Chapitre 15.

919 95 21
                                    


-Enfin, il jubile face à moi.

À nouveau enfermé dans ce miroir grotesque au monde surréaliste, Grégor, ayant retrouvé son apparence humaine saute sur ses jambes, les poings repliés contre lui, s'approchant de moi.

-Bois le calice de ton pouvoir jusqu'à la lie, montre le moi, le monstre.

Doucement, mes pupilles descendent jusqu'à mon torse découvert, entièrement noir. Dans ma descente aux enfer, il me semble même que mon apparence me suive. Sans m'en rendre compte, mes forces m'ont dépassés. Mon marquage est maintenant surabondant en moi, sur moi. Je gronde, un brasier virulent au fond de la gorge.

-Je sais que tu peux m'en montrer plus, ALLEZ ! Il rugit.

Il me tourne autour, triomphant et surexcitée à l'idée de se battre avec l'originel marquée.

Le seul, par ailleurs. Lorsque mon oncle est mort, les dégâts n'ont pas résulté d'une simple peur envers le soleil, ma peau s'est aussi tanné d'une couche de cuir noir comme l'ébène qui m'a rendu insensible à quoique ce soit, annihilant ma sensation du toucher. Un sort qui m'a été lancé et qui s'est activé à mon premier contact avec le soleil. C'est probablement le premier élément qui m'a mené à ma perte, je me suis détesté sous cette aspect, pendant si longtemps que j'ai bien essayé de me l'arracher à la main jusqu'à ce que Aedel n'intervienne. Loin d'être un sort pour me protéger, ce sort a été une véritable malédiction, bien qu'il me rende terriblement puissant.

-Laisse-le parcourir tes veines, atteindre son paroxysme...

Je vocifère une insulte en me lançant sur lui, avant qu'il ne me repousse d'un coup de griffe, étant redevenu loup dans l'instant. Il me jauge, la gueule menaçante, et pour la deuxième fois, nous jetons avidement l'un sur l'autre, dans un tornade de coup et de sang. Fou de rage, je me saisis de sa gueule, entrouvre sa mâchoire, prêt à la lui briser dans un craquement brutal...

Puis le monde vacille, nous roulons sur le côté. Un nouveau miroir apparaît, et je tombe avec fracas de l'autre côté, essoufflé, assis dans le jardin sombre.

Face à moi, la lune, haute dans le ciel semble me narguer. Ancien voyageur de la nuit, j'ai perdu le seul rayon de soleil qui me restait. Je n'ai plus la force de quoique ce soit. Une jambe replié, et l'autre tendue, je pose mes mains entre les deux, plié en avant, abattu.

-Et bien ?

Grégor reparaît à nouveau.

-C'est tout ce que vous avez à m'offrir ?

Je relève le visage, fendu de tristesse, essayant vainement de ne rien laisser transparaître.

-C'est la jeune fille enfermée qui vous affaiblit ?

Je fronce les sourcils avant de sentir la main de Zakary se poser sur mon épaule, tracassé. Son regard est plus sévère, et se pose près d'un arbre. J'aiguille mes sens, et doucement, un bruissement de feuillage distinct, outre le vent qui mugit dans les arbres, me fait cerner la zone où semble se trouver quelqu'un de trapu. Un nain... ? Un enfant.

Je me redresse, sourit à l'Alpha avant de sentir Zakary disparaître d'un coup de vent. Grégor, à son tour, rembrunit sa face avant de lever les mains lorsque Zakary réapparaît à mes côtés, un jeune garçon dans les mains, aux cheveux de blés et aux yeux sombres comme la nuit. Sombres comme les miens.

-On nous cache ses atouts ? Je demande lentement à Grégor en me saisissant du garçon.

Ce dernier gémit, en tentant de ses soustraire à ma poigne. Je fléchis mes genoux de façon à me trouver à sa hauteur alors qu'enfin, le visage de Grégor s'affaisse. Ses traits faiblissent, révélant son incapacité à reprendre le dessus sur la situation.

You are mine, Human - Welcome to Hell (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant