You are mine, Human - Welcome to Hell (T2)

Chapitre 7.

                    

Nous venons d'entrer dans la ville, et jusque là, aucune odeur ne me témoigne la présence d'Isil.

-Ils ne sont pas là, fis-je, nerveux.

-Calmes toi, ils ne peuvent pas être loin. Il ne doit rester que quelques loups aux alentours, et Isil... Peu importe, elle est forte au combat, et puis il y a Logan. Tu peux lui faire confiance. 

Je triture mes doigts en reniflant l'air.

-Et arrête ça, on dirait un loup. 

Je grogne en le toisant, puis observe Aerin, dissimulée sous son châle, jeter quelques coups d'oeil aux alentours en ralentissant.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demandais-je, Sabrina l'apprentie sorcière fuit devant quelques humains ?

Je dois être sarcastique pour dissimuler mon embarras et ma nervosité, c'est minable.

-Ferme-là.

Je ne fais pas attention à sa remarque. Le village est minuscule, les maisons se ressemblent toutes, et on aperçoit une sorte de motel délabré dans un coin, avec Yémi en train de fumer sur le rebord d'une barricade. Mon cœur se serait remis à battre s'il avait pu. 

-Elle est là ? 

Yémi me remarque à peine, puis sursaute quand il nous aperçoit.

-Putain vous êtes là les gars ! Enfin, Linda arrête pas de hurler comme une tarée pour retrouver sa sœur, Daniel il en peut plus et puis alors franchement j'en pouvais plus, j'me suis tiré dès que j'ai pu..., il s'arrête, nous toise, puis secoue la tête en claquant sa langue. Elle va nous tuer. 

Linda sort en furie en m'injuriant de tous les noms, et avant même que Zakary ne l'en empêche, elle m'envoie son poing dans la face, d'une tel force que je vacille sur mes jambes.

-Espèce d'enfoiré, elle assène en continuant à hurler, attirant l'attention sur nous, je veux savoir où est ton putain de frère ! 

Zakary passe son bras sous sa poitrine pour la maintenir contre lui, et Daniel sort à son tour en s'excusant :

-Elle a pété un câble quand elle t'a vu j'ai pas eu le temps de la retenir. 

-Hors-de-question que je perde à nouveau ma sœur à cause de tes conneries Arkin retrouve là moi ! Elle continue, sans prendre le temps de souffler, tu penses pas qu'elle a assez souffert ? Tu penses pas qu'elle a déjà pensé à la mort ? Tu penses pas qu'elle voudrait en finir avec toutes les conneries qui lui arrivent !

Mes mains se mettent à trembler, alors que je l'observe se débattre, désemparé. Peu à peu, j'observe son visage changer d'expression. Je l'observe passer d'une rage incontrôlable à un chagrin persistant depuis la ''demi disparition'' de sa sœur. J'aperçois ses forces l'abandonner, l'abattement la gagner, et enfin elle tombe au sol, face à moi, des larmes pleins les yeux. Ses yeux ressemblent tant à ceux d'Isil qu'ils m'hypnotisent.

-Tu n'avais pas le droit de faire ça, pas à ma sœur, ma petite sœur, mon bébé...

Elle s'effondre littéralement. Nous restons là, en silence, sans la déranger, alors que le soleil fait apparaître son premier rayon droit dans ma face. Ce putain d'astre me rappelle tant de choses. Je secoue la tête, et nous décidons d'entrer en attendant le retour de Logan et Miranda. Retour peu attendu de ma part. Les chambres sont redistribuées. J'ai choisi de mettre Miranda et Aerin avec Linda, même si celle-ci a ronchonné, elle s'y est vite soumise. Ce n'est de toute façon pas le moment de me faire chier. Plus rien n'a d'importance que la disparition de la prunelle de mes yeux, Yémi, Daniel et Logan dans l'une d'entre elle, et la dernière sera la mienne, avec Zakary, qui a insisté pour que deux originels ne soient pas dans la même pièce. 

-On s'en fout, je te dis, tu rechignes pour rien. 

Il fronce les sourcils, se retenant de m'en flanquer, puis prend ses affaires et décide de dormir avec les filles. 

-Une mortelle masquera probablement mon odeur, il se justifie.

Je hausse les épaules. À quoi bon le forcer à faire ce dont j'ai envie, il ne m'écoutera pas. Et puis, je préfère dormir seul. J'ai toujours préféré dormir seul. Les rares fois où j'ai dormi. Vais-je réussir à fermer l'œil ?

Tous le monde se rend à sa chambre.

Je reste assis sur le lit, à fixer une fourmis transporter une miette au sol, entre les lattes du parquet. À ma gauche, un oiseau prend son envol. Ses ailes sont légèrement recouvertes de gouttes d'eau qui luisent au soleil comme des cristaux sous le soleil. Dans l'angle du mur, j'observe avec attention maintenant une araignée tisser avec minutie un nouveau fil fin de l'angle d'un tableau jusqu'au plafond. Il y a maintenant le rideau cyan qui se met à  osciller dans l'air, sous l'influence de la fenêtre entrouverte. À présent un léger air de guitare pas très loin, puis une odeur de souffre, presque imperceptible, qui, au départ, ne me fait pas réagir. 

Puis l'odeur se fait plus présente, plus forte. C'est là que je me redresse, alors qu'en plus, je sens l'odeur de loup de Logan se manifester à son tour. Je me dirige vers le couloir lentement, mais ils ne sont pas là. Je erre dans le long couloir. Le tapis au sol est vieux et débraillé, dépourvu de ses longs poils d'autre fois. Le centre est un rouge tirant aux violine vers les extrémités, puis deux bande de chaque côtés se prolonge, dans un entrelacs de roses bleues. Des roses bleues, c'est si irréaliste. 

Lorsque je relève le regard, Logan est face à moi. Dans la fraction de seconde suivante, c'est un loup, et il se jette avidement sur moi, avant que je tombe en arrière, sa gueule grande ouverte entre les mains, face à mon visage. Il ne pourrait faire qu'une bouchée de moi, mais je reste calme.

Au fond de sa gorge, j'aperçois Isil me hurler de la sortir de là.