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>> Somewhere Only We Know, Keane. 

Je me sens démuni face à ces larmes qui dégringolent comme une pluie ruisselante sur ses joues

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Je me sens démuni face à ces larmes qui dégringolent comme une pluie ruisselante sur ses joues. Je tiens toujours ses mains dans les miennes, en ne sachant que faire et que dire. L'eau glisse sur sa peau et brille à la lumière des flammes. Elle continue de fixer nos doigts, alors entremêlés, j'essaie tant bien que mal de lui transmettre les émotions qui me traversent alors que la tristesse que je lis dans ses yeux me transperce le cœur. Elle paraît si fragile, les cheveux coincés dans ses cils. A la façon dont elle me regarde, perdue, à la recherche d'un foyer, mes pensées changent de direction et je réalise que ce n'est pas qu'une simple apparence. Elle est fragile. Comme sur le point de se briser. Je lâche doucement une de ses mains pour dégager les mèches brunes qui lui tombent sur le nez. Elle suit du regard chacun de mes gestes.

- Chut ... Je murmure. Calme toi Chris ...

Au son de ma voix elle dirige le bleu incroyable de ses yeux dans la noirceur profonde des miens. Elle déglutit et je vois des larmes refaire surface. De mon pouce je les essuie doucement.

- Ne pleure pas, tout va bien. Tu es en sécurité ici. Tu peux rester autant de temps que tu le souhaites.

Un léger sourire se niche au coin de ses lèvres et je me demande comment elle fait pour réussir à sourire avec toute la tristesse qui l' habite. Et c'est là que je vois sa force. Elle est forte à l'intérieur. J'aimerais qu'elle m'offre un peu de cette force pour pouvoir me lever tous les matins avec la même détermination qui émane d'elle. Elle secoue légèrement la tête, tout en gardant les pupilles rivées sur mon visage. Je perçois les sentiments qui déferlent sur ses traits. Et je vois la reconnaissance.

- Merci ... Chuchote-t-elle d'une voix cassée. Merci, merci, merci...

Et sans trop savoir comment, je me retrouve la tête au creux de son cou alors qu'elle me sert avec force dans ses bras.

Merci ...

Je lui frotte gentiment le dos, bercé par ses sanglots. Pendant une dizaine de minutes, elle pleure silencieusement, s'accrochant à moi comme à une bouée de sauvetage. Et je la laisse faire, car au fond de moi, je sais que je l'aime bien. Cela ne fait sûrement qu'une heure, une toute petite heure que j'ai croisé son regard, mais je sais d'avance au plus profond de mon être que sa simple présence va me marquer à vie. Le souvenir de ses bras restera à jamais gravé en moi, comme un tatouage, ses bras laisseront une marque sur ma peau. Je la serre plus fort alors quand je sens qu'elle craque. Je lui murmure inlassablement que tout va bien, que tout ira bien parce qu'elle est avec moi, alors qu'elle ne me connaît même pas. Je lui chuchote qu'elle peut me faire confiance, car j'ai compris, j'ai tout compris. Sa tristesse, sa détresse, sa peine, sa douleur. Des mots qui ont le même sens sans avoir le même pour autant. Je ris doucement car ouais, ça n'a pas de sens ce que je pense, pourtant ça en a tellement... Tant de mots dans un dictionnaire, tant de définitions, tant de verbes, de noms, tant de lettres qui s'entremêlent pour ne former qu'un sens quand on ouvre la bouche. Mais moi le sens, je le perçois que dans le regard. Et dans le sien, il y en a tellement, alors je la serre un peu plus fort jusqu'à ce que ses pleurs cessent. Et ils finissent par s'éteindre.

Quand ses joues finissent par sécher, et que sa peau rosie par le froid sortent de leur cachette, je me redresse pour lui faire face. Je lui souris, et elle me rend ce sourire. Elle se lève, et je n'ose bouger, de peur qu'elle s'en aille. Elle se dirige vers le buffet à côté de la cheminée, caresse du bout des doigts les cd que je collectionne.Elle s'arrête devant mon vieux poste. D'où je suis, je peux la voir se mordre la lèvre inférieure. Elle appuie sur le bouton « on » tellement usé qu'on ne voit plus sa couleur d'origine, et une douce musique que je connais trop bien envahit mon salon. Elle se retourne vers moi, et avec un léger sourire me lance :

- Tu aimes cette chanson ? 

Je hoche lentement la tête, un léger rouge aux joues.

Elle hausse une épaule.

- Moi aussi, me confie-t-elle.

Elle s'approche vers moi, et je suis surpris quand elle me prend les mains et me lève. Je fronce légèrement les sourcils. Elle est nettement plus petite que moi, et notre différence de taille m'offre un autre point de vue sur son beau visage et ... Son sourire. Elle rayonne, je n'aurais jamais imaginé qu'une chanson pouvait autant libérer la joie d'une personne. Mais c'est le cas. Et bon dieu que ça fait du bien.

- Monsieur Scott, m'accorderait vous cette danse ?

J'explose de rire.

- Monsieur Scott ? Je répète.

Elle fait la moue.

- On ne se connaît pas assez....

- Avec plaisir, je dis en riant. 

Et c'est ainsi que pendant un temps indéterminé, j'ai fait danser cette triste inconnue sur une de mes chansons préférées, la faisant tournoyer avec son rire et son bonheur libéré par la musique au premier plan.

<3

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