Breathe me [Tome 1]

Chapitre 17 - Famille et Barry White

Chapitre 17 – Famille et Barry White

Collée contre Daryl, je regardais défiler le paysage sombre éclairé par le phare de sa moto. Un panneau dissuadant les conducteurs de prendre des auto-stoppeurs attira mon attention. Nous approchions.

Je fermai les yeux un instant, ma tête reposant sur le dos du chasseur. Mon intuition concernant la prison avait été la bonne. Depuis le début. La journée avait été mouvementée, éprouvante et particulièrement angoissante, et pourtant. J'étais là. Serrée contre l'homme de ma vie, même si lui ne le savait pas encore. Ouais, j'étais heureuse. Et la guimauve que j'avais jusqu'alors exécré était devenue mon credo. Enfin, au moins pour les prochaines heures. Je ne comptais pas non plus me transformer en amoureuse transie cul-cul la praline qui s'extasiait de tout et de rien. Du moins, je l'espérais.

Les kilomètres se succédaient à mesure que mon angoisse de retrouver les autres augmentait. Comment allaient-il réagir ? Comment serai-je accueillie ? Et s'ils décidaient que je n'avais plus rien à faire avec eux ? Je secouai la tête, histoire de chasser mes appréhensions. Vu les réactions de Glenn et Maggie, il semblait plutôt évident que je n'avais rien à craindre. Le chasseur ralentit progressivement l'allure m'extirpant de ma rêverie. Je me redressai à regret et jetai un œil par dessus son épaule.

- On y est, lança-t-il tandis que j'apercevais un grand type brun que je ne connaissais pas ouvrir un premier portail.

Nous roulâmes encore quelques secondes, remontant le long d'une allée de graviers qui serpentait au beau milieu d'un immense terrain vague. Je n'avais pas assez de mes deux yeux pour tout observer. Cet endroit était gigantesque. Il me tardait de le découvrir à la lumière du jour.

Enfin, après avoir traversé une seconde ouverture grillagée, le chasseur coupa le contact. Glenn et Maggie descendirent de voiture, et nous fûmes rejoins par Rick. Le shérif s'approcha de sa démarche caractéristique avant de se figer. Ses deux mains posées sur ses hanches, je vis un sourire radieux s'étirer sur son visage alors qu'il se retournait vers Carol, Beth et Lori. La grande brune se plaqua les deux mains sur la bouche en me voyant, la petite sœur de Maggie éclata en sanglots tandis que la mère de famille lui passait un bras autour des épaules, le visage heureux.

- Allez, amène-toi, marmonna Daryl en enroulant ses doigts autour des miens.

Mon ami n'était pas quelqu'un de tactile. Il ne l'avait jamais été. Pourtant, depuis nos retrouvailles, il semblait ressentir le même besoin irrépressible de contact physique que moi...ce qui n'était pas pour me déplaire.

Je sentis mes yeux s'embuer à mesure que j'approchais de mes amis. Et lorsque finalement, je m'effondrais dans leurs bras, épuisée, hésitant entre rire et larmes, je sus que j'étais rentrée chez moi.

- Regarde-toi ! Tu es magnifique ! renifla Carol en me détaillant des pieds à la tête avant de m'embrasser sur les deux joues.

- Content de te voir Lola ! sourit Rick en me serrant contre lui.

- Je t'ai manqué, Shérif ? m'esclaffai-je en m'essuyant les yeux.

- Tu nous a manqué à tous, déclara-t-il en désignant Daryl d'un discret signe de tête. Surtout à lui, ajouta-t-il, à voix basse.

***

Une heure plus tard, installée à une table métallique aux côtés de Beth et Maggie, j'observai Lori à la faible lueur de quelques bougies. Le visage souriant, elle donnait le biberon à Judith, ou Little Ass Kicker pour les intimes, sous l'œil avisé de Carl. Le jeune garçon qui n'avait d'enfant que l'âge, prenait son rôle de grand frère très au sérieux. Âgée de trois semaines, la petite était déjà une véritable dure à cuire. A croire que c'était le trait de caractère principal des Grimes. Question de génétique, sûrement.