Chapitre 33.

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-Les enfants sont plus robustes que je ne le pensais, je dis en passant ma main dans mes cheveux.

-C'est clair, dit Zakary en fronçant les sourcils, même plus que Linda et Yémi alors que j'ai assuré leur apprentissage.

Ces derniers s'emportent tout à coup, défendant leur cause, avant que le silence ne retombe. Léon a décidé de faire manger les enfants dehors, ce soir. L'air est un peu frais, mais ça nous fait du bien à tous. J'ai l'impression que le coeur d'Isil bat dans ma cage thoracique. Ça me calme, ça m'émeut presque. Je ferme les yeux un instant pour le savourer. Je sens tout son corps, son état légèrement stressé... Je pense qu'il en résulte de la situation. J'espère que ça va bientôt se calmer. Je m'allonge au sol, attendant sagement qu'elle revienne. Je sais qu'Isil n'aime pas qu'on la force, alors je reste, tel un enfant prudent, calmement assis, à attendre.

-Tu as réfléchi à ton aberrante idiotie ? Me balance Zakary, la voix teintée d'amertume.

-Ferme-là, je réplique. J'ai jamais été aussi serein.

Je pourrais presque entendre sa respiration, la sentir contre moi. Ce genre d'ineptie ne m'avait, avant, jamais effleuré. Aujourd'hui, je ne pourrais vivre sans. Sans elle.

-Pourquoi t'as fait ça, dit Yémi, l'air plus curieux qu'exaspéré, contrairement à Zakary.

Je lève un regard vers Linda qui, interloquée, semble tendre l'oreille, à l'instar de Zakary.

-J'en ai besoin.

-Foutaises, grogne Zakary dans sa barbe.

Je grince des dents en le regardant de travers.

-Qu'est-ce que tu y comprendrais toi ? Tu n'as même pas daigné m'avertir de ce qui arriverait si je tombais amoureux d'elle, je lui balance.

-Je ne pensais pas que tu tomberais amoureux, je ne pensais bien que tu serais même le dernier d'entre nous à tomber amoureux. Le soir où tu l'as rencontré, tout le monde savait ce qu'il s'était passé...

-Comment ça ? Demande Linda.

Je lui jette un regard noir, mais cela ne suffit pas à lui faire fermer son clapet. Il me regarde de haut, tout en reprenant, ne me lâchant pas des yeux.

-Son père avait retrouvé leur trace. Il a compris que frère et soeur entretenaient une liaison... Alors il a tué Evelyne face à lui, d'un seul coup, le laissant cloué au sol, impuissant, obligé de regarder la scène.

-C'est bon..., je grogne.

-Alors je me suis dis que son désir pour Isil s'estomperait bientôt. Elle était victime de ce gars, je pensais que ça ne serait qu'un complexe du sauveur. On a beau se retirer de l'amas de vampires qui rôdent, on finit toujours par savoir ce qu'il se passe à l'autre bout du monde... Par contre qu'il l'amène ici, ça, je ne m'y attendais pas.

Puis, à mon attention, il se penche tout en murmurant tout bas :

-Tu n'as pas idée du nombre de personne qui sont au courant... Y compris ton père.

Cette fois, c'est plus fort que moi. Ma main enserre son col à une vitesse qui l'étonne. À quelque centimètre de mon visage, je jouis d'apercevoir la surprise et un soupçon de peur s'incruster dans ses pupilles habituellement ternes.

-Tu crois que j'ai peur de lui ? Je gronde. J'attends de lui faire face.

Aussi vite que je l'ai attrapé, je le pousse loin de moi d'un coup de bras. Il tire sur sa veste puis se rassoit convenablement alors que Linda et Yémi reste légèrement à l'écart, ne préférant pas s'en mêler.

You are mine, Human - Welcome to Hell (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant