You are mine, Human - Welcome to Hell (T2)

Chapitre 34

Rien qu'un courant d'air froid, et des restes de magie qui flottent aléatoirement dans l'air, comme pour me narguer. Et cette adrénaline qui pulse à mes temps et manque de me faire devenir complètement barge.

-O.K, maintenant calmes toi, me dit Zakary, mains levées comme en signe de reddition.

Ma poitrine gonfle, mes os craquèlent, je manque de me fendre en deux sous la pression que j'exerce sans le vouloir. Il faut que je me calme mais rien ne me raisonne. Depuis la réapparition de cet marque monstrueuse, j'ai l'impression de me laisser sombrer petit à petit. Moi qui avait pourtant toujours réussi à garder mon calme, tout dégringole à vitesse grand V.

-Il a raison, Arkin, me dit Linda qui s'approche doucement.

Elle me rappelle Isil dans chaque moment où elle paraît si loin de moi, et j'ai plus l'impression que ça m'est douloureux, plutôt que cela ne m'aide réellement. Je vois peut-être les choses de la façon dont il ne faudrait pas.

-Retrouvez-les, je tempête en fermant les yeux.

Je n'ai même pas idée de ce à quoi je ressemble, une masse informe, une bouillie noire de colère et de terreur. Je ne veux pas redevenir ça. J'avais si longuement travaillé dessus, que je ne souhaite pas que tout change.

-Oui, mais d'abord, il faut que tu fasses redescendre ta colère, me dit Yémi en me tirant hors de la chambre.

J'essaye de rassembler doucement quelques souvenirs qui pourrait calmer mon esprit torturé. Peut-être que je m'y prend de la mauvaise façon avec elle ? Que peuvent-elle bien être en train de faire ? Pourquoi a-t-il fallu qu'elles disparaissent pour cela...

C'est ça.

La masse reprend peu à peu forme, je tâte longuement mes bras pour être sûr de ressembler, maintenant, bel et bien à un être humain, puis je calme la tempête qui mugit dans mon for intérieur. Une constante dans le corps d'Isil : ce stress permanent qu'elle semble se coltiner à longueur de journée.

Je pourrais presque la sentir, ou la voir.

Je m'élance à toute vitesse. Elles sont loins, mais je dois les rattraper avant qu'elles ne défassent le lien, ou bien qu'Aedel termine le sort, quelqu'il soit.

Mes pas frappent le sol avant même que je ne sente réellement la texture sous mes pieds, ou le vent sur ma face. Comme si je pourfendais le temps, tout simplement. Linda m'emboîtant déjà le pas, je continue à sillonner les bois alentours, sentant peu à peu qu'elle se rapproche. Quelque chose étouffe notre lien, je le sais, et si c'est Aedel, je me fais une promesse de lui couper la tête sans ménagement. Je ne pensais pas qu'elle trouverait quelque chose aussi tôt. Où a-t-elle bien pu trouver un quelconque sort capable de l'aider ? Et si elle lui avait menti ? Si elle souhaitait juste se venger de ce que je lui ai fait ? 

-Attends, j'entends du bruit.

On s'arrête. Le soleil se couche. Le dernier rayon, traître, se moque de moi. Je le touche, me concentre sur cette sensation chaste au bout de mon doigt... tremblant. Encore.

-Tu entends ? Me demande soudain Linda, les yeux grands ouverts.

Zakary et Yémi finissent par nous retrouver, ainsi que Grégor, dans sa forme d'immense loup gris au regard acerbe et noir.

Il secoue la gueule, un filet de bave s'échouant au sol, puis renifle l'air avant de pointer son museau quelque part. Je m'y lance sans réfléchir, avant de réaliser qu'on s'approche d'un grand bâtiment que j'avais déjà repéré en nous approchant d'ici: un mausolée près d'un ravin,  haut au-dessus des arbres, à l'allure macabre et misérable, des morceaux de béton jonchant un sol stérile, et le soleil n'atteignant pas cette partie de par la densité des arbres près de ce dernier. Difficilement visible, j'avais fini par me rendre compte de son existence en l'apercevant pointer fièrement le bout de son nez au-dessus des sapins.

-Elles ne peuvent pas être là-bas, dit soudain Grégor, réapparaissant nu, derrière un arbre. Assis au sol, une jambe replié il secoue lentement la tête.

-Pourquoi cela ? Demande Yémi en s'approchant pour pouvoir mieux apercevoir le mausolée.

-Parce que c'est là que les Alphas sont enterrés.

Je m'approche, serrant le tronc dans ma main. L'écorce craque, se fissure, s'échoue au sol alors que je mets tous mes sens à disposition pour m'aider dans ma recherche. Je mets tout mon corps, mon esprit, mon habileté dans cet exercice.

-Et ?

La voix de Zakary est teinté de sarcasme indiscernable. Lui et moi savons de quoi est capable Aedel.

-Ce sanctuaire est bloqué par un sort de sorcière. Quatre sorcières, pour être exact. C'est un endroit protégé, aucun autre qu'un lycan Alpha ne peut le pénétrer.

Zakary, maintenant adossé au mur, tourne lentement sa face vers Grégor qui se retransforme, sans bruit, en une bête poilue immense.

-Vous ne connaissez pas Aedel.

Et Grégor se propulse en avant, alors que nous restons bloqués là...
Impuissants à nouveau.

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Chapitre que j'ai oublié de poster..