>> Airplanes, B.o.B feat Eminem, Hayley Williams .
Plus tard, après, un saut dans le temps dans l'esprit de Scott.
Il a bien des choses que j'ai appris au cours de ma vie. J'ai appris à ne pas faire de bruits, à ne pas réagir quand une tempête menaçait pour éviter les dégâts, à fuir. Tout d'abord j'ai fui ma réalité, m'enfermant dans un monde qui n'appartenait qu'à moi. Uniquement à moi. J'ai pris des feuilles de papier avec des pastels que je frottais sur la feuille, jouant avec la matière de mes doigts. J'aimais transformer une simple feuille blanche en quelque chose de nouveau. En quelque chose d'unique. Ça n'avait pas d'importance que ce soit laid ou magnifique, tant que ça exprimait mes émotions. Au diable la beauté, on trouve toujours une étincelle dans la laideur. C'était apaisant, de dessiner avec ma peau et un peu de couleur, j'aimais ça. Et puis, mes boucles, mes nuages de craies se sont transformés en lettres, en mots. J'ai écrit. Au début, ça n'avait aucun sens, juste des mots qui s'enchaînaient avec des fautes d'orthographe, je voulais juste que ça éveille un sentiment fort dans ma poitrine, des papillons dans mon ventre, enveloppe mon esprit dans du coton.
« L'Oiseau, perché dans le sol, tombé tout là haut ».
Ça a commencé comme ça. Maintenant quand je me penche sur cette phrase, j'y trouve un peu de sens. Peut-être suis-je le seul à le voir. Peu importe. Quand j'étais gamin ça me faisait du bien. C'est ça le plus important, je l'ai vite compris. Après tout, qui aurait pu dire que c'était laid ? De quel droit quelqu'un ce serait penché sur moi, sur ma main tenant ma pastel et me dire que ce que je faisais n'était pas beau ? Personne n'en a le droit. Parce que les mots sont propres à chacun. Et ça, je l'ai compris.
Plus tard, je me suis mis à écrire une histoire. Elle parlait d'évasion, d'espoir, mais aussi de prison et de faux semblants. Ça parlait de moi. Même si je ne voulais pas l'admettre.
A l'école, je me suis penché sur des textes, des faits historiques, des nombres, tout était bon pour duper mon esprit un instant. Parce que je savais que quand la sonnerie finale retentirait, mon cerveau se mettrait aussitôt en alerte, instinctif, animal, pour une question de survie. Et pour ça, j'ai appris à me forger une carapace.
J'ai appris à me démerder, seul, loin d'un vrai foyer. Et puis, je suis parti. Seul, apeuré, mais il y a une chose que j'ai gagné. La sécurité. J'ai été accueilli par cette dame, elle m'a ouvert son appartement en grand, mais cette sécurité ne venait pas de ses bras chaleureux, elle venait de l'intérieur. Car à partir du moment où j'ai sauté dans ce bus, je savais que j'avais quitté l'enfer.
Puis, je me suis construit une petite vie, simple, mais pas pour autant solide. Fragile, oui. Mais elle me convenait.
Et puis je l'ai rencontrée. Cette explosion dans un simple regard.
Je pourrais passer des heures comme ça, allonger sur le dos sur le toit de cette voiture, en l'écoutant fredonner en observant le ciel. Elle, elle ne m'a pas offert de sécurité, c'est moi qui lui en ai donné, elle ne m'a pas rendu la vie facile, sans saveur, au contraire, elle lui a donné des couleurs, à cette vie qui ne me souriait presque jamais. Elle m'a apporté un vrai foyer, des rires et des sourires. Quelque chose qui me pousse à aller de l'avant, à me surpasser. J'apprends à me reconstruire. Grâce à elle, j'ai pu écrire, en bas du page froissée :
« L'oiseau, tombé au sol, perché tout là haut ».
<3
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Come back Home
Ficțiune adolescențiJe voulais juste m'échapper une seconde, une minute. Et je suis tombée. Radicalement tombée sur le sol givré de cette nuit d'hiver. Il m'a regardée. Une seconde. Une minute. Et plus tard, je suis tombée à nouveau... Christobel et Scott, deux êtres...