Chapitre 18.

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[Musique en média]

Et la chute s'éternise alors qu'intérieurement tout s'effondre. Isil semble être la proie d'un être supérieur à celle que l'on pensait, et dorénavant, tout prend une dimension horrible. Si réellement il s'agit d'une sorcière, alors je n'ose imaginer la torture dont son âme est la proie. Je me retrouve confronté à cette foutue impuissance qui me ressasse combien j'ai failli à mon devoir, combien j'aurais dû mieux réfléchir.

Et soudain, un sol rugueux nous accueille, des craquements résonnent, et en un clignement d'oeil, la lumière reparaît. Mes tympans sont pris d'une sourdine élancée, qui me saisit tout l'avant du crâne. Je fronce les sourcils, une main sur le front, l'autre crispée sur mon oreille.

-Qu'est-ce que...

Ma mâchoire se contracte, et comme si un éclair jaillissait et s'abattait directement sur mon crâne, mon corps entier se bande, tous mes muscles se raidissent, la douleur fuse à ma bouche en même temps que je jure, les yeux clos. Mon corps se déchire littéralement et se crispe sous un afflux électrique soudain. Le choc me tord de douleur. Autour de moi tout disparaît, les paupières closes, mes dents risquent d'éclater tant je serre la mâchoire. J'entends des hurlements indistincts et soudain... tout prend fin.

La douleur s'arrête enfin alors que je me sentais prêt à basculer dans l'inertie la plus totale.

-Continue et tu auras affaire à moi.

Je tente tant bien que mal de me redresser ou bien d'ouvrir un œil, mais rien n'y fait, mes membres restent crispés, fumants.

-Putain mais qu'est-ce que t'as foutu !?

Le son est entrecoupé de dissonance. Je tâte le sol incertain, mon corps ne ressent plus aucune sensation que ce soit. Cette carapace de cuir me coupe totalement du monde.

-Laisse...

Plus rien. Mon mal de crâne tend à se reculer, et bientôt à disparaître totalement.

-Ça va ?

Yémi me tend la main, et je la saisis sans entrain en me remettant sur pied. Aedel et Miranda se font face. Miranda...

-Qui es-tu ? Je demande calmement.

La jeune femme regarde, visiblement ébahie, ses membres, ses mains, ses doigts, les miens.

-Qui es-tu ? Je réitère plus durement, me maudissant de ne pas avoir été sur mes gardes.

Elle se tourne vers moi, ouvre grand les yeux, puis porte ses mains à son visage.

-Fantastique ! Elle s'écrie soudain, un large sourire sur la face.

Les yeux à Isil sont maintenant deux opales complètement jaunes. Je perds complètement la tête, je ne comprends plus rien à ce qu'il se passe.

Au sol s'élance des lianes noirs qui tentent de me saisir la jambe. Je les écrase, et le visage de la jeune femme se ternit, ses yeux deviennent complètement noirs, et je sens le poids de son envie de me tuer rien qu'à sentir ses opales darder sur moi.

-Qui es-tu ?

Je hache chaque mot pour ne pas me laisser démonter, en prenant soin de celer mes pensées.

-Oh ! Tu as clos mon entrée ! Je ne suis pas si mauvaise tu sais...

Puis elle sourit, et rit en même temps en hochant la tête.

-C'est moi.

Elle dit cela si calmement que je peine à comprendre où elle veut en venir.

You are mine, Human - Welcome to Hell (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant