attendu presque toute la journée pour ça.
— J'étais inquiet, murmura une voix rauque étouffée dans son dos.
Elle prend le temps de savourer ce contact, cette instant. Elle entremêle les doigts du jeune homme aux siens.
— Désolé, je n'ai pas vu le temps passer et j'ai oublié de prendre le talkie pour te prévenir, souffle-t-elle doucement, son regard toujours concentré sur le feu.
Elle se retourne, dans ses bras, et est frappée par la façon dont il la couve du regard. Comme si elle était ce qu'il avait de plus précieux. Comme s'il ne comptait jamais la laisser s'en aller.
Les lèvres du jeune homme s'étirent en un demi-sourire qui déclenche toujours quelque chose au fond de sa poitrine.
— Et bien j'espère que tu aimes le lapin parce que j'en ai ramené une dizaine, affirme-t-il et elle pense réellement qu'il ressemble à un grand enfant là, tout de suite. Deux d'entre eux sont déjà en train de cuire dehors. Et puis, je me disais qu'on pouvait manger à la belle étoile ce soir, il fait un peu frais mais le ciel est magnifique.
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Bellarke One Shots
FanfictionRecueil de one-shots sur la série The 100. Des histoires courtes ou longues sur Bellamy Blake et Clarke Griffin dans un cadre qui sera chaque fois différent.