Je voulais juste m'échapper une seconde, une minute. Et je suis tombée. Radicalement tombée sur le sol givré de cette nuit d'hiver. Il m'a regardée. Une seconde. Une minute. Et plus tard, je suis tombée à nouveau...
Christobel et Scott, deux êtres...
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Quand j'avais huit ans, j'aimais les oiseaux. Ils me fascinaient. Je pouvais rester derrière ma fenêtre à les observer pendant des heures. Je rêvais de m'envoler avec eux. Je me disais que, peut être, vu d'en haut, le monde devait être plus beau. Calme, et surtout, silencieux. Loin des cris, des pleures, des assiettes qui se brisent sur le sol, de tout ce qui faisait le monde vu d'en bas.
Oui, observer les oiseaux derrière ma fenêtre était comme un échappatoire. Il m'est arrivé plus d'une fois de me mettre debout sur le rebord, dominer le monde et imaginer ce que ça faisait. Ce qu'on devait ressentir en voyant la taille ridicule et à la fois à couper le souffle de la vie humaine. Je m'imaginer comme un super héros, dévalant des montagnes à la recherche d'une paix intérieure. Et je le faisais les bras toujours ouverts, accueillant l'univers. Même si un mètre plus bas, la pelouse me souriait, je me sentais fort et invincible.
Je guettais toujours la porte de ma chambre, qu'elle soit fermée était important, elle devait le demeurer. Ainsi, j'étais vraiment seul. Je pouvais alors m'envoler avec l'esprit dirigé vers le ciel. Et quand la porte s'ouvrait en un fracas, faisant ainsi tordre mon estomac et accélérer mon rythme cardiaque, je savais que je n'étais qu'un humain. Rien d'autre. Et que le monde était laid vu du sol.
