Prologue

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>> Where's my love, SYML.

              Un

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Un. Deux. Trois. Quatre.

Petits, on nous apprend à compter. Avec des billes dessinées sur du papier. Sur une ardoise, on peint cet infini de nombres. C'est un jeu. Puis, plus grands, on se demande à quoi cela peut bien nous servir de compter.

Cinq. Six. Sept. Huit. Neuf. Dix.

Je sais pourquoi. Je viens de le comprendre alors que mes pas s'enfoncent dans la neige et que le froid saisit tous mes muscles. Si on apprend à compter, c'est pour nous rassurer. Si on peut compter, cela veut dire, qu'on peut se concentrer sur les battements de notre coeur quand tout disparaît autour de nous.

Je respire difficilement et ma démarche se fait de plus en plus maladroite à mesure que mes genoux claquent. A la lumière du lampadaire je peux voir s'évaporer dans la nuit, mon souffle. Cette fine vapeur transportant mon ADN. J'ai froid, tellement. J'ai beau me raccrocher à la chaleur que me procure mon épais manteau, ça n'est toujours pas suffisant. Mes pieds ne sont plus que du coton, se déchirant à mesure que l'humidité de la neige traverse les semelles de mes chaussures. Je ne sens plus mon nez, mes oreilles. Mes yeux pleurent, attaqués par le vent. Les cristaux de mes cheveux mouillés fondent sur mon front. Je marche depuis des heures. Je ne sais même pas où aller. Mais je suis en vie, c'est le principal. Je suppose.

Un oiseau sort d'un arbre en quelques battements d'ailes, le bruit des feuilles mortes me fait sursauter. Je l'observe, derrière le brouillard. J'aimerais être un oiseau parfois. Voler, être libre, ne plus penser, oublier cette sensation de gravité qui maintient fermement mes pieds au sol.

Un. Deux. Trois. Je me concentre sur les battements de mon coeur, qui ralenti au fil des minutes, bercé par le froid. Et s'il s'endort, je ne serai plus là pour dire zéro.

Juste pour l'envie et le besoin d'écrire : une nouvelle œuvre, une nouvelle histoire. Et je te la dédie petit ange.








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