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>> Crash, You Me At Six.

Scott, quatre ans plus tôt

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Scott, quatre ans plus tôt...

Je suis en train de suivre quelques pas derrière elle, la vieille dame. Les mains dans les poches de mon sweat, je tente tant bien que mal de me protéger du froid. Je l'observe. D'un pas lent mais dynamique, elle fait attention où elle pose les pieds en m'entraînant dans des petites rues. Elle s'abrite de la pluie grâce à un parapluie transparent, au manche blanc à pois rouges. J'ignore son nom, sa vie, pourquoi elle fait ça pour moi. Je ne me fais pas d'illusions, je reste incertain quant à mon avenir, mais si cette femme peut m'offrir un toit pour une heure ou deux, j'en remercie le ciel.

Elle finit par s'arrêter devant une porte en bois, encrée dans un mur en briques couleur crème. Elle sort une clé de son sac en cuire rouge, et la tourne dans la serrure. Quand la porte s'ouvre, elle se tourne vers moi. Puis, elle me lance un regard, et d'un mouvement de tête, elle m'invite à rentrer.

Je ne suis pas très à l'aise et je me sens maladroit. Comme pour me faire plus mince, plus insignifiant, je me recroqueville sur moi-même, les bras serrés le long de mon corps.

- Retire ta capuche mon grand, il pleut pas à l'intérieur, tu vas nous porter malheur !

Je souris presque, et tire en arrière ma capuche. Je passe une main dans mes cheveux courts, tout en regardant autour de moi. C'est un modeste appartement, mais qui dégage tant de chaleur. Les murs sont recouverts de briques rouges, il y a une grande table en bois massif au centre de la pièce, ainsi qu'un canapé marron recouvert de coussins rouges également, et... il y a une cheminée. Je suis éblouie par cet endroit, et l'odeur de lavande qui s'en dégage me fait chaud au cœur. Je ne sais pourquoi, mais je me sens bien ici. J'entends un petit rire, et je reporte immédiatement mon regard sur la vielle dame.

- Ferme la bouche, je vois tes amygdales.

- Oh euh... Je bafouille, gêné.

- Ce n'est pas grand chose, mais c'est mon chez moi. Entre, n'aie pas peur voyons.

- Oui,Madame. 

Je m'apprête à retirer mes chaussures mais elle m'arrête.

- Pas la peine, viens t'asseoir.

Un peu gauche, je me dirige vers la table, où elle vient de me tirer une chaise pour que je m'y assois. Je suis complètement déboussolé, je ne sais où donner de la tête. Je m'installe et la remercie.

- Une tasse de thé, peut-être ?

- Oh je ne voudrais pas abuser...

- Je te fais ça tout de suite. 

Elle part vers une pièce au fond d'un couloir, et je la regarde s'éloigner. Je ne comprends pas. Mais pourquoi je suis là ? Pourquoi est-elle si gentille ? Qui est-t-elle ? Je suis perdu, complètement paumé oui. Je tourne la tête vers chaque recoin de l'appartement, si différent de la maison où je vivais. Mes yeux sont attirés par des photos qui trônent sur un buffet ancien. Je plisse les yeux pour discerner les visages en noir et blanc. Une jeune femme, blonde je suppose, tient par le bras un homme. Ils regardent tous les deux l'objectif, un sourire aux lèvres. L'Océan s'étend derrière eux.

- C'était lors de notre voyage de noces.

Je sursaute. La femme âgée est devant la table, un plateau dans les mains. Elle le dépose sur la table, la contourne pour me rejoindre, et par dessus mon épaule, attrape le portrait. Elle passe une main affectueuse sur la photo, en regardant par dessus ses lunettes. Je déglutis, gêné de sentir sa présence aussi prés de moi.

 - Nous avions dix-neuf ans sur cette photo. Il était beau mon John, tu ne trouves pas ?

Elle me jette un œil.

- Je plaisantais.

Je ris légèrement, encore mal à l'aise.

- Il est mort il y a une dizaine d'années.

Elle pousse un soupire avant de reposer la photo sur le meuble.

- Ila été enterré dans un endroit charmant, qui donne sur la plage, il a toujours aimé l'océan et n'a jamais voulu reposer à Manchester... J'étais partie lui rendre visite hier. C'est là que je t'ai vu, mon grand.

- Oh...Vous...

- Oui, j'ai vu ton petit marathon nocturne. 

Elle retourne de l'autre côté de la table, s'assoit à son tour sur une chaise, et sort les tasses en porcelaine, décorées de roses, du plateau.

- Un peu de lait dans ton thé ?

- Non, merci. 

Elle verse un peu du liquide chaud dans ma tasse, et me la tend. Je la récupère de mes deux mains. Et souris en la tenant entre mes paumes. Cela fait des années que je n'ai pas partagé une tasse de thé, je suis plus habitué aux bouteilles de bière qu'on me balance à la figure quand elles sont vides.

La femme âgée m'offre également une assiette de scones, et j'ouvre des yeux grands comme des soucoupes.

- Cela te fait plaisir, j'ai l'impression, dit-elle avec un grand sourire.

- Oh, je ne sais pas comment vous remercier Madame...

- Tu peux commencer par m'appeler Agatha.

- Je....

- Ttttt,fait-elle en ouvrant les scones en deux pour les couvrir de crème et de confiture. Tu es chez toi ici.

- Je ne comprends pas..., je dis en secouant la tête, face à toute sa gentillesse. 

Agatha pose ses coudes sur le bois, et m'étudie derrière ses lunettes.

- Comment t'appelles-tu ?

- Scott, je réponds dans l'immédiat.

- Eh bien Scott, par le passé, j'ai connu un jeune homme comme toi. Il avait le même regard fuyant, le corps frêle et aux aguets, mais aussi la même rage de vivre que toi. Tu me fais beaucoup penser à lui.

- Qui était-ce ? Je tente.

- Mon mari.

J'ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais elle m'interrompt.

 - Je sais à quel point la vie peut être une vraie garce, Scott. Et à quel point les gens peuvent faire des atrocités. Tiens, regarde les guerres, plus jamais Seigneur ! Articule-t-elle en faisant une prière. Tu es en sécurité ici, Scott...

- Andrews, je complète.

- Scott Andrews, si tu le souhaites, je t'ouvre les portes de ma modeste maison.

Mon cœur est submergé par une forte émotion, et des larmes rendent ma vision trouble.

- Comment vous pouvez savoir que je n'ai nulle part où aller ?

Elle sourit mystérieusement.

- J'ai bien vécu, je sais reconnaître certaines choses.

Des larmes de joie coulent sur mes joues, et étrangement je n'en ressens aucune honte ou gêne à pleurer devant cette femme.

- Mange, on va commencer par de faire prendre un peu de poids, alors prends quelques scones.

Je souris comme un idiot, comme sur un nuage, et je mange avec grand plaisir devant le regard bienveillant d'Agatha.

❄️❄️❄️❄️❄️❄️❄️❄️❄️❄️❄️❄️❄️❄️

Hello les Snow Flackes !

Cette suite du flash back vous a plu ?

Pour ceux qui ont hâte de retrouver Chris, elle revient demain !

Alors, que pensez vous d'Agatha ? Et cet appartement, il vous dit rien ?

Allez, je pars publier le chapitre de DFHTL !

À demain !! ❄️❄️

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