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>> Big Bad World, Kodaline.

Assise sur le rebord de ma fenêtre, j'observe la pluie tomber gracieusement sur le bitume

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Assise sur le rebord de ma fenêtre, j'observe la pluie tomber gracieusement sur le bitume. Le trou béant que je ressens dans ma poitrine s'est élargi un peu plus depuis que j'ai rencontré Scott, ou plutôt...Depuis que je suis partie de chez lui. C'est tellement étrange la vie... Une simple rencontre et le monde dans lequel on vit en est bouleversé.

Ce jour là, j'ai marché dans la neige pendant longtemps, jusqu'à ce que le soleil se couche, je ne voulais pas rentrer dans cet endroit que je ne peux appeler « chez moi ». Je ne voulais ça pour rien au monde. Alors j'ai marché. J'ai regardé jouer les enfants dans la neige, je me suis fait bousculer par un homme qui voulait poster sa lettre avant que la poste ne ferme, et je l'ai suivi du regard jusqu'à voir le soulagement envahir ses traits quand il est entré dans le lieu. C'est tellement simple la vie à étudier quand on fonctionne au ralenti.

Le monde continuait de tourner alors que je pensais au mien, à ma vie, et à tous les faits qui font que je ne supporte plus d'évoluer ainsi. Comme une étrangère à mon propre environnement. Quand je pense de façon rationnelle, je me dis que si je ressens cela, c'est parce que j'ai été trimbalée d'un endroit à un autre durant toute ma vie. Et quand j'explose, je me dis que c'était parce que je suis maudite. Et parfois, je me dis que les deux sont inévitablement liés. Et j'ai sûrement raison. Même si on dira que j'ai tort.

Je cale ma joue contre mes genoux, et observe le monde sous un autre angle. Je souris presque tristement en assistant à la chorégraphie qu'exécute le vent et la pluie.

La pluie me fait penser à mes larmes. A celles que j'ai déversé jusqu'à la sécheresse chez cet inconnu. Ses mots, sa patience, son accueil avaient touché un point sensible chez moi. Et sans contrôle, sans raison existante, j'ai craqué. Quand j'entendais des gens dire que ça faisait du bien de pleurer, je ne comprenais pas pourquoi. Cette douleur que je ressentais sous la forme d'une boule de feu dans ma gorge et dans mon ventre, me faisait plus de mal que de bien. Mais là-bas, j'ai ressenti un bien-être. Quand il m'a serrée dans ses bras et chuchotée à l'oreille, je me suis sentie bien, comme si j'avais le droit de pleurer.

Je ferme les yeux un instant, j'en ai marre que mon esprit me ramène toujours à cette nuit là. Une semaine que mon cerveau me repasse en boucle des images de Scott. J'aimerais que ça cesse, pour revenir à ma réalité. Et j'aimerais que ça continue pour que mon esprit me ramène toujours là bas.



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